Echec des négociations pour définir le calendrier des prochains rapports du GIEC

4 mars

Les experts climatiques mandatés par les Nations Unies se sont réunis en Chine, en l’absence des États-Unis, afin d’adopter le calendrier et le contenu de leurs travaux scientifiques par les représentants mondiaux. Le constat est alarmant car lesd débats n’ont pas permit de définir ces objectifs.

L’objectif de cette réunion à Hangzhou était de déterminer à quel rythme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 pour informer les décideurs politiques, remettrait ses prochains travaux scientifiques et quel en serait le contenu.

Le Giec a entamé son 7ème cycle de travaux, le but était de savoir si les trois parties principales du rapport final (science physique, impacts climatiques, solutions pour réduire les niveaux de gaz à effet de serre) pourraient être rendues assez rapidement pour servir de base scientifique au « bilan mondial » de l’ONU Climat en 2028.

Cette synthèse, établie tous les cinq ans pour analyser les efforts de l’humanité pour respecter l’accord de Paris, est un document essentiel dans les négociations climatiques annuelles.
Pour la Coalition pour la haute ambition, qui regroupe des pays européens et des pays vulnérables sur le plan climatique, réaliser le rapport clé de 2028 sur de solides données scientifiques actualisées représente un élément crucial du respect de l’accord de Paris de 2015.

De nombreux pays riches et les Etats en développement les plus exposées, notamment les petits États insulaires, étaient favorables à un calendrier accéléré, car les travaux permettraient aux pays de s’appuyer sur les données scientifiques récentes.

Cependant, certains pays producteurs de pétrole ou grands pollueurs dont les émissions augmentent, ont refusé d’accélérer le calendrier.

La Chine, l’Arabie saoudite, la Russie et l’Inde font partie des pays estimant que le calendrier proposé est trop précipité, selon le compte-rendu des sessions précédentes établi par l’Institut international du développement durable.

Les négociations à Hangzhou ont duré plus de 24 heures et se sont achevées par un accord prévoyant la poursuite des travaux, mais sans fixer de calendrier pour leur rendu. Il s’adit d’une « amère déception », pour Zhe Yao, conseiller politique mondial de Greenpeace Asie de l’Est.

Cette impasse « ne sert que ceux qui souhaitent retarder l’action climatique, mais les pays vulnérables ne peuvent plus attendre », a déclaré ce dernier.

« Le temps ne joue pas en notre faveur », a averti Inger Andersen, responsable du programme des Nations unies pour l’environnement, qui avait appelé à des résultats « ambitieux » lors des négociations.

La réunion a été marquée par l’absence des États-Unis, alors que Donald Trump a pris une série de mesures défavorables à la lutte contre le changement climatique dès son retour à la Maison Blanche. D’autant plus qu’il a annoncé le retrait des USA des accords de Paris.

« Les progrès scientifiques internationaux sont essentiels à la prospérité, à l’équité et à la résilience des États-Unis et de toutes les nations », a déclaré Johan Rockstrom, climatologue de l’Institut de recherche sur l’impact du climat de Potsdam.

Selon la dernière synthèse du Giec, parue début 2023, le monde est en route pour franchir au début des années 2030 le seuil de réchauffement à long terme de 1,5 °C. Cependant, des études récentes estiment que cette étape pourrait être franchie avant la fin de cette décennie.

Le 7ème cycle du Giec prévoit aussi des publications thématiques, dont en 2027 un rapport très attendu sur le changement climatique dans les villes, et un document inédit sur les méthodes, encore balbutiantes et critiquées, de captage et stockage du CO2.


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