Coup de projecteur sur une ressource indispensable

L’eau source de vie

8 avril 2010

La vie coule de source ? Pas tant que ça en fait, puisque plus de la moitié de l’humanité ne dispose pas d’eau salubre en quantité suffisante et que les milieux aquatiques sont les plus vulnérables aux pollutions. La Réunion est épargnée. Raison de plus pour rester vigilant.

À plusieurs reprises au cours de la Semaine du développement durable, le thème de la protection des eaux et des milieux aquatiques réunionnais a fait surface. Premier public visé : les enfants et les adolescents. Dès le premier jour, les membres de l’Association agréée pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de Saint-André ont exposé, à l’extérieur de la médiathèque de Saint-André, les fruits d’une pêche peu ordinaire. Une pêche à l’électricité destinée à montrer le foisonnement de vie des rivières réunionnaises. Quelques jours plus tôt, sur une petite portion de la Rivière du Mât, un léger courant électrique avait mis KO les habitants des flots et des rochers environnants. Récupérés à l’épuisette, poissons et crustacés s’ébattaient dans un aquarium contre lequel les enfants ébahis collaient leurs nez. Ces animaux ont ensuite retrouvé leur habitat d’origine.

À Saint-Paul, la mairie a mis sur pied une grosse logistique de transport scolaire pour permettre aux élèves de découvrir l’étang, sa faune et sa flore. La commune a souhaité mettre en lumière un de ses plus beaux sites. La Réserve Naturelle Nationale de l’Étang couvre 447 hectares et sa gestion lui a été confiée. Hier matin, place aussi aux adultes pour une visite commentée le long du Tour des Roches, suivie d’une table ronde à la salle polyvalente de Grande Fontaine. « Cette table ronde présentera les différents acteurs gravitant autour de l’étang et le rôle de chacun », précise Karine Elly, chargée de communication à l’Environnement. On y débattra notamment des moyens de protéger l’étang contre les menaces qui pèsent sur lui. « Ces menaces sont de plusieurs ordres : il y a le comblement naturel des zones en eau libre, l’introduction d’espèces envahissantes, le braconnage, les activités humaines... ».

Seront restitués une étude du Conservatoire botanique nationale de Mascarin sur les zones humides commandée par la DIREN, ainsi qu’un travail sur l’étang et l’agriculture biologique réalisé par des élèves du lycée agricole de Saint-Paul.

À Saint-Pierre aussi, un lagon à protéger...

Pour autant, la menace pesant sur le milieu aquatique fait généralement penser en premier au lagon de l’Ouest. Entre l’Étang-Salé et le cap La Houssaye, la Réserve naturelle marine de La Réunion couvre environ 40 km de littoral, dont 20 km de barrière corallienne. Pendant la SDD, les animateurs de la Réserve ont à nouveau défendu la nécessité de protéger le lagon des agressions dont il est l’objet : la pêche à outrance, la casse des coraux, la souillure des plages... Malgré le travail de prévention, « les gens font encore un peu n’importe quoi, les comportements restent à faire évoluer », constatait Guillaume Nédellec, un des animateurs maîtres nageurs qui conduit la visite du parc marin.

Plus au Sud, au lycée Victor-Schœlcher de Saint-Louis, une exposition de photographies a témoigné de la vie d’un autre lagon, qui fait rarement parler de lui, celui de Saint-Pierre. Un petit peuple inédit, dont une belle tortue, s’affichait sur les murs du lycée pour « sensibiliser les élèves à la biodiversité de ce milieu ». Comme l’expliquait à juste titre l’auteure des photographies, Rachel Lebatard, « ce lagon est beaucoup moins connu que celui de l’Ouest ».


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