Tri et valorisation des déchets de construction

’Il faut changer les pratiques et les mentalités’

1er juin 2006

En triant leurs déchets de construction, les artisans peuvent faire l’économie du coût de la mise en décharge et se tourner vers des filières d’élimination ou de valorisation. Jeudi matin, au CFA de Saint-André, les apprentis vont démontrer aux professionnels qu’il est possible de pratiquer le tri sélectif à la source, sur le poste de travail.

En avril, le préfet a validé le plan d’élimination des déchets de la construction, porté par la Cellule économique régionale du BTP. Il comprend la signature d’une charte de bonnes pratiques qui sera le centre d’un débat avec les artisans.

"Règles de bon sens"

La Chambre de métiers s’engage à accompagner les artisans de la construction vers des pratiques de gestion de leurs déchets plus respectueuses de l’environnement. Une fois triés, les matériaux inertes peuvent être réemployés. Dans le cas contraire, les artisans les amènent à la déchetterie pour un coût de dépôt qui peut aller jusqu’à 120 euros la tonne. "À la STAR de Sainte-Suzanne, c’est 90 euros par tonne non triée, précise Clément Abdallah, directeur du CFA de Saint-André. On veut mettre en exergue la possibilité de trier mais aussi de valoriser les déchets de construction. Le cuivre, par exemple, peut se vendre à des prestataires. C’est le principe des bonnes pratiques. Et la charte, dont la signature est repoussée car de nouveaux signataires devraient y adhérer, engage les entrepreneurs, mais aussi les donneurs d’ordres public et privé dans ce sens." Trop d’artisans de la construction occultent encore les filières d’élimination. Ils laissent leurs déchets chez leurs clients ou, pire encore, s’en débarrassent dans la nature. "Notre démarche s’inscrit dans la durée, accorde Clément Abdallah. Il faut changer les pratiques et les mentalités." Pour poursuivre cette journée tournée vers le développement durable, le CFA de Saint-André donne rendez-vous au grand public l’après-midi à la Case DD (entendez développement durable), mise en place par l’Agence régionale des énergies renouvelables, pour proposer des "règles de bon sens", des "orientations intelligentes" qui permettront d’optimiser les ressources énergétiques au sein de l’habitat : récupération d’eau, énergie solaire, orientation de la maison selon la position du soleil, mais aussi du vent pour limiter l’utilisation de la climatisation... Une maison haute qualité environnementale pilote, constituée de matériaux de construction innovants, pourrait voir le jour.

Stéphanie Longeras


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