"Nous avons besoin d’action, d’action, d’action"

L’organe Climate Change de l’UE demande une réduction plus drastique des émissions

16 juin 2023

Le Conseil scientifique consultatif européen sur le changement climatique (European Scientific Advisory Board on Climate Change), organe indépendant, a recommandé d’introduire un objectif plus ambitieux encore.

Créé en 2021, le CSCECC conseille l’Union européenne au sujet des changements climatiques. Il appelle à réduire les émissions de 90% à 95% d’ici 2040 en comparaison avec les niveaux émis en 1990.

Cette réduction est essentielle pour atténuer les risques climatiques et parvenir à un avenir durable, a déclaré le conseil consultatif lors de la présentation de son nouveau rapport à Strasbourg.

"Les recommandations du comité consultatif soulignent la nécessité d’actions audacieuses et transformatrices pour parvenir à la neutralité climatique d’ici 2050 d’une manière qui soit à la fois juste et réalisable", a indiqué Ottmar Edenhofer, un économiste allemand qui préside le comité.

D’après ce dernier, "l’établissement d’un cadre politique qui incite à la réduction des émissions tout en encourageant l’augmentation rapide de l’élimination du carbone est un défi majeur pour les décideurs politiques dans les mois à venir".

L’UE s’est engagée à atteindre d’ici à 2050 la neutralité climatique. Pour cela, les émissions doivent être réduites d’au moins 55% par rapport aux niveaux de 1990 dès 2030. Si l’UE parvient à atteindre cet objectif, l’union pourra également atteindre celui recommandé par les chercheurs, à savoir 2040.

Selon les experts du conseil, il est important d’utiliser une part beaucoup plus importante d’énergie éolienne et solaire et de développer l’utilisation de combustibles tels que l’hydrogène comme alternative aux combustibles fossiles.

L’organe recommande aussi de réduire la demande d’énergie en améliorant l’efficacité énergétique. Les émissions autres que le CO₂ devront aussi être réduites.

Le conseil préconise alors que le secteur de l’élevage fournisse des efforts importants, avec une réduction allant jusqu’à 50% du nombre de têtes de bétail dans certains scénarios afin d’en réduire les émissions de méthane.

L’utilisation d’engrais azotés devra aussi être considérablement amoindrie (de 30 à 60%), tout comme les émissions issues des déchets et du secteur de l’énergie.

"Qu’est-ce que nous attendons ? L’urgence nous pousse à accélérer la mise en œuvre et l’exécution. Nous avons besoin d’action, d’action, d’action. En politique. Dans les entreprises. Dans la communauté des investisseurs. De la part de chacun d’entre nous", a réagi Connie Hedegaard, ancienne commissaire européenne chargée de l’action pour le climat (2010-2014).

"Il est urgent d’accélérer l’innovation, d’adapter nos modèles économiques et de travailler avec trois lignes de base, les secteurs public et privé doivent coopérer encore plus, et nous devons aussi oser discuter de nos modes de consommation, de nos comportements, de nos prix et de notre fiscalité".

cette dernière a indiqué qu’il est nécessaire de changer "plus rapidement que la plupart des gens ne veulent le croire".


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