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« Des gagnants et des perdants » ?
9 novembre 2006
Quels seront les impacts du réchauffement climatique dans un monde déjà profondément marqués par les inégalités de développement, quand une bonne partie de la réponse tient précisément à la capacité des populations à s’adapter ou à anticiper les changements : À quelles conditions le pourront-elles ?
Le développement durable cherche à établir un “cercle vertueux” entre un développement économiquement efficace - il faut définir ce qu’on entend par “efficacité” -, socialement équitable et écologiquement soutenable. On peut dire que cela revient à prendre à contre courants, dans ces trois domaines, les tendances et pratiques dominantes à travers le monde.
Pour faire prévaloir un système de développement respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, il faut ne jamais perdre de vue les finalités sociales du développement : lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l’exclusion et recherche de l’équité. Une stratégie de développement durable doit être pertinente de ce triple point de vue, économique, social et écologique.
Or, ce que nous apprennent les tendances du réchauffement climatique observées par satellites, c’est que leurs conséquences sur l’environnement, les ressources ou encore la santé risquent a priori d’être beaucoup plus défavorables aux pays sous-développés, ou aux pays dits émergents, qu’à ceux qui cumulent déjà la plus grosse partie des richesses de la planète.
C’est ce que tend à démontrer une carte de Radarsat-1 publiée par la revue La Recherche (juillet-août 2006) et intitulée « Des gagnants et des perdants » (voir encadré).
Deux catégories d’humains ?
Il faut sans doute commencer par mettre en doute le fait qu’il puisse y avoir deux catégories d’humains (perdants/gagnants) face à des phénomènes qui affectent une planète “une et indivisible”, au point d’en menacer - si les tendances actuelles ne sont pas durablement inversées - les conditions mêmes de reproduction de la vie.
Cette façon de voir les choses est très marquée par une pensée inégalitaire - celle qui prévaut un peu partout. On comprend qu’elle cherche à faire ressortir que les phénomènes du réchauffement climatique ne sont pas homogènes et équivalents sur tous les points du globe, qu’il faut s’attendre par conséquent à des manifestations plus ou moins violentes et à des conséquences elles aussi inégales selon les points du globe. Peut-on pour autant considérer qu’il y aurait des « gagnants » ? Est-ce la meilleure façon de se préparer à une solidarité accrue ?
« Tous les États doivent coopérer »
Dans la dernière décennie, l’écart entre les pays les plus nantis et les pays les plus défavorisés n’a cessé d’augmenter. Un milliard de personnes vivant dans les pays développés gagnent 60% du revenu de la planète, tandis que les 3,5 milliards d’habitants des pays à faibles revenus, en gagnent moins de 20%. Et 20% des populations les plus pauvres de la planète ne reçoit que 1% du revenu mondial.
Comment les habitants du Bangladesh, qui figurent dans cette dernière catégorie - et qui comptent aussi parmi les populations côtières les plus exposées aux conséquences du réchauffement climatique et de la montée des océans - peuvent-ils se préparer à faire face à ces conséquences sans un élan de solidarité général et organisé de la part des pays qui soit seront moins exposés au danger, soit disposent de plus de moyens ?
Les États présents à Rio en 1992 ont affirmé que « tous les États et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l’élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde ».
La pauvreté : un redoutable agent de pollution
L’humanité n’en a pas pris le chemin. Il va pourtant falloir lutter contre deux risques antagoniques majeurs.
D’une part contre le fait que la pauvreté est elle aussi « un redoutable agent de pollution » disait Indira Gandhi, Premier ministre de l’Inde.
Dans les zones rurales des pays en développement - où vivent 75 % et où vivront en 2025 60 % des pauvres de la planète -, où les moyens de subsistance et d’emploi sont directement liés aux ressources naturelles, ce sont les plus démunis qui subissent de plein fouet les effets de la dégradation de l’environnement et l’épuisement des ressources naturelles : dégradation et épuisement des sols, des ressources forestières, des ressources en eau, des pâturages, de la faune et la flore sauvage, et des ressources halieutiques.
La pauvreté dans les pays nantis est également génératrice de modes de consommation construits sur le gaspillage des ressources.
Mais c’est principalement la surexploitation induite par les modes de consommation des "non pauvres" - partout sur la planète, dans des effets de mimétisme redoutables - qui mettent le plus en péril aujourd’hui la subsistance de toutes les populations.
