Communiqué de la COI

L’appel pour la ratification du Traité sur le Climat.

21 juin, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Au séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de l’argent, notre responsabilité et la nouvelle civilisation. En fin de journée, 6 actions ont été retenues dont celle de ratifier le Traité sur le Climat.

Hier, jeudi 19 juin 2025, Ary Yee Chong Tchi Kan et Jules Dieudonné ont présenté l’initiative en faveur de la ratification du Traité sur le Climat par le peuple Réunionnais. C’est la continuité du combat historique engagé par nos aînés.

Ary Yee Chong Tchi Kan a rappelé que les travaux seront publiés l’année prochaine. En effet, l’année 2026 concentre plusieurs dates commémoratives : l’alerte lancée par Paul Vergès, en 1996, l’entrée en vigueur du Traité sur le Climat, le 4 novembre 2016, le décès de Paul Vergès, un mois après. Nos instruments de ratifications seront soumis à l’analyse du GIEC.

Sur le plan pratique, il s’agira de répondre : comment contenir l’augmentation de la température en dessous de 2 degrés et comment assurer la trajectoire zéro carbone, d’ici à 2050, avec un pic en 2035 ? C’est dans 10 ans.

Nous devons avoir l’ambition de conduire notre pays dans la nouvelle civilisation. Jules Dieudonné résume ainsi l’enjeu : "nous avions 10 ans d’avance. Nous avons maintenant 20 ans de retard." Ary Yee Chong Tchi Kan a paraphrasé l’astro-physicien Aurélien Barreau : si la bataille contre le réchauffement climatique est perdue, les autres n’ont aucun sens. L’Humanité sera détruite mais la planète continuera de tourner.

L’appel est lancé à toutes les bonnes volontés. Voici le texte ci-dessous :

Centenaire de la naissance de Paul Vergès 
Soyons dignes de l’héritage de Paul Vergès : Il en va de notre responsabilité collective !

Appel du 18 Juin 2025 pour la ratification du traité de Paris

Paul Vergès avait une vision : Il aspirait à ce que La Réunion devienne autonome énergétiquement. Il voulait que l’île expérimente toutes les alternatives aux énergies fossiles pour atteindre 50% d’autonomie électrique en 2020 et il rêvait même d’une indépendance à 100% en 2030. Paul Vergès avait présenté son projet d’indépendance énergétique de l’île dès 1999 à l’Unesco.

Paul Vergès, le premier, avait donné l’alerte lors d’une conférence de presse le 4 septembre 1996, en pleine campagne électorale, alors que beaucoup ne pensaient qu’à leur réélection…avec Philippe Berne, ils avaient tenu une conférence de presse pour alerter sur le réchauffement de la planète et ses multiples conséquences pour La Réunion. Cela fera 30 ans, en 2026.

L’Etat, la région et EDF avaient alors reconnu que le secteur du transport était l’un des pollueurs majeurs : Le tram-train était une partie de la solution mais le projet a été tué dans l’œuf au profit d’un autre : la NLR, qui induira pour longtemps à La Réunion, des impacts négatifs tangibles tant sur le financier, que sur le plan écologique et environnemental.

En effet ses impacts seront mesurables car nos outremers riches d’une biodiversité remarquable hébergent 100 fois plus d’espèces de poissons d’eau douce, 60 fois plus d’espèces d’oiseaux et 26 fois plus d’espèces de plantes que l’hexagone. Ces écosystèmes naturels assurent des services essentiels aux populations, allant de l’alimentation (ressources halieutiques, sols fertiles...) au tourisme, en passant par la protection des côtes et des littoraux.

Nos outremers peuvent s’enorgueillir d’un environnement naturel exceptionnel, mais il est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique et l’activité humaine.

Paul Vergès voulait alerter l’opinion publique, sur la nécessité de faire de l’étude des conséquences du réchauffement climatique une priorité nationale, et le 19 septembre 2001, il fit voter, à l’unanimité des deux assemblées parlementaires, une loi reconnaissant cette priorité.

La Réunion, particulièrement peut être fier de l’action de Paul Vergès, un des précurseurs de la lutte contre le réchauffement climatique.

En sa qualité de Président de l’ONERC, il a présidé à 15 ans de travaux qui ont servi de matrice à la COP21, en 2015.

La COP21 a abouti à l’adoption du Traité de Paris sur le Climat, depuis entré en vigueur le 4 nov. 2016. Peu de temps après l’adoption de ce traité, le 12 novembre 2016, Paul Vergès nous quittait.

La conférence de Paris sur le climat en 2015 a représenté une occasion extraordinaire pour nos territoires ultramarins, de faire valoir nos atouts.

