Et l’eau de l’usine électrique de Sainte-Rose ?

Elle continue à se perdre bêtement en mer !

12 août 2015, par Georges Gauvin

Nous sommes nombreux à nous arrêter de temps en temps sur le Port de Sainte-Rose. C’est un endroit charmant ! Mais c’est aussi un endroit démoralisant. Pourquoi ? Parce qu’on sait qu’il y a des millions et des millions de litres d’eau douce qui se jettent nuit et jour, sans relâches dans le Port. En période de pointe ? Pas moins de dix mille litres par seconde et cinq mille en période d’étiage. En une année, si on fait une moyenne, entre la période de pointe et l’étiage cela donne à raison de 7500 litres par seconde pratiquement des milliards de litres d’eau douce à se perdre bêtement chaque année dans le Port de Sainte Rose.

Captage de la rivière de l’Est pour alimenter les réservoirs de la centrale.

Qu’en faire ?

I-La vente des eaux à l’Arabie saoudite ou au Qatar.

Chacun connaît le projet du maire de Saint-André, qui s’est exprimé à plusieurs reprises à ce sujet. En vendre une partie à un pays du golfe, l’Arabie Saoudite ou le Qatar. D’après ce qu’en dit la presse le projet serait assez avancé et les retombées monétaires seraient intéressantes. Ce serait notre or blanc ! Nous n’en savons pas plus, mais il est à craindre que l’État grippe-sou s’empare de cette manne pour le cas où le projet verrait le jour.

II – L’énergie osmotique.

Celle-ci naît au contact des eaux au taux de salinité différents. Il s’agirait alors de faire produire une deuxième fois de l’électricité après un premier usinage de l’eau par la centrale. L’énergie osmotique utilise la concentration en sels de l’eau de mer pour produire de l’électricité. L’élément clé de cette technologie est une membrane semi-perméable double face, qui possède la particularité de laisser passer l’eau, mais pas les sels minéraux. Elle est mise en contact avec de l’eau douce sur une face, et de l’eau de mer sur l’autre face. Dans cette situation, les molécules de sel attirent l’eau douce, qui migre alors vers le compartiment salé : ce phénomène s’appelle l’osmose. Grâce à ce mouvement d’eau, une turbine produit de l’électricité1… Des essais intéressants ont été faits en Norvège.

III – L’expérience de l’île d’El Hierro, territoire espagnol

Cette île fait partie des îles Canaries dans l’océan atlantique. Cette île s’est fait connaître depuis plusieurs années par ses efforts en matière d’autonomie énergétique. Témoignages en a déjà parlé des réalisations de cette île. Dans un premier temps l’on a construit une centrale en contraignant l’eau à travers une galerie souterraine comme cela se fait aussi à La Réunion. Dans un deuxième temps l’on a construit des bassins de moyenne altitude qui reçoivent l’eau déjà usinée une première fois par la centrale au moyen de l’énergie éolienne et cette eau produit une deuxième fois de l’électricité hydroélectrique. Ce système pourrait également nous convenir, mais il n’y a pas de projet dans ce sens.

IV – fournir de l’eau à La Réunion par rivière sous-marine

Le dernier en date s’appelle Meren (Mobilisation des ressources en eau pour les régions Est et Nord). Porté par le Conseil départemental, il vise à créer un vaste réseau hydraulique mobilisant toutes les ressources disponibles pour alimenter le bassin Nord-Est et répondre aux besoins aussi bien agricoles, professionnels qu’en eau potable.
Une étude de pré-faisabilité pour la rivière de l’Est, a été faite. Elle a été envoyée aux différents élus de l’île et de l’Est en particulier. Pour un investissement d’environ 300 millions d’euros (partenariat public/privé), le projet porterait sur l’installation d’une prise d’eau au sortir de la centrale hydroélectrique. La conduite partirait ensuite en mer pour atteindre une profondeur d’environ 100 m. notons que cette eau pourrait être utilisée pour faire tourner des turbines et produire de l’hydroélectricité.
La société Marina propose l’installation de trois réservoirs le long du littoral vers Bras-Panon, Saint-André puis Saint-Denis. Le câble est, lui, lesté au fond de la mer et posé au rythme de 8 km/jour par une barge. Le projet porte sur une distance totale de 50 km.
En conclusion l’on pourrait dire que si un projet voit le jour il devrait viser deux objectifs : d’abord approvisionner en eau la population, l’agriculture, et les entreprises qui espérons-le viendront s’installer pour booster le développement économique, ensuite contribuer à l’autonomie énergétique de La Réunion, dans la perspective du développement durable.

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