Aller vers un développement “écologiquement soutenable”
À l’autre pôle en effet, certaines conséquences économiques du réchauffement climatique vont mettre les pays les plus développés en situation d’exploiter davantage des ressources rendues disponibles par le réchauffement lui-même. C’est particulièrement vrai dans le Nord du globe, où des routes maritimes nouvelles donneront accès à des ressources (gaz, pétrole, minerais) encore dormantes.
Si cela n’est pas fait dans une remise en cause des modes de production les plus pollueurs, cela voudra dire que l’humanité n’aura tiré aucune leçon des différentes alertes envoyées depuis au moins trente ans par des scientifiques de différents horizons.
Dans une telle perspective, il ne peut y avoir ni “gagnants” ni “perdants” dans une répartition aléatoire.
Dans le moyen et long terme, ce ne peut être que l’un ou l’autre, pour tout le monde. Ou bien les pays développés donnent l’exemple de ce qui doit impérativement changer - dans la consommation d’énergie, dans les buts et les modes de consommation - pour donner une chance aux pays qui cherchent un modèle de développement, d’aller vers un développement “écologiquement soutenable”.
Ou bien rien ne change durablement : les États-Unis d’Amérique continuent de consommer comme s’ils disposaient de l’équivalent de plusieurs planètes Terre (en attendant d’aller “moderniser” Mars...) et - de plus en plus de scientifiques l’affirment - tout le monde ira droit dans le mur. On le sait aussi depuis assez longtemps : la seule façon d’éviter une vraie catastrophe est de mettre en actes une solidarité accrue, à l’échelle de la planète.
P. David
Effets aggravants des inégalités socio-économiques
Un dossier de la Recherche a regroupé les données collectées par Radarsat-1 sur des prospectives concernant les forêts, la biodiversité, l’agriculture, les ressources en eau, l’épidémiologie (maladies infectieuses) et le tourisme dans le monde, pour tenter de définir les régions du monde qui seront le plus affectées par les effets du réchauffement climatique.
Cette carte prospective donne en fait une projection des inégalités actuelles, en général accentuées par les effets du réchauffement climatique.
L’exemple de l’agriculture et de l’élevage permet de comprendre ce mouvement.
Le réchauffement va rendre plus clémentes les conditions culturales des régions septentrionales et tempérées, permettant des augmentations de rendement « de 10% à 30% selon les plantes... À condition que l’eau ne manque pas ». Il faudrait ajouter, pour d’autres régions du monde : à condition qu’elle ne soit pas trop abondante (inondations).
Les 56 millions d’ha de terres arables du Canada seront en situation de mieux produire que la Chine du Nord par exemple, et l’agriculture dans ce pays serait dans une situation plus difficile, en dépit d’une extension générale des terres cultivables vers le Nord. Les différentes cultures et les modes de production considérés entrent pour une bonne part dans les effets attendus. Mais d’une façon générale, l’agriculture dans l’Europe et l’Amérique du Nord devrait mieux s’en sortir que celle des régions subtropicales ou subéquatoriales d’Afrique et d’Amérique latine.
Et là où il apparaît nettement que les effets climatiques ne sont pas les mêmes dans les pays en développement ou dans les pays développés, c’est lorsque les prospectives sont présentées comme plus favorables pour l’agriculture en Nouvelle-Zélande ou en Australie (pays membres de l’OCDE), bien que situés au Sud.
L’élevage aussi devrait bénéficier d’une extension « de 10% à 20% des surfaces de prairies », mais une inconnue demeure quant à « l’impact du réchauffement sur les maladies et les ravageurs ». Il reste que les prévisions sont les plus pessimistes pour les zones qui souffrent déjà gravement de famine et de malnutrition.
P. D.
En bref
RADARSAT-1 : qu’est-ce que c’est ?
Radarsat-1 est un satellite sophistiqué d’observation de la Terre mis au point par le Canada pour assurer le suivi des changements environnementaux et des ressources naturelles de la planète.
Lancé en novembre 1995, ce satellite radar peut collecter de grandes quantités de données par un système à faisceaux multiples garantissant des images sur une fauchée de 45 à 500 km de largeur, à des résolutions variant entre 8 et 100 mètres et des angles d’incidence variant de 10 à 60 degrés.
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