Les scientifiques de l’expédition 7e continent prouvent pour la première fois leur présence

Des nanoparticules de plastique dans l’océan

30 novembre 2017

La mise en évidence de la présence de particules de plastiques à l’échelle du nanomètre dans le gyre subtropical de l’Atlantique Nord est une première mondiale confirmant les thèses développées en laboratoire sur la fragmentation nanométrique du plastique dans l’environnement.

Les débris de plastique rejetés dans l’environnement ne se dégradent pas, ou très lentement. Par contre, sous l’effet de la lumière solaire et par érosion, ces débris de plastique se cassent, se fragmentent en morceaux de plus en plus petits. Les microplastiques, qui sont des débris de 1 à 5 mm, ont retenus particulièrement l’attention des chercheurs depuis environ une dizaine d’années. Ces microplastiques sont très nombreux : Eriksen et coll. ont estimé en 2014, dans la revue PlosOne, que 5 mille milliards de microplastiques flottent à la surface de nos océans. Ce qui est préoccupant c’est que les microplastiques peuvent être ingérés par de tous petits organismes, comme le zooplancton, et ainsi entrer dans les premiers maillons de la chaine alimentaire.

La fragmentation du plastique ne s’arrête pas à l’échelle des microplastiques. Nos chercheurs avaient démontré en 2016, en laboratoire, que les microplastiques peuvent se fragmenter en particules nanométriques. On les appelle alors des « nanoplastiques ».

Les travaux de cette nouvelle publication scientifique ont consisté à identifier des nanoplastiques dans l’eau de mer prélevée dans le gyre subtropical de l’Atlantique Nord lors de l’Expédition 7e Continent de juin 2015.

Les chercheurs ont prélevé de l’eau de mer en surface. Ils ont concentré l’eau de mer 200 fois. La présence de particules nanométriques a été mise en évidence par diffusion dynamique de la lumière. Les particules ont des tailles très diverses entre 100 et 800 nm principalement. La nature de ces particules a été identifiée par spectrométrie de masse. Les chercheurs ont montré que la signature chimique de ces particules nanométriques n’est pas d’origine naturelle. Ils ont également démontré que ces nanoparticules sont un mélange de polyéthylène, de polystyrène et de polychlorure de vinyle. Bien que la présence et la toxicité potentielle des nanoplastiques aient été abordés par les chercheurs lors d’étude en laboratoire depuis quelques années, ces travaux mettent en évidence ici pour la première fois la présence de nanoparticules dans l’océan.

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