Centre d’enfouissement technique de Sainte-Suzanne

La chasse aux odeurs nauséabondes est ouverte

22 avril 2009, par Edith Poulbassia

Face aux riverains en colère, la Société de traitement et d’assainissement de La Réunion s’est engagée à tout mettre en œuvre pour limiter la propagation des odeurs du Centre d’enfouissement technique de Bel-Air. En parallèle, une étude de la qualité de l’air est prévue pour détecter d’éventuelles substances nocives pour la santé.

L’exaspération des riverains du Centre d’enfouissement technique de Bel-Air semble avoir été entendue. Une réunion d’étape a eu lieu hier matin à la Mairie de Sainte-Suzanne, avec les élus, la CIREST, la CINOR, l’association Respire Bel-Air, la STAR (Société de Traitement et d’Assainissement de La Réunion) et l’ORA (Observatoire Réunionnais de l’Air). La STAR s’est engagée à tout mettre en œuvre pour réduire « les dégagements nauséabonds » que supportent les habitants. Et l’ORA devrait établir un bilan de la qualité de l’air dès le mois de mai, jusqu’en décembre. Un travail à mener en étroite collaboration avec la population et l’association Respire Bel-Air.
Les riverains sont en effet inquiets pour leur santé. D’après Simon Thazar, président de Respire Bel-Air, les 2.000 riverains subissent les odeurs du Centre d’enfouissement des déchets, et les dégagements de biogaz poussés par le vent. Impossible d’ouvrir les fenêtres. Simon Thazar se plaint lui-même de désagrément au niveau de la gorge. Une situation qui s’est dégradée depuis un an. Pour la maire Yolande Pausé, il faut prendre au sérieux l’inquiétude de la population, et la municipalité veillera à réduire les nuisances au sein des groupes de travail avec tous les acteurs concernés.

La solution d’avenir, ce n’est pas l’enfouissement

De son côté, la STAR reconnaît des « désagréments d’odeurs en période de fortes pluies », résultat de « la maturation des déchets qui entre en biogaz rapidement ». Philippe Salmon, directeur technique de la STAR, a ainsi proposé de combiner plusieurs solutions pour réduire au maximum les odeurs : pulvériser les agents masquants en fonction de la nature des déchets, mettre en place un système de balayage et nettoyage au niveau des trajets des camions de déchets, réduire de moitié la surface d’enfouissement de 5.000 mètres carrés en période de pluies et éviter l’infiltration des eaux de pluies grâce à des bâches. De plus, le biogaz devrait bientôt être capté et valorisé en énergie, ce qui devrait là encore limiter la propagation des odeurs. Un autre trajet pour les camions est également à l’étude pour éviter d’incommoder les habitants.
Voilà pour les réponses immédiates aux riverains de Bel-Air. Mais comme l’a rappelé Yolande Pausé, la gestion des déchets est « un problème plus grave et plus profond pour toute La Réunion ». Elle est rejointe sur ce point par Erika Bareight, présidente de la CINOR. « Les Centres d’enfouissement, ce n’est pas la solution. Nous n’avons plus de place. Il nous faudrait 28 hectares de plus pour les déchets. Autant de foncier qui ne serait pas attribué à la construction de logements ou de projets d’aménagement », souligne la présidente de la CINOR. Une réunion est programmée mercredi prochain au Conseil général avec les Communautés de communes pour la création d’un syndicat mixte de traitement des déchets. Le temps presse. Avant que l’île ne croule sous les déchets, il revient aux élus de proposer des alternatives. Tri, incinération, méthanisation ?… Ce qui est sûr, c’est que les deux Centres d’enfouissement de l’île, dont celui de Sainte-Suzanne, arrivent à saturation.

Edith Poulbassia


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