Schéma départemental d’aménagement et de développement durable (SDADD)

L’aménagement départemental en débat...

20 juin 2006

Hier, l’assemblée plénière du Palais de la Source était réservée à la présentation du SDADD (Schéma départemental d’aménagement et de développement durable) qui devrait avoir pour objectif stratégique de prévenir les grands défis de l’aménagement. Sans valeur juridique puisqu’elle n’est pas sanctionnée par un vote, cette feuille de route ouvre pourtant la voie à un débat passionnant sur l’avenir de notre île.

Jeudi dernier, 3 conseillers généraux du groupe Alliance apportaient un éclairage particulier au document de base, soulignant son décalage avec les besoins de la société réunionnaise, et avec les enjeux qui concernent les Réunionnais (autonomie énergétique, changements climatiques, les maladies émergentes, la place des Hauts de l’île, la jeunesse réunionnaise, la mise en réseau des micro-régions entre elles...).
Hier, à l’occasion de la présentation de ce document départemental, le groupe Alliance déposait une motion sur l’avenir de la filière canne, mise à mal par la réglementation européenne et par l’étalement du foncier urbain. Le Conseil général, en charge des affaires agricoles, devra faire acte de propositions pour défendre les intérêts de l’agriculture réunionnaise et pourvoir à son développement économique.
Soutenant les revendications des planteurs réunionnais, le groupe Alliance proposait dans une motion d’introduire dans le document de base la compensation intégrale des pertes et un partage équitable des richesses de la filière canne à sucre. "Pour ce faire, l’Alliance demande à l’État de réaliser un audit de toute la filière pour permettre à tous les acteurs, dont la collectivité, de disposer des informations nécessaires à la prise de décisions justes et durables", indique Isabelle Saingaïny, porte-parole du groupe Alliance du Conseil général. Elle précise que le groupe a déposé d’autres motions, toutes importantes, au vu de l’actualité réunionnaise, sur le chikungunya et contre les maladies vectorielles en général, en faveur des personnes âgées et pour un traitement raisonné des déchets. Pour ce dernier point, le groupe Alliance se félicite de l’attitude de la Présidente du Conseil Général Nassimah Dindar, qui accepte de remettre en question la création d’un incinérateur à Bois-Rouge, et de demander une étude sur les modes alternatifs d’élimination des déchets.

Encore du pain sur la planche...

Les élus de l’Alliance n’ont toutefois pas manqué de noter qu’appréhender l’avenir ne peut se faire que par une réflexion dans la consultation. Et le Réunionnais doit être au centre de cette concertation, en tant qu’acteur. "Forte de ce projet, notre collectivité sera ainsi mieux à même de se positionner dans les discussions en cours, tant dans l’élaboration du SAR que des grands documents de programmation", indique le service de communication du Département.
Étant dans une phase de diagnostics, le document départemental cherche à mettre en place une nouvelle dynamique économique, en relevant les enjeux et les pistes pour un aménagement et un développement durables. Rien de bien sûr, selon le groupe Alliance, qui note que tous les problèmes ne sont pas pris en compte dans ce projet, notamment pour les Hauts de l’île, 5ème territoire. Les défis qui attendent le département sont grands, et on perçoit déjà les limites de ce schéma. Notre édition de vendredi faisait écho de la position de l’Alliance sur ce sujet. Pour l’Alliance, plusieurs avancées sont à noter concernant les projets de transport. Le tram-train trouve enfin amende honorable, et les élus ont bien compris que cela ne se ferait pas au détriment des liaisons bus. Au contraire, il s’agit d’une prise en compte du désenclavement des Hauts de l’île, mis en réseau avec le nouveau mode de transport. Les élus plancheront encore sur ce Schéma départemental. En concertation avec la population réunionnaise... C’est à souhaiter.

Willy Técher


Les déchéances cannières

État, usiniers et planteurs sont en pleine négociation sur la Convention canne. Cet accord vise à fixer les conditions d’achat de la canne par les industriels, et les modalités d’attribution des aides communautaires et nationales par l’État, représenté par l’autorité préfectorale. Elles ont débuté en mars dernier, et après 6 réunions dont la dernière le 15 juin à la préfecture, aucune issue n’est notable à part "quelques avancées de la part de l’État, mais du côté des industriels, rien de concret", explique Éric Soundrom, porte-parole des Jeunes de la CGPER.
Les planteurs sont malaisés par une Convention qui privilégie l’industriel au détriment du producteur, qui demande une répartition équitable des richesses tirées de la canne (primes, mélasse, bagasse, pour les zones difficiles), et une revalorisation du prix de base de la canne, spolié par une stagnation récursive depuis 20 ans. Prix de base de la canne : 39,09 euros la tonne. La prochaine réunion prévue pour le 1er juillet risque d’être houleuse, d’autant que l’ouverture de la coupe de la canne ne peut être faite qu’après la signature de cette Convention. D’ordinaire, elle s’ouvre début juillet. Les planteurs promettent quant à eux de durcir le mouvement si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Mais plus que l’ouverture, c’est l’après-Convention canne que les planteurs demandent à anticiper. Signée pour une période de 9 ans, cette Convention pose la question de l’après-2014, du prix de la canne et des conséquences sur l’agriculture réunionnaise. De l’économie réunionnaise en général.

Willy Técher


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus