Pollution de l’air

Des particules polluantes présentes dans le placenta

19 septembre 2019

Selon une étude publiée le 17 septembre dans la revue Nature Communications, des particules de carbone suie ont été retrouvées dans des placentas de femmes après leur accouchement.

Photo Shutterstock.

Des particules de carbone suie, polluant de l’air émis par les pots d’échappement ou la combustion de bois et de charbon, ont été retrouvées dans des placentas de femmes après leur accouchement.

Les scientifiques ne peuvent pas dire si ces polluants ont un effet sur le fœtus. « Ces résultats suggèrent que les particules présentes dans l’air ambiant peuvent traverser la barrière du placenta et aller jusqu’au fœtus », ont indiqué les auteurs de cette étude belge parue dans la revue Nature Communications.

« Potentiellement, cela pourrait expliquer les effets nocifs de la pollution dès les tout premiers stades de la vie », ont indiqué ce dernier. Les précédents travaux ont montré que l’exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse était associée à un plus grand risque de naissance prématurée ou de naissance avec un poids anormalement bas. Cependant, les mécanismes de pollution dans le corps des femmes sont encore mal connus.

Selon l’étude publiée dans Nature Communications, « les particules de carbone suie pourraient se déplacer des poumons de la mère jusqu’au placenta », via la circulation sanguine.

L’étude concernait sur les placentas de 28 femmes non-fumeuses. La présence des particules de carbone suie a été mise en évidence grâce à une technique perfectionnée d’imagerie laser.

L’étude montre aussi que les taux de particules étaient supérieurs dans le placenta des femmes exposées à de hauts niveaux de pollution, c’est-à-dire vivant à moins de 500 m d’un axe routier important.

« Les auteurs de l’étude s’attachent à souligner la présence du carbone suie dans le placenta, mais ils ne montrent pas qu’il est présent dans le fœtus lui-même », a précisé une scientifique extérieure à l’étude, la Pr Christine Jasoni, de l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande).

« Dans la mesure où l’une des fonctions du placenta est d’agir comme une barrière pour empêcher que des toxines passent de la mère au fœtus, on pourrait penser que le placenta joue ici son rôle normal en accumulant les particules de carbone suie pour empêcher qu’elles atteignent le fœtus et lui nuisent », a-t-elle expliqué.

« Mais ces particules pourraient aussi endommager le placenta, ce qui pourrait expliquer l’association entre la pollution de l’air et un poids de naissance insuffisant mise en évidence par d’autres études », a précisé cette dernière à l’Agence France Presse.

En mai 2018, une étude de l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) montrait qu’environ 1bébé sur 100 en France naît avec un poids anormalement bas en raison de l’exposition de la mère aux particules atmosphériques pendant la grossesse.

Une autre étude franco-espagnole, publiée en février, montrait que les enfants exposés à plusieurs polluants chimiques - pendant la grossesse de leur mère et les premiers mois de leur vie - avaient plus de risque d’avoir une fonction respiratoire réduite.

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