Depuis la loi de décentralisation de 1982, le Conseil régional a compétence en matière de construction et de réhabilitation de lycées. Le Programme prévisionnel des investissements (PPI) a ainsi permis la construction de 5 lycées, à savoir celui de Vincendo (Saint-Joseph), de Bras-Fusil (Saint-Benoît), de Bel-Air (Sainte-Suzanne), de Saint-André III. Hier, honneur était donné au troisième lycée du Tampon, livré pour la rentrée 2004.
Deux autres lycées sont par ailleurs en cours d’étude (Saint-Paul 4 et Saint-Benoît 4). 11 lycées ont été également réhabilités sur 7 communes de l’île. Outre la construction et la réhabilitation des lycées, la Région investit dans l’équipement de ces structures et dans le renouvellement des matériels. Ainsi, de 1998 à 2003, plus de 36 millions d’euros ont été investis pour cela, tant par la Région que par l’État, par le biais des dotations de transferts.

L’application des normes "HQE", une exigence

"Tout est étudié dans le but d’offrir les meilleures conditions de travail possibles", répètent les officiels : protection climatique issue de la construction même de l’établissement (larges débords de toiture, brises soleil, espaces de circulation aérés, double toiture, ventilation naturelle, etc.), protection phonique avec la plantation de barrières végétales.
Ce concept de construction repose sur un état d’esprit, qui implique une interrogation à chaque étape de la conception et de la réalisation : "Quelles vont-être les incidences sur l’environnement réunionnais, mais aussi l’environnement global ?". L’ouvrage, disons d’art, minimise en effet l’impact de la construction sur son environnement au sens le plus large (optimisation de la production et des dépenses d’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets). Cela traduit les enjeux du développement durable à l’échelle de l’île.

Des coûts moins élevés

Lors de sa prise de parole, le président du Conseil régional a rappelé qu’il importe à cet effet de "réfléchir avec 10, voire même 20 ans d’avance". Puisque La Réunion est confrontée à une croissance démographique importante, il faut penser à la construction de structures scolaires, mais pas n’importe comment.
L’autosuffisance énergétique est envisageable, selon Paul Vergès, et il s’agira pour les Réunionnais de valoriser tous les atouts de l’île en matière d’énergies renouvelables (soleil, vent, volcan, houle...), tout en respectant notre richesse environnementale.
La mise en valeur des ressources en eau et en énergie est de ce fait totalement visible sur le nouveau lycée, situé chemin Mazeau, au centre de Trois-Mares. Les eaux pluviales sont recyclées pour l’utilisation dans les sanitaires. Des lampes à basse consommation ont été installées. D’ailleurs, l’éclairage des classes est géré automatiquement.
Par ailleurs, des chauffe-eau solaires et des panneaux photovoltaïques ont été installés sur le lycée, comme sur Saint-André 3. À terme, le lycée produira de l’électricité qu’il revendra à EDF.
Tous ces aménagements font que le coût de construction des lycées HQE est supérieur à un établissement traditionnel. Ce surcoût représenterait 6,5%. Mais en contrepartie, les coûts de l’entretien et du fonctionnement seront moins importants.

Équipements sportifs

Depuis 1994, toute construction de nouveau lycée par la Région Réunion s’accompagne de la réalisation d’équipements sportifs. Le lycée HQE Tampon III est doté d’un gymnase, comprenant des salles multi-activités, d’un plateau noir en extérieur pour les sports collectifs (handball, volley, basket, etc.), mais aussi d’un grand espace de plein air, avec pelouse pour le football et le rugby.
Une piste d’athlétisme de 250 mètres avec 5 couloirs complète les installations. La Région Réunion a par ailleurs financé le matériel sportif (ballons, tapis, etc.). 2 millions d’euros en tout ont été nécessaires. Le sport est une matière à part entière, et un élément indispensable à l’épanouissement de tout Réunionnais. C’est en partie ce qui explique que ces équipements seront ouverts aux clubs et associations, après les cours, durant les week-end ou les vacances.
Pour les lycées construits avant 1994, la Région Réunion participe au financement de la rénovation ou à la réhabilitation des équipements.

Des élèves pressés

Cet établissement allège les effectifs des lycées Roland Garros et Boisjoly Potier. Il comptera une population scolaire de 305 élèves à la rentrée 2004 (206 élèves de seconde et 99 élèves de première), selon les chiffres de Jean Ramirez, proviseur bâtisseur. À terme, ce ne sont pas moins de 928 élèves qui pourront être accueillis. Pour André Thien-Ah-Koon, "cet établissement est une grande chance pour nos jeunes quant à leur avenir professionnel".
La Région joue en effet la carte de l’enseignement comme "ascenseur social". Christian Merlin, Recteur de La Réunion, se réjouit de participer à cette inauguration, "en sachant que, dès mercredi, nos lycéens vont arpenter ce bâtiment flambant neuf, ici, dans la commune du Tampon, et qu’ils trouveront un cadre stimulant, de grande qualité, qui ne pourra que favoriser leur réussite". Un "endroit pratique pour venir travailler et réussir", nous assure le proviseur bâtisseur, qui a aussi assisté à la construction du lycée de Vincendo, dont il était le proviseur, avant son affectation à Tampon 3, appelé tout de même "Lycée de Trois-Mares".
Les élèves, invités à l’inauguration, sont quant à eux pressés de reprendre la route de l’école. Et comme dirait l’une d’entre eux, "c’est comme si nous rentrons dans l’histoire du quartier, mais surtout du lycée. Nous serons les premiers à étudier ici. C’est un grand honneur de pouvoir le faire dans un lycée high-tech".
Oui, un magnifique lycée high-tech, qui donne une magnifique vue sur le littoral sudiste.

Bbj