Enlèvement des déchets portuaires

Des services très rémunérateurs

19 octobre 2006

En moyenne annuelle, le port de l’île accueille 550 navires de commerce et 170 navires à passagers ou mixtes sur ses deux sites. Cela représente un volume de déchets divers important... que les documents disponibles ne permettent d’ailleurs pas d’évaluer avec précision.

En 2000-2001, la société d’économie mixte Réunion Recyclage Environnement (SEMRRE) avait fait pour la Chambre de Commerce, concessionnaire des installations portuaires, une évaluation des quantités de déchets récupérables dans le port. Elle a ainsi identifié, par an, environ 240 tonnes d’ordures ménagères et déchets industriels banaux (DIB), 180 tonnes de déchets du fret et plus ou moins 100m3 de résidus de cargaison auxquels il faut ajouter 3 tonnes de bitume (récupéré par le client). De plus, l’entretien du port nécessitait le ramassage de 144 tonnes de déchets/an sur les voiries et voies de liaison, 2 tonnes par mois de déchets verts et 200m3 par an de dépôts sauvages à enlever. Il s’agissait à l’époque de permettre à la CCIR d’évaluer ses besoins en moyens de ramassage et de stockage et, au passage, le coût des opérations. C’est aussi en novembre 2000 que l’Union européenne a adopté la directive 2000/59/CE de politique environnementale, visant à assurer la protection du milieu marin contre les pollutions liées au transport maritime. Cette directive a été transposée en droit interne et inscrite dans le Code des ports maritimes, qui ont tous l’obligation de respecter ces dispositions, quelle que soit l’activité - plaisance, pêche ou commerce - et quel que soit le statut portuaire. C’est ce qui a conduit le concessionnaire à faire établir une étude actualisant les données, en vue d’un "Plan de réception et de traitement des déchets d’exploitation et des résidus de cargaison des navires". Ce document de référence, élaboré par le bureau d’étude BCEOM, est en cours de finition. Il tente de déterminer les volumes de déchets solides de différentes natures, les déchets liquides et les résidus de cargaison - ce qui reste dans les cales et les citernes, y compris les excédents et les quantités déversées sur les quais lors des chargements ou déchargements (bois, charbon, clinker, ferraille ou sucre). Ces évaluations sont basées sur les déclarations des commandants des navires. Dans la pratique, des contrôles sont nécessaires. Une déclaration frauduleuse serait passible de poursuites par les Affaires maritimes ou la Capitainerie, suivies d’amendes qui peuvent aller jusqu’à 40.000 euros. En 2005, on a évalué les volumes à traiter de l’ordre de 25m3 par navire, tous types de déchets confondus : huiles usées, boues, eaux de cale, détritus, déchets alimentaires, plastiques, divers et autres. En 2006, sur la base des déclarations recueillies auprès des navires de janvier à septembre, la moyenne mensuelle dépasse les 76m3, mais le nombre de navires n’est pas précisé, et le recoupement des données (nombre de navires/tonnages évalués) fait apparaître des décalages très importants dans les estimations disponibles. La mobilisation des moyens utiles à la collecte et au traitement de ces déchets fait partie des services que la CCIR met à disposition des navires - des bennes de 7, 14 et 25m3, citernes de vidange, enlèvement des ordures alimentaires, récupération des fûts des navires, pompage, etc... - services obligatoires et tarifés. C’est donc aussi une source de revenus pour le concessionnaire, dont les tarifs sont publics. Il semble juste assez compliqué d’établir avec précision à quels volumes ils s’appliquent, d’après l’étude en cours.

P. David


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