Atelier international d’architecture à Mare à Poule d’Eau

La clairière à bambou recomposée

14 mai 2004

Le Workshop international organisé par l’association d’architectes Vuthemas et l’Institut français d’architecture (IFA) prend fin aujourd’hui. Les structures légères construites par la quarantaine d’étudiants réunis du 1er au 14 mai seront accessibles au public à partir de ce week-end, à Mare à Poule d’Eau.

Le site de l’Atelier des étudiants séduit d’emblée par sa poésie. La Mare à Poule d’Eau recèle ses eaux vertes dans un pli du cirque de Salazie et un chemin de terre quitte la voie bétonnée qui conduit vers le village pour s’enfoncer dans la verdure. Les étudiants invités par Vuthemas se sont installés dans une clairière de bambous en surplomb de la mare.
Les exercices se sont déroulés dans tout l’espace disponible, au-dessus des berges, dans les ruines de l’ancienne maison Payet... Par groupes de cinq, la quarantaine d’étudiants a travaillé à la conception et à la construction des pièces de la maison, comme autant “d’espaces hybrides”, reconsidérant les relations intérieur/extérieur et intégrant des matériaux légers et “endémiques”.
L’exercice consistait à tirer le meilleur parti de la culture populaire réunionnaise des constructions légères en proposant des conceptions nouvelles, telle celle de “loft tropical”. Au final, la clairière s’est “meublée” d’un séjour, une cuisine/salle à manger, une salle de bain, deux chambres, deux lofts tropicaux et une structure de liaison entre ces pièces, appelée sobrement “the link” (le lien). À la limite entre la fin d’un loft et la nature, une aire de jeux pour enfants complète l’ensemble.

"Le bambou, plus résistant que l’acier"

Des enfants de Hell-Bourg ont eux aussi construit une structure légère : un “immeuble à poussins”. Mais pas un immeuble bien carré (ou rectangulaire) et enfermé dans un bloc de bois ou de béton. La structure est faite de conduits grillagés, de paliers et de ponts en bambou recouverts de feuille. Un vrai terrain d’aventure pour volaille, avec terrasse et piste d’envol au dernier étage.
Dans la nature comme dans la structure, le bambou est roi. Bien traité - le traitement le plus simple étant la fumigation - le bambou est un matériau de construction incomparable, estime Philippe Zourgane, de RozO. "Il n’a pas la place qu’il mérite uniquement parce que les pays du Nord veulent imposer leurs normes de construction, pour des raisons de domination économique" ajoute-t-il. "La dernière norme en date est vieille de 18 mois environ : avant l’entrée de la Chine dans l’OMC, les Américains ont fait restreindre l’usage du bambou dans les échafaudages, pour placer leur acier. Pourtant, à la traction, le bambou est 500 fois plus résistant que l’acier", poursuit-il.
Le public et les professionnels que cet essai expérimental intéresse peuvent se rendre à Mare à Poule d’Eau ce matin, 10 heures 30, pour le vernissage ou au cours du week-end et, en principe, pendant encore deux semaines. Avant la fin de l’année, un livre de présentation de l’expérience par Fiona Meadows (IFA), avec des photos de René-Paul Savignan, expliquera les grandes lignes de cette aventure pas banale.

Pascale David


Soirée théâtrale en soutien aux associations
Orphelinat Zazakely

et
Enfants du monde

Comité Enfants Du Monde Réunion

Ce soir et demain soir
À la Salle Antoine Roussin (Centre de l’Image) au Port à 20 heures
Tarif unique : 10 euros

Informations et réservations au :
0262.24.47.32
0262.42.00.42


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