L’Outre-mer : une richesse environnementale à protéger

5 juillet 2008, par Sophie Périabe

L’Outre-mer contribue pour une part importante à la position privilégiée de la France sur la scène internationale au regard des enjeux environnementaux. La richesse de ses terres ou de ses eaux permet à la France de siéger dans la quasi-totalité des instances internationales de préservation de l’environnement et de porter son message.

Cependant, cette richesse est fragile car exposée à des risques naturels importants, mais aussi aux risques liés à une densité de population élevée et aux conséquences du réchauffement climatique. Les territoires ultramarins doivent faire face aux cyclones, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, crues torrentielles, inondations, glissements de terrain. Enfin, on ne peut nier que ces territoires sont parfois très en retard en termes d’infrastructures concourant à la protection de l’environnement, comme la gestion des déchets et l’assainissement des eaux. Ces problématiques sont d’autant plus difficiles à résoudre que le caractère insulaire de la majorité des Outre-mers réduit l’éventail des solutions possibles qui ne peuvent être mutualisées. Il en est de même pour la production d’énergie majoritairement axée sur les hydrocarbonés qui génère un double inconvénient : rejets de gaz à effets de serre et multiplication des risques de pollution marine lors du ravitaillement.

Allier protection de la nature et développement économique

La protection de cette biodiversité nécessite impérativement une protection des milieux marins et terrestres tout en considérant le développement économique de l’Outre-mer. D’où la nécessité de prendre en compte 3 orientations majeures de protection de l’environnement dans le cadre d’un développement durable : - la prise en compte des risques naturels majeurs ; - la protection et valorisation de la biodiversité et - la réalisation d’infrastructures éco-durables ; Pour ces orientations, l’Outre-mer possède de solides atouts dans le domaine des énergies ou des biotechnologies terrestres (végétaux) ou marines (algues, nodules), ou par leur situation géographique qui les prédispose à devenir des laboratoires en grandeur réelle (biodiversité, risques). Ces potentialités se révèleront d’autant plus facilement qu’un accent particulier en matière de recherche sera consenti. Déjà, les premiers résultats, avec le dispositif des pôles de compétitivité, sont encourageants. La mise en place notamment de plusieurs d’entre eux sur les thématiques biodiversité-développement durable et énergies en milieux insulaires fait l’objet de réflexions outre-mer. Ce dispositif permet en outre d’intégrer les Outre-mers à cette dynamique de l’attractivité et de la compétitivité de la France, tout en dégageant des perspectives de développement de nouveaux secteurs économiques. Obtenir le pôle position dans la protection de la biodiversité en Europe La considérable richesse environnementale de l’Outre-mer français et son contexte spécifique (insularité, originalité des sociétés et cultures, forte exposition aux risques) obligent plus qu’en Métropole à développer un effort d’intégration des disciplines et de rapprochement des acteurs. Il y a là un enjeu majeur pour le développement des collectivités d’Outre-mer et l’exemplarité qu’elles peuvent offrir à leurs voisins, dotés d’écosystèmes de même type, dans les 3 océans tropicaux du globe. Dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité, la mise en place d’un Observatoire national du milieu marin est une des mesures phares pour la protection dynamique des ressources marines biologiques et autres de nos grands espaces sous ZEE (Zone Economique Exclusive). De même, le développement de la connaissance, la fédération des organismes scientifiques œuvrant pour la protection et la recherche sur la biodiversité outre-mer est un impératif, des pôles de compétitivité ou d’excellence doivent focaliser cette recherche et constituer un modèle. La stratégie nationale de la biodiversité, l’application d’outils de types réseau Natura 2000 pour les Départements d’Outre-mer et certaines collectivités d’Outre-mer, le renforcement de l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) doivent démontrer la capacité de la France à obtenir le pôle position dans la protection de la biodiversité en Europe.

SP


L’Outre-mer représente :

- 97% de la superficie des eaux maritimes françaises ; - plus de la moitié des espèces de cétacés et pinnipèdes (phoques, otaries, morses...) existant vivent, se nourrissent ou migrent dans cet espace maritime ; - 98% des vertébrés (380 espèces) et 96% des plantes vasculaires (3.450 espèces) - 100 fois plus de poissons d’eau douce, 60 fois plus d’oiseaux, 26 fois plus de plantes et 3,5 fois plus de mollusques endémiques ; - 14 des 17 éco-régions françaises sont des collectivités d’Outre-mer ; - l’un des 15 derniers grands massifs de forêt tropicale non encore fragmentés par les activités humaines avec la forêt guyanaise ; - le premier lagon et la deuxième barrière récifale du monde en Nouvelle-Calédonie.

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