Après Madagascar, inondations aux Comores

L’adaptation au changement climatique : grande cause de ce siècle

2 mai 2012

Quand en 1997, Paul Vergès a souligné l’urgence d’anticiper les effets du changement climatique, cette initiative avait été traitée à la marge par des médias à La Réunion, quand elle n’était pas raillée. 15 ans plus tard, la succession des catastrophes liées au climat dans notre région est une réalité. À Madagascar et aux Comores, plus que jamais l’urgence est de réussir l’adaptation, comme dans notre pays. Dans un communiqué adressée à la presse, la Commission de l’Océan Indien émet donc un point de vue convergent avec cette orientation tracée voici 15 ans. Voici le communiqué de la Commission de l’Océan Indien.

Après les cyclones subis par Madagascar, c’est au tour des Comores d’être confrontés aux catastrophes naturelles. Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours aux Comores ont provoqué des inondations importantes et de nombreux glissements de terrain, faisant selon les dernières évaluations officielles plus de 46.139 personnes sinistrées et 9.228 personnes sans abri. Le gouvernement comorien a lancé un appel à la communauté internationale afin d’obtenir 2,1 millions d’euros pour venir en aide aux sinistrés.
Les phénomènes sont différents, mais les conséquences sont similaires en termes de pertes en vies humaines, de destruction des biens et des équipements. Ce triste constat illustre l’urgente nécessité de travailler de façon globale pour réduire de façon significative les impacts des phénomènes naturels. Il est certes nécessaire de renforcer les moyens de la sécurité civile comorienne, pour intervenir au plus vite auprès des populations touchées, mais il convient également de rendre les populations et les territoires moins vulnérables.
La COI vient d’engager pour 3 ans un programme intégré de prévention et de gestion des risques naturels et des catastrophes, avec le soutien financier de l’Agence française de Développement. Au-delà du renforcement institutionnel de ses pays membres et de l’information des populations, ce programme vise à développer la coopération régionale en matière de protection civile. Il s’agit de partager des méthodes communes de diagnostic, d’identifier les points faibles en matière de télécommunication et d’apporter des solutions opérationnelles novatrices pour intervenir conjointement avec efficacité. Un exercice commun de simulation est envisagé avant la fin de l’année avec l’ensemble des protections civiles des cinq États.
Le relogement des populations sinistrées est une autre priorité, afin de ne pas créer un second traumatisme. Le programme Risques naturels de la COI va lancer un concours, dans chaque pays membre, pour concevoir des solutions de relogement d’urgence répondant aussi aux besoins de remise en activité des services publics de base. Il est nécessaire de garantir en toutes circonstances l’accès à l’eau potable, à des structures de soin et à des réserves alimentaires.
Enfin, il convient de mieux préparer les territoires pour les rendre moins fragiles, et permettre un retour plus rapide à la normale. Le programme Risques naturels de la COI offre une approche duale originale conciliant aménagement du territoire et risques. Des actions pilotes d’aménagement du territoire sont envisagées dans chacun des Etats membres pour démontrer que la nécessité de construire et de loger les populations n’est pas antagoniste avec la nécessité de protéger les personnes et de réduire les risques. La COI contribuera à améliorer la résilience de ses îles, pour que les catastrophes qui affectent aujourd’hui les Comores ne se répètent pas dans le futur avec des conséquences aussi dramatiques.

La Région Réunion va-t-elle boycotter les Comores ?

Sous la mandature de Paul Vergès, dès qu’une catastrophe touchait un des pays de notre région, le Conseil régional débloquait en Commission permanente une aide d’urgence. Cela concernait en particulier Madagascar. Depuis l’arrivée de Didier Robert à la tête de la collectivité, cet usage n’est plus. C’est comme si Madagascar n’existait pas. Alors que cela fait bientôt une semaine que les inondations font des ravages aux Comores, pas de nouvelle de la Région… est-ce un boycott ? Comment l’expliquer ?


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