Phase finale du Grenelle de l’Environnement

Engagement à mettre en œuvre les propositions « concrètes, précises et consensuelles »

25 octobre 2007

C’est la dernière ligne droite du Grenelle de l’Environnement. Depuis hier se tiennent les dernières tables-rondes qui vont déboucher sur la synthèse de propositions qui seront remises au gouvernement. Le président de la République doit aujourd’hui clôturer les débats dont la seule étape de l’Outre-mer a eu lieu à La Réunion, en présence de Christian Estrosi.

Les participants au Grenelle de l’Environnement, réunis pour la table-ronde finale, ont entamé hier leurs travaux en commençant par la lutte contre le changement climatique, en présence du Premier ministre François Fillon et de 6 membres du gouvernement.
Ces négociations, au ministère de l’Ecologie, doivent permettre d’arrêter une série de mesures pour réorienter l’économie française en tenant compte de l’environnement, qui seront arbitrées jeudi par le président de la République.
Autour de François Fillon et du Ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, ont pris place les Ministres du Logement, Christine Boutin, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, ainsi que les Secrétaires d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Koscisusko-Morizet, aux Transports, Dominique Bussereau, et le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch.
La table-ronde accueille 8 représentants de chacun des 5 collèges associés au Grenelle - Etat, collectivités locales, patronat, syndicats, associations écologistes - et autant d’experts pour chacun des négociateurs.

« Nouvelle gouvernance »

Le compte-rendu des débats régionaux, rendu le 23 octobre, sera également mis sur la table. Dans son rapport, la conseillère d’Etat Bettina Laville relève « l’acceptation des réglementations environnementales » par tous les participants. « L’attachement au principe de précaution est général, non contesté, et son application peu fréquente est réclamée par tous les groupes, y compris économiques », poursuit-elle.
C’est le début d’un nouveau processus. Une quinzaine de plans d’action détaillés et chiffrés seront rendus publics à la fin de l’année, et une loi d’orientation sera présentée au Parlement au premier semestre 2008.
« C’est peut-être une nouvelle forme de gouvernance qui est en train de se mettre en œuvre », s’est félicité le Premier ministre François Fillon, qui a ouvert les débats hier matin.
« Toutes les propositions concrètes, précises et consensuelles, le gouvernement s’engage à les mettre en œuvre », a-t-il promis. « S’agissant des divergences, le président de la République, le gouvernement et le Parlement trancheront ». Alors qu’on lui demandait si des décisions concrètes seraient prises dès jeudi soir, à l’issue du Grenelle, François Fillon a noté qu’il « y a des sujets qui mériteront encore ensuite des discussions à l’intérieur du gouvernement, avec le Parlement, et tout cela s’étalera jusqu’à la fin du mois de décembre ». « Ce qui sera pas défini définitivement reviendra évidemment au Président, au Parlement et au Premier ministre », a confirmé le Ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo.
« La démarche du Grenelle de l’Environnement n’est pas une démarche qui s’achèvera demain soir », a assuré le Premier ministre. « C’est une démarche qui va durer, qui va s’installer dans le mode de fonctionnement des pouvoirs publics ». Et « le fait que des mondes qui ne se parlaient pas soient depuis 3 mois au travail, aient déjà débouché sur 1.000 propositions, c’est déjà un succès », a-t-il estimé.

Clôture à l’Élysée

Président du groupe de travail consacré au changement climatique, le climatologue Jean Jouzel a estimé que « la limite de l’exercice n’est pas de trouver un consensus, mais les sources de financement ».
« Aujourd’hui, nous devons arrêter les mesures et il faudra ensuite s’assurer de leur mise en œuvre »,
a-t-il indiqué, en insistant sur « la dynamique du Grenelle » à saisir durant les deux jours de table-ronde.
Nicolas Hulot, qui représente sa Fondation, a souhaité « du concret » : « Il va falloir des ruptures, changer de cap. Nous sommes prudents et exigeants, mais optimistes ».
Pour Yannick Jadot, porte-parole de l’Alliance pour la planète, Collectif de 80 associations, « on n’imagine pas de sortir avec quelques mesurettes seulement. Il faut des chiffres, des budgets, des calendriers ».
« On est sur la dernière ligne droite, et nous on y croit »,
a assuré la Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. « On est là pour proposer au président de la République des décisions pour demain soir ». Nicolas Sarkozy doit clôturer le Grenelle lors d’un discours à l’Elysée cette après-midi.

Energies renouvelables

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