Bilan d’évaluation

L’Aménagement des Hauts prend un coup de neuf

22 juillet 2005

Les représentants du Commissariat à l’aménagement des Hauts et de l’association pour la Promotion en milieu rural (APR) étaient hier à la Région pour présenter les objectifs et les méthodes du vaste chantier d’actualisation de l’aménagement des Hauts.

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Le développement des Hauts, tel qu’il s’est mis en place après 1978, repose sur une logique de territoire appuyée sur des réseaux humains installés au plus près des besoins et des projets de la population. Ces réseaux humains sont adossés au Commissariat à l’aménagement des Hauts, dont les sept agents déploient aujourd’hui leur action avec le concours d’un réseau associatif dans lequel entrent l’association pour la Promotion en milieu rural (APR), l’association réunionnaise interconsulaire pour la restructuration de l’artisanat et du commerce (ARIPRAC) et la Fédération des associations rurales (FEDAR).
C’est à ce réseau que les partenaires institutionnels - Etat et collectivités territoriales - ont demandé de faire l’évaluation de la politique d’aménagement issue des assises de 1990.
Après la tenue des “journées territoriales”, ces animateurs du développement étaient hier à la Région avec Philippe Berne, vice président, Marie Paule Abriska - tous deux membres de la commission “développement durable” - et Christine Soupramanien, vice présidente en charge de la lutte contre l’illettrisme.
Thomas Krejbich, commissaire à l’Aménagement des Hauts et Jean-Claude Tatard, directeur de l’APR, ont tour à tour présenté les objectifs et les méthodes activées dans ce vaste chantier d’actualisation de l’aménagement des Hauts.

4/5e de la superficie de l’île

Thomas Krejbich a commencé par évoquer les différentes étapes qui, en plus de vingt cinq ans, ont profondément changé la vie des habitants des Hauts. Depuis 1978, les politiques se sont attachées à restaurer des activités, pour rééquilibrer les Hauts par rapport à la bande littorale (période 80-90), puis pour valoriser le territoire (90-2000) en développant le tourisme rural ou en œuvrant à la restructuration des bourgs. La période actuelle (2000-2006) est celle des projets contractualisés, celle qui a vu le développement d’activités agro-alimentaires de qualité, des projets structurants pour l’élevage et un soutien au commerce et à l’artisanat des hauts.
Le territoire des Hauts correspond aujourd’hui à 4/5e de la superficie de l’île (plus de 2000 km2) et concerne 20% de la population, soit le double de celle qui vivait sur ce même territoire il y a vingt cinq ans. Philippe Berne a rappelé que ce mouvement était parti de la grande crise du géranium, qui avait laissé les Hauts sinistrés après un ample exode déclenché par la ruine de nombreux planteurs.
Aujourd’hui, tout indique que le mouvement inverse va s’accentuer, avec l’amélioration d’un “maillage” routier et la poursuite de la densification des bourgs. Les Hauts attirent de plus en plus de monde et ce mouvement peut aller jusqu’à menacer l’équilibre entre population rurale traditionnelle et nouveaux arrivants, observent les animateurs de la vie rurale. Leur rôle, dans ce chantier de rénovation, est de préparer les mutations à venir, au plus près de la population des Hauts et avec elle.

Diagnostics territoriaux

Les enjeux sont importants, dans le cadre d’un développement durable global. C’est pourquoi les associations d’animation rurale ont procédé à des “diagnostics territoriaux” issus de leur présence dans dix zones de référence, dix “territoires homogènes” à partir desquels ont été collectées les informations. "Il fallait ensuite confronter ce bilan, ces diagnostics, à la perception des habitants de ces territoires" a ajouté Jean-Claude Tatard, à propos de l’organisation des journées territoriales. Celles-ci se sont tenues dans les dix zones identifiées et plusieurs centaines de participants ont travaillé à partir d’un document de référence : “rénovation” des objectifs et des grands principes fondateurs, prospective sur les filières d’activité, protection de l’agriculture et de l’élevage, protection des paysages, multiactivités et structuration du tourisme sont quelques-unes des grandes lignes d’une réflexion qui a dégagé 36 thématiques pour la préparation des prochaines Assises.
Celles-ci vont intervenir dans une période de définition de grands documents traçant de nouvelles stratégies territoriales où sont impliqués collectivités et Etat. Ce dernier a établi la charte de développement du futur Parc national des Hauts, tandis que la Région travaille à la révision du schéma d’aménagement régional (SAR). La réflexion intègre l’ensemble des documents d’aménagement du territoire et s’inscrit dans un contexte marqué, au plan national, par les lois de décentralisation et au niveau européen, par la réforme des fonds structurels.
C’est aussi pour anticiper sur les contraintes nées des nouvelles règles du jeu que les acteurs de terrain ont entrepris de donner un “coup de neuf” à l’aménagement des Hauts.

P. David


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