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Incinérateurs de déchets : enfants malformés et cancer - 3 -
29 janvier 2007
Pierre-Emmanuel Neurohr met le doigt sur l’aveuglement de responsables politiques qui suivent la logique des industriels de l’incinération des déchets. Car, pour l’auteur de cet article, nul doute que viendra un jour le procès de la dioxine, et donc de ceux qui ont favorisé l’installation de centre de ’valorisation thermique’ produisant ce type de polluant hautement cancérigène, qui tue entre 1.800 et 5.200 personnes par an en France.
Consciente qu’il y a un problème quelque part, l’industrie de l’incinération tente de changer l’emballage. Ses propagandistes ne se sont jamais distingués par la subtilité de leurs arguments, mais on arrive aujourd’hui à des records olympiques dans le mensonge. Alors que l’on connaît pertinemment la souffrance humaine dont sont responsables ces usines, l’industrie prétend que la solution d’avenir consiste à... en construire d’autres. L’argument publicitaire utilisé n’a pas dû endommager trop de neurones : ce qui va nous sauver, ce sont les nouveaux incinérateurs !
Là encore, l’appât du gain fait passer au second plan toute approche scientifique. Tout d’abord, les incinérateurs construits, par exemple, au début des années 90 furent également présentés comme « nouveaux » et sans danger à l’époque. On voit aujourd’hui le brillant résultat. Donc, de deux choses l’une : soit ces braves gens ne savaient pas ce qui sortait de leurs usines, soit ils mentaient. Aujourd’hui, quasiment les mêmes individus nous réservent le même discours. Pourquoi se gêner ? Ils ne sont jamais responsables que de plusieurs milliers de morts et d’enfants malformés.
Une tonne de mercure dans l’air
En fait, ces incinérateurs ne sont pas à proprement parler “nouveaux”. Ce sont, pour la plupart, des usines utilisant la technique du four à grille, dont l’introduction remonte au 19ème siècle.
Quant aux “nouvelles” normes, elles sont aussi absurdes que les anciennes, et l’industrie continue à faire de l’humour en présentant sa pollution par mètre cube de fumée. Prenons la limite pour le mercure, prévue à 0,05 milligramme par m3 de fumée. Rendez-vous compte comme c’est petit ! Il y a juste un problème, de taille : un incinérateur n’envoie pas 1 m3 dans le voisinage. Brûler une tonne de déchets génère déjà 6.000 m3 de fumées. Une usine de 200.000 tonnes par an, qui est prévue pour polluer pendant au moins 20 ans, recrachera ainsi plus de 20 milliards de m3 de gaz.
Cette accumulation est moins jolie : c’est plus d’une tonne de mercure qui aura été envoyée dans l’air que nous respirons. Or, ce métal lourd est toxique pour la reproduction à très faibles doses. Autre exemple : par m3, l’incinérateur de Saint-Ouen, en région parisienne, est régulièrement présenté comme respectant déjà les “nouvelles” normes. Pourtant, ses chiffres officiels de pollution annuelle par les dioxines en font l’un des plus sales de France (1). L’explication est simple : il est plus gros que les anciens incinérateurs, brûle donc plus de déchets, et rejette donc plus de dioxines.
Le procès de la dioxine
En santé publique, l’exposition chronique à un polluant qui se bio-accumule sur de longues périodes provoque des maladies telles que le cancer. Un enfant qui naît et vit à proximité d’un incinérateur pendant les 10 ou 15 premières années de sa vie sera effectivement soumis à une dose dangereuse.
Surtout que les “nouvelles” normes prennent en compte 20 polluants, alors qu’un incinérateur en recrache des milliers (2) . Parmi eux, les PCBs ne sont pas pris en compte, alors que l’OMS estime qu’une fois entrés dans notre nourriture, ces polluants multiplient par 3 les chiffres que l’on donne habituellement pour la seule dioxine (3) .
Pour compléter la farce, il faut savoir que le principe du contrôle inopiné ne s’applique pas à la dioxine : les exploitants savent à l’avance qu’ils vont être contrôlés. Pendant ce temps, le Ministère de l’Ecologie affirme qu’un incinérateur « moderne » peut être « hautement écologique » (4) .
