L’Union européenne et les Pays et Territoires d’Outre-mer

Environnement : pour de nouvelles solidarités

17 juillet 2008, par Manuel Marchal

La session de jeudi après-midi a été l’occasion pour la Commission européenne de présenter sa stratégie vis-à-vis des PTOM, et pour les PTOM de donner leur point de vue sur ce plan. Force est de constater que si l’Europe souligne que les PTOM sont une vitrine pour elle dans le monde, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions, affirme l’association des PTOM (OCTA). Retour sur le dialogue entre la DG développement et l’OCTA.

Lut Fabert-Goossens. (photo MM)

Pour la première fois, les représentants des Régions Ultrapériphériques (RUP) intégrées à l’Union européenne et des 21 Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) associés à l’Union sont réunis pour discuter de problèmes communs : la protection de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique.
Situés sur tous les océans, la souveraineté des 21 PTOM se répartit entre 4 Etats membres de l’Union européenne : le Danemark, la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Ils sont un atout stratégique qui permet à l’Europe de faire partie des grandes puissances maritimes.
Lut Fabert-Goossens (DG Développement et Relations avec les pays ACP) est chef de secteur PTOM. Elle rappelle tout d’abord qu’à la différence des RUP, les 21 PTOM n’ont pas droit aux politiques européennes, et donc à l’acquis communautaire. Leurs relations avec l’Union européenne se situent sous le régime de l’association. Les seuls fonds européens dont ils peuvent bénéficier sont ceux du Fonds Européen de Développement (FED), qui est un fonds commun aux pays ACP. Pour 2008-2013, le 10ème FED est abondé à hauteur 286 millions d’euros de 2008 à 2013 pour les PTOM, dont 195 millions à se partager entre 21 pays, le solde étant destiné à des actions de coopération régionale.
Lut Fabert-Goossens rappelle que l’UE a ouvert une consultation publique sur son association avec les PTOM, baptisée Livre vert.
Elle souhaite également qu’une partie de l’enveloppe FED serve à financer des projets liés à l’environnement.
Cette proposition ne manque pas de faire réagir Clive Stanbrook, président de l’Association des Pays et Territoires d’Outre-mer de l’UE (OCTA). Il constate tout d’abord que les 7 RUP ont droit à 13,8 milliards d’euros sur 7 ans, alors que pour 5 ans, les 21 PTOM ont une enveloppe de 195 millions d’euros. D’où vient cet écart important ?
De plus, de fait de leur statut, les PTOM n’ont pas droit aux financements des Nations Unies.
« Nous avons des talents et des richesses, mais pas de programmes européens pour 2008-2013 », poursuit-il.
Pour l’OCTA, il est clair que les fonds du FED seront exclusivement consacrés à financer des projets liés au développement. « Nous devons recevoir des fonds supplémentaires pour l’environnement », cela doit faire appel à d’autres solidarités. « A nous de développer ensemble un programme qui fait face aux défis », ajoute-t-il. « Nous sommes héritiers d’un patrimoine commun, mettons en place un plan d’action commun », conclut-il.

Manuel Marchal

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