Aussi, il nous semble particulièrement opportun de célébrer, l’année du centenaire de Paul Vergès, mais près de 10 ans après qu’il nous a quittés, la situation actuelle tend vers l’éradication « du modèle de développement que voulait Paul Verges ».

Pourtant, Paul Vergès n’a eu de cesse de nous alerter sur les enjeux et les défis considérables auxquels est confronté le monde, particulièrement les outremers et La Réunion. Il exprimait ces défis à travers une stratégie de codéveloppement régional qui auraient pu ouvrir des potentialités de développement considérables, sources de créations de richesses et d’emplois.

Paul Vergès y voyait le fondement d’une nouvelle économie répondant aux exigences du développement durable et de la cohésion sociale. Il affirmait, « c’est en ayant à l’esprit ces perspectives que nous devons concevoir et élaborer les outils juridiques, financiers et fiscaux pour permettre à la Réunion de s’insérer dans son environnement géo-économique ».

Que ferons-nous de l’héritage de Paul Vergès, de la réflexion qu’il a suscitée, des projets qu’il avait pour l’île de La Réunion, intégrée dans un vaste ensemble india-océanique ?

Les grandes puissances émergentes, l’Inde, la Chine, vont poursuivre leur développement en s’appuyant sur leur puissance démographique et leur environnement géographique. L’Afrique australe et les pays de la côte orientale d’Afrique comme le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, connaissent également une forte progression démographique et une croissance économique remarquable de 7 % à 8 % par an.

Résisterons-nous à la naissance de nouveaux empires ?
Résisterons-nous au déclin programmé de l’occident et de la guerre qui s’installe en Europe ?

Pour éclairer l’avenir, il faut prendre en compte que :
La Réunion et ses voisins des îles de l’océan Indien se trouvent sur l’axe d’échanges émergeant entre l’Asie et l’Afrique.

Madagascar sera passée de 24 millions d’habitants aujourd’hui à 60 millions d’habitants en 2050, c’est-à-dire dans une génération.

Comment traduire ces constats en action ?

Le Traité sur le climat est opposable aux Etats, aux Collectivités, aux Entreprises, aux Associations et aux citoyens. 

Paul Vergès répétait souvent que seul l’Histoire nous jugerait au regard de notre inaction ou de nos indécisions !

L’héritage qu’il nous laisse est immense et constitue pour nous et pour les nouvelles générations, un défi unique et formidable !

Celui de faire de la Réunion, une terre de réalisation, de combat pour que la zone sud de l’Océan Indien relève le défi du développement économique et de la lutte contre le réchauffement climatique.

Qu’attendons-nous pour publier nos instruments de ratification du Traité sur le Climat, entré en vigueur depuis 2016 ?

Et pourquoi produire nos instruments de ratification du traité de Paris à La Réunion ?

Produire ces instruments à La Réunion marque notre volonté de désenclaver les grandes décisions politiques de la France hexagonale et d’associer les territoires éloignés aux engagements de l’État.

Parce que :
La Réunion est une île tropicale française, comme toutes les iles, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique (cyclones, érosion côtière, montée des eaux…).

En outre parce que :

  • Produire ou officialiser les instruments de ratification à La Réunion est un geste fort pour montrer qu’il faut prendre en compte les territoires ultramarins, souvent en première ligne face aux enjeux climatiques.
  • La Reconnaissance des territoires ultramarins est importante car cela
  • Permet de valoriser La Réunion comme un acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique, et de montrer que l’Outre-mer a sa place dans les décisions internationales.
  • Montre la Volonté de décentraliser les actes politiques symboliques

De plus, nous donnons une portée symbolique et juridique à l’action de "produire les instruments de ratification » car cela implique d’établir et de transmettre officiellement les documents par lesquels un État confirme sa volonté d’être lié par un traité international.

Dans ce cas :
Il ne s’agit pas simplement d’une "production matérielle", mais d’un acte juridique officiel, généralement centralisé à Paris (par le ministère des Affaires étrangères).

Produire ces documents à La Réunion serait une exception, soulevant la volonté de donner du sens politique et symbolique à nos actes, pour mettre en valeur le territoire réunionnais comme acteur de son destin face au changement climatique !

C’est pourquoi à la suite du séminaire tenu en mai 2025 pour le centenaire de Paul Vergès, un groupe de citoyens et de militants souhaitant œuvrer pour la lutte contre le changement climatique, s’est créé.
Nous invitons tous les réunionnais qui se sentent concernés par ces questions, à nous rejoindre pour produire nos propres instruments de ratification du Traité sur le climat.


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