Après avoir pris le Transall de l’armée de l’air à Gillot, François Baroin est arrivé hier à l’aéroport de Pierrefonds où il a été accueilli par les acteurs politiques et économiques du Sud de l’île. Le Sous-préfet a commencé à lui dresser un état des lieux. Il a notamment rappelé que la route de Cilaos, mais également celle de l’Ilet-à-Cordes étaient toujours coupées. Puis, il a mis en évidence que la ville du Tampon ainsi que 20.000 personnes à Saint-Pierre manquaient toujours d’eau potable. En revanche, il a indiqué que la situation s’améliorait au niveau des routes, puisque la RN2 et la RN3 sont en passe d’être rouvertes.
Michel Fontaine, le Maire de Saint-Pierre, a souligné à quel point l’effondrement du pont sur la Rivière Saint-Etienne représentait un désastre économique pour la microrégion Sud de l’île. Il a pointé du doigt le fait que l’Ouest bénéficiait de nombreuses infrastructures en bien plus grand nombre que dans le Sud. Il a alors indiqué, pour la première fois, qu’il souhaitait une prolongation du tram-train jusqu’à Saint-Pierre. On remarquera que Cyrille Hamilcaro, le Maire de Saint-Louis, qui s’opposait au tram-train, n’a pas été invité à prendre la parole. En tout cas, une telle demande, en face d’un grand nombre d’acteurs présents, et surtout en face du Ministre, semble montrer que le torchon aurait endance à brûlers entre Hamilcaro et Fontaine.
Didier Robert, le Maire du Tampon, a alors pris la parole pour appeler à un véritable aéroport à Pierrefonds. En outre, il est revenu sur les problèmes du trop d’eau et du manque d’eau. Eric Magamootoo, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, est également revenu sur ce problème. Il a demandé que l’Etat assouplisse certaines procédures au cours des semaines à venir, afin que les PME touchées puissent affronter plus sereinement leurs problèmes financiers immédiats. Enfin, il est revenu sur la nécessité de mettre en place une politique de développement des transports plus musclée de la part de l’Etat.
Enfin, Gélita Hoareau, Sénatrice (PCR), a proposé de nombreuses idées au Ministre afin que les effets des cyclones soient moins destructeurs.

La réponse du Ministre et du Préfet

Aux nombreuses demandes formulées par les élus, François Baroin a répondu en indiquant qu’il souhaitait avant tout gérer l’urgence. Pour cela, il a veillé à ce que l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en essence soient assurés. Puis, il a souligné les discussions qu’il avait eues avec Nicolas Sarkozy, qui ont abouti à l’envoi de 60 hommes de la sécurité civile de la Métropole vers La Réunion. Ayant mis l’accent sur les importants moyens logistiques que l’Etat mettait en œuvre, il a enjoint les Réunionnais à ne pas se ravitailler de façon massive en eau et en essence.
Il a alors évoqué le bilan humain : 1 mort (la personne du radier du Tampon), 2 blessés graves et 70 blessés légers. Puis, il a rappelé que l’Etat prendrait totalement en charge le coût du pont de la Rivière Saint-Etienne. Cependant, contrairement aux 20 millions d’euros indiqués hier lors de sa conférence de presse, il a plus tablé sur un montant de 10 millions plus élevé. Il a souhaité que les écoles soient encore fermées pour la journée de jeudi. En revanche, pour ce qui est des collèges et des lycées, il a laissé le Rectorat prendre sa décision en concertation avec le Préfet.
Après avoir félicité les Réunionnais qui s’étaient impliqués dans la crise, tous les services de l’Etat et enfin, le Préfet, il a rappelé que ce dernier organisait aujourd’hui une grande réunion avec le Secrétariat Général aux Affaires Régionales (SGAR) et les acteurs du monde économique pour faire le point sur les aides que l’Etat pouvait apporter rapidement, après avoir dressé au préalable un état des lieux.
Enfin, le Préfet a pris la parole pour indiquer qu’il avait pris un arrêté fixant les prix de toutes les denrées alimentaires pour une semaine aux prix du 24 février 2007.

François Baroin constate les dégâts sur place

Par la suite, le Ministre s’est rendu dans la ferme de Denis Hoareau qui a été grandement détruite. Il a pu s’entretenir avec de nombreuses personnes dont Jean-Pierre Avril, agriculteur et Président de la coopérative Vivea, mais aussi avec M. Bellon, le Président de l’Association des irriguants du Sud. Ce dernier lui a notamment signifié son souhait d’avoir une table-ronde avec le Conseil général et la SAPHIR pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation de l’eau dans le Sud pour les agriculteurs...
Enfin, le Ministre s’est rendu avec le Préfet sur les lieux de l’écroulement du pont de la Rivière Saint-Etienne. Il a indiqué qu’un deuxième pont devrait être livré au mieux dans 2 ans. Avec l’arrivée de spécialistes de la société civile envoyés par le Ministère des Transports, le Ministre a indiqué avoir pris conscience de l’urgence que cela représentait pour le Sud de La Réunion.

Le rôle des FAZSOI dans la logistique postcyclone

Un A340 devait atterrir la nuit dernière, à 1 heure du matin, à Gillot. Réceptionné par l’armée, il convoyait 60 personnes issues de la sécurité civile. En outre, cet avion a transporté 11 tonnes de frêt, dont 2 usines de traitement d’eau potable dont la capacité est de 10.000 litres par heure. Une grande partie de cette logistique sera acheminée par Transall à l’aéroport de Pierrefonds avant d’être dispatché dans le Sud. En effet, la piste de l’aéroport du Sud n’est pas assez longue pour accueillir un aéronef de cette taille.
Les Forces Armées stationnées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) ont mis leurs moyens matériels au service de la population réunionnaise. Elles comptent notamment 2 Transall, soit 2 avions dits de "transport de troupes". Le premier est resté à La Réunion alors que le second a été envoyé à Madagascar pour éviter qu’il ne soit éventuellement endommagé par Gamède. Ce dernier appareil est revenu hier après-midi à Gillot. Dès hier matin, le premier Transall a été provisoirement "reconverti" pour convoyer 7 tonnes d’eau vers le Sud. Au cours des jours qui viennent, les 2 Transall achemineront de l’eau ou d’autres denrées vers Saint-Pierre.

MD