Aménagement des ’Hauts’ : les Assises du futur

La deuxième vie d’une grande idée territoriale

4 mai 2006

Aujourd’hui et demain vont se tenir, sur plusieurs sites, les Assises du développement durable des Hauts de La Réunion : un second souffle donné au Plan d’Aménagement des Hauts, 30 ans après ses débuts.

Les 2 jours de réflexion et de débat qui s’ouvrent aujourd’hui à la Plaine des Palmistes (salle Agénor) sous le triple partenariat État-Région-Département, devraient être décisifs pour le développement futur de ce qu’on appelle depuis 30 ans les “Hauts” de l’île, comme s’il s’agissait d’une entité homogénéisée par le seul fait de l’altitude.
Si le concept appelle aujourd’hui une mise à plat critique, il a beaucoup aidé depuis 1976 à orienter des programmes d’intervention spécifiques vers des secteurs de l’île souffrant de graves retards d’équipement et d’un exode rural accentué.
Dans une conférence de presse conjointe, le préfet Laurent Cayrel et les conseillers Philippe Berne (Région) et Daniel Gonthier (Département) ont évoqué l’historique de l’Aménagement des Hauts, ses principales problématiques 30 ans plus tard et ses enjeux pour l’avenir. Il l’ont fait en présence de l’actuel commissaire à l’Aménagement des Hauts, Thomas Krejbich.
Initié en mars 1976 avec la signature d’un premier “livre blanc”, le premier Plan d’Aménagement des Hauts a débuté en 1977, le premier commissaire, Léopold Rieul, prenant son poste l’année suivante. Il avait alors en charge un périmètre de plus ou moins 2.000 km carrés, comprenant tout ou partie de 23 communes sur 24 et abritant environ 20% de la population.
De 1980 à 1990, l’orientation principale a été une politique de rattrapage Haut/Bas, qui aboutit à la tenue, en 1990, des premières Assises de l’Aménagement des Hauts.
Le conseiller et vice-président de Région Philippe Berne, délégué à l’Aménagement du territoire et à la recherche, a rappelé hier qu’avec la création de la Région (1983), le premier Schéma d’aménagement régional (SAR -1995) a intégré les principales orientations du premier Plan, en accentuant depuis 2000 une orientation forte pour la structuration des bourgs. De 1990 à 2000, l’accent a été mis sur la valorisation des territoires des Hauts et la structuration des filières agricoles. De 2000 à 2006, la politique d’intervention territoriale a été intégrée dans les politiques locales et son articulation avec les différents documents de planification territoriale a permis de concentrer des financements pour 17 mesures de l’actuel DOCUP (88 millions d’euros sur la période 2000-2006).

Des orientations très attendues

Le premier SAR ne réglait pas tous les problèmes et un diagnostic établi entre juin et juillet 2005 avec les acteurs de terrain, pendant 10 “journées territoriales”, a fait apparaître des faiblesses qui feront l’objet de débat pendant ces Assises. Philippe Berne a particulièrement évoqué la question de la gouvernance - quel moteur politique ? quel projet commun ? - et celle des financements, indiquant que plusieurs dispositifs peuvent être revus aujourd’hui, en tenant compte de ce qui a été clarifié dans le partage des compétences entre les différents partenaires.
Le conseiller général Daniel Gonthier a indiqué que le Département doit présenter le 21 juin prochain ce qui sera "une identité spécifique" des territoires des Hauts : "authenticité, rattrapages, qualité..." sont, a-t-il dit, autant d’axes nécessaires à une “deuxième vie” de l’aménagement des Hauts, pour faire La Réunion de demain.

Le Commissariat à l’Aménagement des Hauts, instance partenariale dont le fonctionnement a besoin de prendre un nouveau départ - il ne s’est plus réuni depuis 10 ans - attend de ces Assises qu’elles réaffirment des orientations politiques claires et partagées, ancrées dans les problématiques d’aujourd’hui : Quel développement durable ? Avec quels acteurs ? Quelles activités ? Quelle place à l’agriculture ? Et quelle agriculture ? Quelles implantations pour les services ? etc...
"Le diagnostic établi l’an dernier a permis de faire remonter des attentes, des besoins. Nous attendons des politiques qu’ils les traduisent dans des orientations fermes", a déclaré hier en substance Thomas Krejbich à “Témoignages”.

P. David


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