
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
29 octobre 2007, par
Les tortues marines sont des espèces menacées et en voie de disparition. L’espèce est donc soumise à une réglementation internationale stricte depuis la signature de la convention de Washington en 1973. Son commerce est désormais interdit. Mais comment adapter cette convention aux spécificités locales de certaines populations très pauvres, qui vivent de cette pêche et ont des rituels depuis toujours ? D’où la complexité de cette problématique, comment faire pour qu’un projet de conservation des tortues marines aboutisse ?
Pour sa thèse, Valérie Vilette, doctorante en anthropologie à l’Université de La Réunion, a choisi de travailler sur la “Conservation et patrimonialisation de la tortue marine dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien”. Une conférence a donc été organisée, dans le “temple” dédié à la tortue marine à Saint-Leu.
Ce sujet permet de comprendre, à travers deux études de cas, Mohéli et le village d’Anakao dans le Sud-Ouest de Madagascar, les processus de convergence ou de divergence qui conduisent à la réussite ou à l’échec des projets de conservation.
En référence à une idéologie environnementale, ces projets de conservation d’une espèce emblématique s’appuient sur les communautés locales et préconisent des évolutions des pratiques. Les motivations des acteurs face à ces projets ne peuvent se comprendre qu’à la lecture des stratégies internes et des institutions qui les mettent en œuvre.
L’apport des sciences humaines dans l’approche et la mise en œuvre des projets de conservation est primordial, car elles garantissent la prise en compte des intérêts et des pratiques des acteurs de terrain dont l’adhésion au projet est un facteur déterminant de sa réussite.
Les rites et la commercialisation freinent la protection des tortues marines
Dans ce petit village côtier de 4.000 habitants dans le Sud-Ouest de la Grande Ile, près de Tuléar, où Valérie Vilette s’est rendue, les habitants ont toujours pêché les tortues marines.
Anakao abrite une population très pauvre, et des pêcheurs “Vezo”, chasseurs de tortues.
A Madagascar, comme ailleurs, le commerce de tortues marines est interdit, et pour maintenir l’espèce, des sites de ponte ont été protégés. Mais, à Anakao, il y a toujours eu un culte lié à la tortue, et de plus en plus, l’espèce est commercialisée, notamment dans les villes urbaines voisines.
Auparavant, les ancêtres pêchaient avec des harpons et s’interdisaient de pêcher les tortues juvéniles. Aujourd’hui, avec l’évolution des techniques de pêche, le fusil marin est apparu, et même si la pêche des tortues de moins de 50 centimètres est interdite, la pression financière et démographique est parfois plus forte.
Il faut savoir qu’avec la pêche de tortues, un habitant peut multiplier son salaire mensuel par 4.
De plus, dans ce village, un pêcheur n’est pas tout à fait “Vezo” tant qu’il n’a pas attrapé une tortue. Pêcher une tortue est une grande fierté, est très valorisante et symbolise la bénédiction des ancêtres.
Et à côté des coutumes et traditions, un réseau de commercialisation s’organise, et la tortue a une forte valeur marchande.
Il y a donc un grand danger écologique puisque, d’une part, les pêcheurs pensent que la ressource est inépuisable et, d’autre part, la pêche n’est plus sélective, de plus en plus de tortues juvéniles n’auront jamais l’opportunité de se reproduire.
« Aujourd’hui, donc, le défi consiste à contrôler davantage les circuits de vente et à sauvegarder les jeunes tortues pour que l’espèce puisse se régénérer ».
Et même si la protection de certains sites de ponte a permis de préserver la colonie de paille-en-queue rouges, concernant les tortues marines, cela reste un véritable échec puisque les tortues ont déserté les sites de ponte.
Mais une lueur d’espoir existe quand même, car « une des deux seules femmes d’Anakao qui vendaient la viande de tortue a arrêté récemment son activité, car son mari a maintenant trouvé un emploi », indique Valérie Vilette. Signe que ces populations n’ont parfois pas le choix, si elles veulent continuer à vivre.
Un exemple de réussite de protection des tortues
Dans le village d’Itsamia à Mohéli, aux Comores, la protection de la tortue marine, ça marche !
A l’origine, déjà, la consommation et la chasse aux tortues n’étaient pas très bien vues. Une petite minorité de villageois consommait la viande de tortue, donc cela ne représentait pas un véritable danger pour l’espèce.
Mais le changement est arrivé avec les nouveaux moyens de pêche, filets, fusils, etc...
Leurs voisins anjouanais ont très vite commencé à venir pêcher dans les eaux de Mohéli. Chaque année, près de 2.500 tortues étaient attrapées.
Des scientifiques et touristes, attirés par la présence des tortues, venaient de plus en plus à Itsamia. Et ces derniers ont commencé à sensibiliser la population locale sur l’importance de sauvegarder les tortues et les retombées financières que cela pourrait engendrer. « Les habitants ont donc compris que ces tortues pourraient attirer de nombreux touristes dans le village et donc apporter une source de revenus pour les piroguiers, hôtels, etc... ».
Ils ont donc fait appel aux politiques, qui ont mis en place un plan de conservation de l’espèce avec l’Union Mondiale pour la Nature. S’en est suivie une lutte de presque de 10 ans avec les Anjouanais qui continuaient à venir pêcher les tortues marines.
Itsamia est devenu désormais un village pilote en matière de protection des tortues marines et a été promu “village touristique pour la préservation des tortues marines”. L’association chargée de cette protection accueille aujourd’hui beaucoup de touristes, ce qui génère beaucoup d’argent pour la population. Des écoles ont ainsi pu être construites.
Depuis la mise en place de l’écotourisme à Itsamia, la population de tortues a augmenté de 20% depuis 1999.
Même si à Itsamia, les habitants ont protégé les tortues seulement à cause de l’aspect financier, cela reste tout de même un succès pour la conservation de l’espèce.
Sophie Périabe
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