Le poumon de la Terre brûle

L’Amazonie brésilienne a vécu son pire mois d’août avec d’importants feux de forêts

2 septembre 2022

L’Amazonie brésilienne a vécu son pire mois d’août depuis 2010, avec une augmentation du nombre des feux de forêt de 18% par rapport à août 2021, selon les chiffres officiels. Les satellites de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) ont constaté 33.116 foyers d’incendie en Amazonie le mois dernier, contre 28.060 en août 2021.

Août est généralement le mois le plus critique pour les feux de forêt, en raison de la saison sèche. Toutefois, cette année, 3.348 foyers ont été identifiés pour la seule journée du 22 août, un chiffre jamais vu pour un comptage quotidien depuis septembre 2007.

Il s’agit d’un chiffre trois fois plus élevé que celui du 10 août 2019, dit "journée du feu", lorsque les agriculteurs brésiliens ont lancé une vaste opération de brûlis dans le nord-est. La fumée s’était alors propagée à Sao Paulo, dans le sud du pays, à quelque 2.500 kilomètres de là, suscitant une vive condamnation internationale.

Entre janvier et août 2022, l’INPE a détecté 46.022 foyers d’incendie, une augmentation de 16% par rapport à la période janvier-août 2021. Concernant le l’unique mois d’août, l’Amazonie n’avait jamais autant brûlé depuis 12 ans, avec 45.018 foyers en 2010.

Depuis 2010, les quatre pires chiffres pour ce mois de l’année correspondent aux quatre années de mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, soit 30.900 foyers d’incendie en 2019, 29.307 en 2020, 28.060 en 2021 et 33.116 en 2022.

"Cette augmentation effrénée du nombre des incendies ces quatre dernières années est étroitement liée à la hausse de la déforestation", a expliqué Mariana Napolitano, de l’antenne brésilienne de WWF.

Selon elle, "la forêt amazonienne est tropicale et humide. Le feu ne fait pas partie de son cycle naturel. Les incendies n’arrivent pas de façon spontanée, ils sont toujours liés à des actions humaines".

Selon les experts, ces incendies sont provoqués par des agriculteurs qui défrichent illégalement les terres en brûlant les arbres, afin de laisser la place à l’agriculture, à l’élevage ou à l’exploitation minière.

La déforestation est à son plus haut niveau au Brésil, avec 3.988 km2 déboisés au premier semestre, un record depuis que ces données ont commencé à être compilées par le système de surveillance par satellite Deter de de l’INPE, en 2016.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus