L’environnement au service du développement

27 mai 2008

L’Allemagne a accueilli la conférence mondiale sur la diversité biologique afin de promouvoir une réponse sans précédent pour faire face à la perte de biodiversité

« La rénovation de la diversité agricole des cultures et du bétail soutenue par un système de soutien naturel fonctionnel de la communauté internationale est la meilleure solution à long terme pour répondre aux défis alimentaires mondiaux », a déclaré M. Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique à l’ouverture de la conférence mondiale, le 19 mai 2008 à Bonn, en Allemagne.
La réunion des 191 se tient à un moment où la communauté internationale est confrontée à l’une des plus graves crises alimentaires de l’histoire moderne. Les prix des produits de base - blé, maïs, riz - sont à des niveaux records, et les stocks alimentaires mondiaux ont atteint des baisses historiques. En effet, l’un des défis les plus importants auxquels l’humanité est confrontée est de nourrir une population croissante dans un monde, de plus en plus urbanisé, confronté aux effets combinés des changements climatiques et de la perte sans précédent de la biodiversité.
La rénovation de la diversité biologique dans l’agriculture, y compris les moyens de faire face aux effets néfastes des changements climatiques est l’un des principaux points de discussion de la conférence de deux semaines. « L’agriculture est considérée comme un excellent exemple de la façon dont les activités humaines affectent profondément le système écologique de la planète », a déclaré M. Djoghlaf. « Au cours des 50 dernières années, les humains ont modifié les écosystèmes le plus rapidement et le plus profondément qu’au cours de toute autre période de l’histoire humaine. En effet, plus de terres ont été converties à l’agriculture au cours des cinquante dernières années qu’au cours des deux siècles précédents. C’est pour cela que biodiversité et l’agriculture sont au programme de la conférence de Bonn et sont les thèmes retenus cette année pour la Journée internationale de la diversité biologique, laquelle sera célébrée dans le monde entier le 22 mai. »

Depuis l’aube des temps, l’homme a utilisé plus de 7.000 espèces de plantes pour répondre à ses besoins. Au cours des 100 dernières années, nous avons cessé de cultiver trois-quarts des variétés de cultures que nous cultivions pour ne compter que sur trois d’entre elles - blé, riz et maïs - pour plus de deux tiers de nos calories. Cette augmentation de la dépendance sur un nombre limité de la diversité biologique aggrave considérablement le risque global en vue de trouver de la nourriture pour nourrir une population croissante dans un contexte de réchauffement planétaire « le déroulement des crises alimentaires est le symptôme d’un profond problème », a déclaré M. Djoghlaf.

La réunion de la biodiversité de Bonn abordera aussi le rythme accéléré du déboisement.

« Chaque minute, 20 hectares de forêts disparaissent. Chaque année, plus de 10 millions d’hectares de forêts sont détruits. Alors que 80% de la biodiversité se trouve dans des forêts tropicales », a ajouté M. Djoghlaf
La conférence a lieu deux ans avant la date limite pour atteindre l’objectif de la biodiversité de 2010, adopté en 2002 par 110 chefs d’États pour réduire de manière significative le rythme actuel d’appauvrissement de la biodiversité aux niveaux mondial et national d’ici à 2010, comme une contribution à la réduction de la pauvreté et au bénéfice de toute forme de vie sur Terre. Les participants s’accorderont également sur une feuille de route pour achever d’ici à 2010, la négociation d’un ensemble de règles sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de leur utilisation. Le « régime international sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation » sera un outil majeur pour assurer la mise en oeuvre de l’Objectif du Millénaire pour le développement et l’élimination de la pauvreté.

M. Achim Steiner, Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a dit : « Notre planète a connu cinq extinctions majeures au cours des millions d’années de la vie sur Terre. Une sixième extinction majeure est en cours actuellement, occasionnée pour la première fois dans l’histoire, principalement par les impacts humains. Au cours des prochaines décennies, le rythme de disparition des espèces pourrait atteindre 1.000 à 10.000 fois le taux normal. Ce n’est rien de moins que le démembrement des actifs du monde naturel et du capital de la nature - des forêts et des récifs coralliens aux systèmes fluviaux et sols ».

« Il existe d’excellents exemples de gestion intelligente des ressources de la planète fondée sur la nature. Le moment est venu d’accélérer et de fédérer ceux-ci à travers le monde, avec le soutien financier suffisant, la création de mécanismes de marché, le renforcement des trois piliers de la CDB, y compris l’accès et le partage des avantages et un nouveau sentiment d’urgence. À Bali, nous avons eu une percée sur les changements climatiques. À Bonn, nous devons atteindre rien de moins qu’une percée sur la biodiversité », a t-il dit.

Brunei Darussalam, l’un des pays les plus riches en termes de biodiversité, sera accueilli par les 6.000 participants attendus à la réunion de Bonn sur la biodiversité en tant que 191ème Partie à la Convention.

