Parc National de la Réunion

La forêt semi-sèche du massif de la Montagne va être restaurée

23 février 2009, par Edith Poulbassia

La Réunion a été choisie par l’Union Européenne pour porter le premier projet Life+Biodiversité sur le plan national. Le dernier lambeau de forêt semi-sèche à la Grande-Chaloupe, moins d’1% de la végétation originelle qui recouvrait la façade Ouest de l’île, devrait retrouver une seconde vie. Le Parc National coordonne le projet.

Elle n’a jamais suscité beaucoup d’intérêt auprès des scientifiques, à l’exception de Thérésien Cadet qui en avait repéré la richesse. Quelques travaux sur les espèces protégées (bois de senteur, bois puant, etc) ont bien eu lieu mais jamais la forêt semi-sèche de la Montagne n’avait fait l’objet d’un programme. C’est chose faîte avec le Projet Life+ COREXERUN, "Conservation, restauration et reconstitution de la forêt semi-xérophiles du massif de la Montagne sur l’île de la Réunion".
La forêt semi-sèche de la Montagne est l’un des derniers espaces plus ou moins préservés, du fait de l’enclavement de la Grande Chaloupe. Ce type de végétation s’étendrait sur 400 hectares, abritant près de 455 espèces dont 55 espèces déterminantes pour le maintien des habitats à la Grande-Cahloupe. La forêt semi-sèche s’étendait dans l’Ouest sur 56.800 hectares avant que les habitations et les plantations la détruise. Seul 1% de cette végétation subsiste à la Grande-Chaloupe, mais aussi à Mafate, Cilaos, Dos d’Ane.

Récolter et replanter dans des sites escarpés

Le projet, financé par l’Europe, l’Etat, le Département, la Région, le Conservatoire du littoral,la DIREN et le Parc National, coûtera 2,6 millions d’euros pour 5 ans. Cette forêt, « la plus méconnue de la Réunion » et « la plus menacée », va nécessiter des études approfondies pour entreprendre les opérations de restauration et de reconstitution. « Une expérimentation », selon Olivier Robinet, directeur du Parc National, « qui permettra de tester des techniques de réhabilitation écologique ». Une première dans le monde pour ce type de forêt. L’expérience devrait ainsi être partagée lors d’un colloque.
Concrètement, comment va t-on procéder ? Première étape, récolter les graines des espèces menacées qui s’étendent sur les 400 hectares. Ensuite, élever les jeunes plants dans une pépinière et les replanter une fois « préparés à supporter un stress hydrique ». « Les sites escarpés, non accessible par la route ne permettront pas de les arroser », explique Olivier Robinet. La tache n’est pas facile, « il faut s’attendre à un taux de mortalité important ».
30 hectares de forêt devrait ainsi être restauré et 22 espèces renforcées. Notamment en luttant contre la liane papillon, une peste végétale. Le Président du Parc National, Daniel Gonthier, n’exclut pas de faire appel aux habitants de la Grande-Chaloupe à travers des chantiers d’insertion.
Dans le cadre de la compensation du tracé du tram-train, la Région s’est engagé à financer en plus du projet Life, la préservation de la forêt semi-sèche à hauteur d’un million et demi d’euros. De son côté, le conservatoire du littoral devrait poursuivre son travail d’acquisition foncière pour la partie qui se situe en dehors du coeur du Parc.

EP

Climat et biodiversité

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