Le plus étonnant réside effectivement dans l’aveuglement des responsables politiques, entre autres, qui n’ont pas encore compris qu’ils passeront en jugement pour empoisonnement ayant entraîné une maladie mortelle ou la malformation d’un enfant. Car il est d’une rare évidence que la question n’est pas de savoir si le procès de la dioxine aura lieu, mais quand.
Fin
(1) Rapport annuel 2002, Syctom, p.30.
(2) Bail emphytéotique, Syndicat “Entre pic et étang,”, 1995, p.7.
(3) Site Internet du Ministère de l’Ecologie : environnement.gouv.fr
(4) Identification et quantification de composés organiques volatils dans les émissions des usines d’incinération de déchets, K. Jay, L. Steiglitz, Chemosphere, 1995.
An plis ke sa
• Miam
Le groupe Bonduelle déclare que, pour son approvisionnement en légumes, « sont interdites les zones de culture pouvant subir l’influence des sites reconnus d’activités polluantes ». En premier, dans la liste Bonduelle, de ces points noirs : les incinérateurs.
• Fini
L’incinération des déchets est interdite dans le Comté d’Alameda, l’une des plus grandes régions de Californie qui, d’un point de vue technologique, n’est pas exactement “arriérée”.
Les alternatives existent déjà : réduction, recyclage, compostage
En 2001, l’Irlande a consommé plus d’un milliard de sachets plastiques jetables. En 2002, le Ministère de l’Environnement a introduit une taxe de 0,15 par sachet, et on a assisté à une réduction de 90%. On a évité ainsi la production de centaines de millions de déchets de sacs plastiques. La campagne du CNIID “Production propre” vise à généraliser en France ce genre d’approche.
En 1989, l’Etat du Massachusetts, aux Etats-Unis, a introduit une loi qui demande simplement aux industriels d’évaluer leur potentiel de réduction des déchets à la source. Ils l’ont fait, se sont rendu compte que c’est possible et que cela permet de réaliser des économies sur les coûts liés au traitement. Ils décidèrent alors de mettre ces plans en pratique. Résultat : pendant que presque partout dans le monde, la production de déchets toxiques augmentait, en 10 ans, le Massachusetts l’a divisée par deux !
Même les déchets hospitaliers n’ont pas besoin d’être incinérés. Le Centre hospitalier de Roubaix, l’un des plus grands de France, traite ses déchets par autoclave (vapeur d’eau et pression) pour les désinfecter. Le CNIID mène une campagne sur ces questions avec le réseau international Health Care Without Harm (HCWH), “D’abord ne pas nuire” en français. Ces exemples prouvent que la réduction des déchets à la source - en quantité et en toxicité - est avant tout une question de volonté politique.
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Messages
1er février 2007, 12:16, par Voilier
Questions à 1000 euros :
Pourquoi Pierre-Emmanuel Neurohr, manifestement très soucieux de la production de dioxines, ne s’intéresse-t-il qu’à celle des incinérateurs ? Puisqu’il prône l’arrêt de l’incinération pour éviter la production de dioxines, pourquoi ne demande-t-il pas aussi l’arrêt du transport routier (qui produit des dioxines), des feux de cheminées (qui produisent des dioxines), du chauffage au fioul (qui produit des dioxines), des barbecues (qui produisent des dioxines), de la sidérurgie et des centrales électriques "classiques" (qui produisent des dioxines)... ?
Sait-il que le compostage et la méthanisation, qu’il prône, peuvent aussi émettre des dioxines (certes pas les produire, mais produire leur dégagement dans l’air, car ces dioxines se trouvent, à la base, dans les déchets compostés ou méthanisés) ?
Pourquoi présente-t-il des valeurs limites d’émission (mercure) comme des valeurs nécessairement atteintes, alors que ce sont précisément des limites ?
D’où sort-il ses chiffres de "plusieurs milliers de morts et d’enfants malformés" paraît-il dus aux dioxines ? Où sont ces morts ? Où sont ces enfants malformés ? On nous les cache ? C’est donc un complot ?
D’où sort-il les 1 800 à 5 200 morts dus en France chaque année aux incinérateurs ?
Tout cela n’est pas très sérieux.