Des chefs d’États, de gouvernement et un nombre sans précédent de ministres de l’Environnement participeront à la neuvième Conférence de la Convention sur la diversité biologique aux côtés des représentants de gouvernements ainsi que des organisations non gouvernementales, des communautés autochtones et locales, de la jeunesse, de maires, de parlementaires, de la communauté scientifique, des médias et des entreprises. Les débats de la réunion seront retransmis en direct sur le Web et seront accessibles via le site Web de la CDB (www.cbd.int).

La réunion de Bonn sera conclue par la convocation d’un Forum ministériel avec la participation prévue de plus de 100 ministres. Cette réunion sera ouverte par la chancelière allemande Mme Angela Merkel avec la participation d’autres chefs d’État. À cette session, le gouvernement allemand devrait annoncer un engagement spécifique pour la préservation de la diversité biologique et des systèmes écologiques intitulé "Initiative de la toile de la vie" Elle sera suivie par une invitation à tous les gouvernements à prendre des engagements concrets. « L’Allemagne a créé une Alliance pour la protection de la Nature, nous espérons que la réunion de Bonn restera dans les mémoires comme le berceau d’une alliance mondiale universelle pour la protection de la vie sur Terre », a déclaré M. Djoghlaf.

« Le but de cette initiative est de faire correspondre des engagements volontaires pour la désignation de nouvelles aires protégées et l’amélioration de la gestion des aires existantes avec des engagements d’accorder le financement pour ces dernières » a déclaré M. Sigmar Gabriel, ministre fédéral allemand de l’Environnement, la Nature, la conservation et la sécurité nucléaire.

« Les progrès dans la mise en place d’un réseau mondial de zones protégées est, à notre avis, un des principaux thèmes de la neuvième conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique », a t-il ajouté. « Le réseau des aires protégées est l’un des principaux instruments pour mettre un terme à la dramatique perte globale des espèces et des habitats ainsi que pour fournir une base solide pour la conservation des ressources naturelles. Des habitats intacts comme des forêts, des zones humides et des récifs coralliens sont également des puits pour des gaz climatiques et jouent un rôle fondamental dans la régulation naturelle du climat. La conservation des habitats est la protection active du climat ».

La Convention décrit les zones protégées comme des zones géographiquement délimitées et gérées principalement pour atteindre des objectifs spécifiques de conservation, et elle les considère comme un important stock du patrimoine naturel et culturel, favorisant des flux de valeur économique des biens et des services dont bénéficient des populations humaines.

« Il y a deux ans, à Curitiba, une nouvelle phase de la mise en oeuvre renforcée de la Convention sur la diversité biologique a pris naissance. La réunion de Bonn sur la biodiversité devrait être le berceau d’une nouvelle phase de renforcement de l’engagement aux trois objectifs de la Convention, y compris des progrès tangibles dans les négociations vers l’entente de Bonn pour l’adoption d’un régime international sur l’accès et le partage des avantages. » a déclaré Mme Marina Silva, présidente de la huitième réunion de la Conférence des Parties, tenue à Curitiba, au Brésil, en 2006 et ministre de l’Environnement du Brésil.


La Convention sur la diversité biologique(CDB)
Ouverte à la signature au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, la Convention sur la diversité biologique est le traité international pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et le partage équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Avec 191 Parties, la CDB a une participation quasi-universelle parmi les pays qui se sont engagés à préserver la vie sur Terre. La CDB vise à aborder toutes les menaces à la biodiversité et aux services écosystémiques, y compris la menace des changements climatiques, à travers des évaluations scientifiques, le développement d’outils, des incitations et des processus, le transfert de technologies et de bonnes pratiques et la participation pleine et active des parties prenantes, y compris les communautés autochtones et locales, les jeunes, les ONG, les femmes et les milieux d’affaires.

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  • L’association Biodiversité Amazonienne, créée pour soutenir le projet Yanayacu-maquia, une réserve naturelle de 38699 hectares de forêt tropicale humide en amazonie péruvienne www.yanayacu-maquia.info
    Cette zone exceptionnelle comporte divers types de cours d’eau : rio d’eaux blanches, rio d’eaux noires et des lacs de dimensions variables. Ce système fluvial favorise une grande diversité de végétations (sept types ) allant de savanes inondées, à de la forêt de terre ferme, en passant par des forêts marécageuses et 14 types de palmiers identifiées. Plusieurs espèces animales emblématiques ou rares y sont représentées : dauphins roses et dauphins gris, loutres géantes, lamentins, caïmans noirs, espèce de singes restreintes à cette partie de l’Amazonie. Il faudrait à l’association a peine 3000€ par mois pour mener ce travail de conservation sur les 40 000 hectares, evitant ainsi la déforestation, la perte de biodiversité et en conservant se ressources hydriques.

    Voir en ligne : L’environnement au service du développement


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