Environnement
Des retenues collinaires pour garantir l’approvisionnement en eau toute l’année
Des milliers de familles concernées par la rupture d’une canalisation
/ 29 mars 2016
Depuis samedi, des milliers de familles sont privées d’eau dans le Sud à cause de la coupure d’une canalisation par un éboulis. Cet incident rappelle la vulnérabilité de la population face à ce type de phénomène.
Depuis samedi, des milliers de familles sont privées d’eau dans le Sud à cause de la coupure d’une canalisation par un éboulis. Cet incident rappelle la vulnérabilité de la population face à ce type de phénomène.
La Réunion est une île qui détient de nombreux records de pluviométrie. Mais c’est aussi un pays où il existe des périodes de pénurie d’eau. Cela concerne en particulier les mois de sécheresse, où des restrictions ont lieu. Mais il arrive aussi qu’un incident prenne d’importantes proportions. C’est le cas depuis samedi dans le Sud. Plusieurs milliers de familles des communes du Tampon, de Petite île, de Saint-Joseph et de Saint-Pierre sont privée d’eau à cause d’un éboulis sur la canalisation des Hirondelles. 12 mètres de tuyau sont hors d’usage. Les opérations de remplacement prendront plusieurs jours.
Les abonnés touchés sont alimentés par l’eau provenant du captage d’une source. Des kilomètres de conduites amènent ensuite le précieux liquide jusqu’au robinet.
Les captages sont également vulnérables aux fortes pluies. L’eau se charge alors de boue et elle ne peut plus être traitée pour devenir potable. Une autre conséquence des précipitations est la fragilisation de la falaise le long de laquelle sont installés des tuyaux.
Pour pallier à la coupure, des mesures provisoires sont mises en place. Rien qu’au Tampon, la commune installe 28 citernes, et 6 points d’eau potable sont ouverts au public.
Des captages vulnérables
D’autres système d’adduction d’eau potable existent. Le premier est celui qui est notamment en service au Port : l’utilisation de la nappe phréatique. Lors de la construction du réseau d’eau potable dans les années 1970, les dirigeants du Port ont choisi de ne pas utiliser l’eau des captages de la rivière des Galets, et ont cherché à valoriser la ressource de la nappe phréatique. Cela permet à l’alimentation en eau de ne pas être interrompue en cas de fortes pluies. Cela limite également la longueur des tuyaux nécessaires à l’acheminement du liquide.
Un autre moyen est de chercher à capter l’eau de pluie qui ruisselle avant qu’elle n’aille dans les ravines puis dans l’océan. C’est le principe d’une des propositions du Parti communiste réunionnais. Il s’agit de construire dans les hauts de l’île des retenues collinaires. Ces installations capteront une partie de la pluie, qui peut constituer la base d’une eau potable. Ce projet permettra également aux agriculteurs d’avoir à proximité une ressource pour irriguer.
Valoriser l’eau qui ruisselle
Avec la croissance de la population et la généralisation de l’eau potable au robinet, l’accès à cette ressource est un enjeu essentiel. La méthode des captages montre ses limites. L’eau tombe en abondance chaque année, mais une bonne part ruisselle et se perd ensuite dans l’océan. D’où l’importance de mettre en œuvre des moyens pour la recueillir, les retenues collinaires répondent à cette préoccupation.
M.M.