Un dramatique accident rappelle l’urgence de l’adaptation

Guadeloupe : tragédie lors d’un franchissement de radier

6 janvier 2011

La Guadeloupe fait face à un phénomène climatique qui n’est pas un cyclone. Mais les précipitations ont provoqué de nombreux dégâts. Une voiture et ses occupants ont été emportés par les flots d’un radier en crue. Cela rappelle l’urgence d’adapter les infrastructures pour protéger la population du risque des eaux.

Cinq personnes sont mortes en Guadeloupe à la suite de pluies diluviennes.
Leur pick-up 4x4 a été emporté au passage d’un radier submergé par les eaux d’un torrent en crue dans un ravin à Doubs, un quartier des Grands-Fonds aux Abymes.
Des pluies continues affectent la Guadeloupe depuis dimanche. Météo-France, qui avait lancé mardi une alerte de niveau jaune, l’a transformée en alerte orange mercredi.
Deux cyclistes emportés par les eaux qui s’étaient retrouvés accrochés à des branchages ont été secourus mardi après-midi par les pompiers.
Les pluies affectent particulièrement quatre communes : Les Abymes, Pointe-à-Pitre, Morne-à-l’Eau et Le Moule, où les collèges et les lycées ont été fermés. La région des Grands-Fonds est spécialement concernée : située au centre de la Grande-Terre, elle est caractérisée par un grand nombre de collines et de vallées encaissées, où ne coule aucune rivière, mais où se forment des torrents violents lors des fortes pluies.
Aucun bilan matériel global n’a encore été dressé mercredi matin, mais selon plusieurs sources, des dégâts ont été occasionnés sur plusieurs tronçons routiers et dans des maisons individuelles situées en bordure des zones d’étalement des crues dans les Grands-Fonds, qui se sont retrouvées inondées.
A la demande du chef de l’État, qui se rendra lui-même aux Antilles en fin de semaine pour ses vœux, la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, devait s’envoler pour la Guadeloupe dans la journée d’hier « pour se rendre compte des dégâts occasionnés et évaluer les moyens supplémentaires » à éventuellement mettre en œuvre.

La Réunion concernée

Cette tragédie concerne La Réunion. Elle rappelle que le ruissellement des eaux est le phénomène le plus dangereux dans notre île tropicale. Par conséquent, les infrastructures doivent être adaptées afin de mettre définitivement la population à l’abri. C’est ce qui a été fait notamment par l’ancienne Direction de la Région lors de la construction de la route des Tamarins. Cette infrastructure permet de franchir tous les cours d’eau compris entre Saint-Paul et l’Étang salé en toute sécurité, pas de radier, de zone inondable ou de risque d’effondrement de falaise.
Mais dans les communes, il reste des centaines de franchissements de cours d’eau à sécuriser. Au lendemain de l’effondrement du pont de la rivière Saint-Étienne, Paul Vergès, alors président de la Région, avait proposé la création d’un syndicat mixte associant les collectivités afin de trouver des solutions pour l’endiguement des ravines et l’éradication des radiers.
La catastrophe qui vient d’avoir lieu en Guadeloupe montre combien cette préoccupation est urgente.

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