Semaine du développement durable

Emploi et foncier : arrêter de gaspiller les richesses de La Réunion

1er avril 2008, par Manuel Marchal

Le développement durable signifie une rupture avec le modèle de développement mis en œuvre jusqu’à présent. Cela signifie que les critères actuels du développement sont à revoir. Le PIB et la croissance ne sont plus l’essentiel. C’est celui de la bonne utilisation de toutes les ressources qui devient fondamental.

Concilier le développement social, économique et l’environnement : le développement durable est une profonde remise en cause des solutions jusqu’ici appliquées à La Réunion pour assurer le développement. Autrement dit, le PIB et la croissance économique ne sont plus les critères essentiels. L’exemple de La Réunion est d’ailleurs là pour souligner que la croissance ne signifie pas le développement.

C’est donc une véritable rupture qui se dessine. Lorsque le développement durable est évoqué, un des premiers critères qui vient à l’esprit est celui de la lutte contre le gaspillage. En effet, le modèle actuellement en vigueur est à l’origine de nombreux gâchis : gaspillage du foncier, des ressources humaines et naturelles notamment.

Or, dans la perspective du million d’habitants, La Réunion doit lutter contre tous les gaspillages si elle veut relever le défi du développement durable. Force est de constater que le pays est touché par un chômage massif. Plus de 100.000 personnes sont privées du droit de travailler. Et parmi elles, un nombre croissant de jeunes diplômés. Lors d’une enquête menée auprès de l’ADI en 2007, il s’avère que plus de 4.000 allocataires du RMI ont un niveau bac et plus. L’urgence est bien d’arrêter de gaspiller notre jeunesse en créant les conditions pour faire reculer le chômage structurel qui touche La Réunion depuis des décennies.

Le gaspillage des parkings

Le foncier est un autre exemple qui souligne l’ampleur du gaspillage. Selon les critères de densité actuelle, il faudrait par exemple 200 hectares par an pendant 10 ans pour construire suffisamment de logement pour répondre à la demande. Cela veut dire 50 logements à l’hectare (1). Or, dans notre île, pas plus de 35% de la superficie peut être consacrée aux activités humaines.

Ce qui veut dire qu’il est important de réfléchir dès maintenant à des modes de construction plus économes en termes de foncier. Cela passe notamment par une plus grande densification des logements. Comme le montre l’illustration, il est possible d’ores et déjà de concevoir des cités ayant une densité de 120 logements à l’hectare tout en préservant un cadre de vie agréable.

Il est également important de remettre à plat les règles qui permettent la construction d’immenses parkings à côté des centres commerciaux. Reconquérir ces surfaces en donnant la possibilité de construire des logements ou des locaux professionnels au-dessus des parkings existants, et mettre en place dans le futur des règles obligeant à construire des parkings souterrain ou aérien : ce sont des pistes à suivre pour arrêter de gaspiller le foncier, une ressource partagée indispensable au développement durable de La Réunion.

Manuel Marchal

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