Un arrêté préfectoral pour faire face à la sécheresse

L’eau rationnée

14 janvier 2011

Ce vendredi 14 janvier 2011, un arrêté préfectoral limitant la consommation d’eau prendra effet pour faire face à la sécheresse. Une réunion de crise se tenait ce jeudi 13 janvier 2011 dans les locaux de la Préfecture concernant la sécheresse qui frappe actuellement le département. Des mesures ont été prises par le préfet Michel Lalande. Elles toucheront les services publics mais également la population.

« Depuis la 2ème quinzaine d’octobre, le déficit en eau sur l’île est de plus en plus important. Malgré une légère reprise dans le Nord-Est, la situation est très préoccupante. Bien que modérée, on peut dire que La Réunion est en crise », tient à préciser le préfet. Ce dernier a réaffirmé la « nécessité » pour chacun d’adopter un « comportement responsable » face au manque d’eau. « C’est un problème qui touche tout le monde », insiste-t-il. « Je prendrai à compter de demain un arrêté interdisant les arrosages des espaces publics et privés, le lavage des voitures et le remplissage des piscines », a déclaré Michel Lalande. Le représentant de l’État tient à préciser qu’il y aura « un temps pour la prévention, un autre pour la répression ». Ces mesures pourront être aggravées par les maires des communes, selon le degré d’importance de la pénurie d’eau. 

Autre point énoncé lors de cette réunion, celui de la sécurité civile, qui sera assurée par le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours). Avec la sécheresse actuelle, le risque de voir des feux de forêt se déclencher comme au Maïdo est élevé. 30 pompiers seront donc mobilisés de métropole afin de parer cette éventualité. La surveillance des réseaux de distribution d’eau sera aussi contrôlée de près. « Dans les prochaines années, il faudra revoir complètement les systèmes d’adduction en eau », insiste Michel Lalande. « À La Réunion, la consommation d’eau est le double de celui de la métropole. C’est vrai que dans les zones tropicales on utilise beaucoup d’eau du fait de la chaleur. Mais une grande partie de ces eaux distribuées se perdent dans ces systèmes d’adductions, qui sont vétustes aujourd’hui », déplore-t-il. 

Les conséquences de la sécheresse sur l’économie ont également été étudiées. La DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) s’occupera des animations en politique d’eau dans le domaine industriel. Selon son directeur Bertrand Galtier, les agriculteurs auront des horaires aménagés pour irriguer leurs plantations. Le but n’étant pas « d’interdire » les irrigations, mais plutôt « d’en limiter la consommation ». 

Concernant les planteurs et les éleveurs, la question de leur dédommagement a bien évidemment été abordée. Pour les premiers cités, le préfet enverra dès demain une lettre au ministre de l’Agriculture pour accélérer le versement du solde des primes et des aides de l’État à la production de canne à sucre. Michel Sinoir, directeur de la DAAF (direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), s’occupera du cas des éleveurs en étudiant au cas par cas leurs demandes de délai supplémentaire pour le paiement de leurs charges publiques.

Rappelons que les agriculteurs réclamaient le classement de l’île en zone sinistrée. Ils attendront encore une dizaine de jours pour savoir s’ils seront écoutés. 




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