L’écologie au pays de l’oncle Sam

21 février 2008

Alors que le réchauffement climatique est considéré par de nombreux scientifiques comme le plus grave problème écologique du siècle, les deux mandats de George W. Bush ont été marqués par un mépris flagrant de l’environnement, en partie dû à l’impact des lobbys industriels sur la politique environnementale américaine.

Sous Bush, les puissants lobbys ayant financé la campagne du Texan ont influencé les décisions gouvernementales concernant la politique environnementale américaine. Les Etats-Unis ont, par exemple, refusé de ratifier le Protocole de Kyoto, le traité qui vise à lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz carboniques.
Le Protocole de Kyoto
Clinton avait signé le Protocole de Kyoto en décembre 1997 avant d’être rejeté par le Sénat. A contrario, l’administration Bush s’est retirée de toute négociation. Elle a ensuite proposé un plan moins contraignant, le “Clear Skies and Global Climate Change”, alors que sur 192 pays indépendants, 152 ont ratifié le Protocole de Kyoto.
Al Gore et son Prix Nobel de la Paix
Le Prix Nobel de la Paix 2007, qui se surnomme « l’ex-prochain président des Etats-Unis », était l’adversaire de George W. Bush pour l’investiture présidentielle en 2000. Il a été récompensé pour son film “Une vérité qui dérange” qui traite du changement climatique. Al Gore a décidé de ne pas surfer sur la vague de son film et de son Prix Nobel pour se présenter à l’élection présidentielle, et c’est ainsi qu’il a déclaré l’été dernier au magazine “Time” : « Si je fais correctement mon travail, tous les candidats parleront de la crise climatique. Je ne suis pas convaincu que la présidence soit le plus important, ni le meilleur rôle que je puisse jouer ».
George W. Bush et les lobbys pétroliers
À la question de savoir s’il regarderait un jour le film d’Al Gore, Bush a déclaré qu’il ne pensait pas et que « nous devons rester sceptiques quant au fait que les gaz à effet de serre sont causés par l’humanité ou de causes naturelles ». Ces propos coïncident avec les agissements d’une quarantaine de groupes de pression présentant le réchauffement climatique comme un canular et une manipulation. Anecdote, ces groupes de pression proviennent tous d’Exxon Mobil, première compagnie pétrolière du monde... Gérard Petitjean, journaliste au “Nouvel Observateur”, prévenait déjà en novembre 2000 que « George W. Bush est très lié au milieu, du pétrole et, comme tel, est persuadé que tout ce qui est bon pour le pétrole est bon pour l’Amérique ».
L’avenir des États-Unis
L’environnement, qui était un des thèmes principaux des élections présidentielles de 2004, se fait plus rare dans les discours des candidats à la Maison Blanche. Seulement, car ce ne sont que les primaires et qu’il faudra attendre l’investiture officielle des gagnants des grands partis pour que l’environnement devienne un sujet phare. A entendre les candidats, ils ne sont pas prêts à ratifier le Protocole de Kyoto, mais feront des efforts qu’ils estiment conséquents. Obama, qui compte mettre en avant l’environnement dans les thèmes forts de sa campagne (une fois qu’il aura été désigné candidat du Parti démocrate pour la Présidentielle), commencera à travailler sur un projet de traité international (pour remplacer le Protocole de Kyoto) sur la lutte contre le réchauffement climatique, déclarant même que son « plan de lutte contre le réchauffement climatique est plus fort que celui de John McCain ». Pourtant, le grand favori chez les républicains, John McCain, milite depuis très longtemps pour la réduction des gaz à effet de serre... jusqu’à même, en 2004, déposer un projet de loi visant à limiter les rejets dans l’atmosphère, mais qui ne sera finalement pas adopté. En effet, contrairement à son prédécesseur républicain, il reconnaît les effets de l’Homme dans le réchauffement climatique et se montre également très progressiste sur le thème de l’environnement. Le vétéran de la guerre du Viet-Nam a déclaré : « Pour renverser le processus, j’entends mettre en place un marché de droits à polluer et je vise un retour aux niveaux d’émissions de 2004 d’ici à 2012 et aux niveaux de 1990 d’ici à 2020 ». Il ajoute : « Je souhaite développer parallèlement les énergies alternatives, en favorisant le nucléaire et le biocarburant ».
L’intérêt des Américains pour l’écologie est assez partagé. Alors que dans un temps, les associations de défense de l’environnement prennent de plus en plus d’importance depuis une décennie, les Américains ont tout de même élu George W. Bush à deux reprises, lui qui est soutenu par de gros lobbys industriels, face à deux candidats “mieux placés” pour défendre l’écologie. Le futur président américain marquera clairement une différence avec son prédécesseur quant à sa politique de l’environnement. En effet, les deux principaux candidats planchent déjà sur des programmes écologiques pour diminuer les effets quand George W. Bush se contentait de supprimer des lois de protection à l’environnement...

Fry
(Sources : NaturaVox)


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