La France, deuxième espace maritime mondial grâce à l’Outre-mer

21 juillet 2009, par Sophie Périabe

« L’activité des hommes se tournera de plus en plus vers la recherche de l’exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des États chercheront à dominer la mer pour en contrôler les ressources », prédisait le Général De Gaulle il y a quarante ans déjà.
Aujourd’hui, la conquête de l’océan, qui ne fait que commencer, est au cœur des enjeux stratégiques, économiques et environnementaux du XXIème siècle ; et la France n’y échappe pas. En ouvrant la France sur les 3 océans (Atlantique, Indien et Pacifique), l’Outre-mer élève notre pays sur la deuxième marche mondiale des espaces maritimes, une place prestigieuse que la France tient absolument à conserver.

La mer recèle d’innombrables richesses capables d’apporter des solutions aux besoins croissants de l’humanité en eau, énergie, minéraux, protéines alimentaires et molécules. La mer, c’est aussi le lieu prioritaire des échanges intercontinentaux. Navires, câbles sous-marins tissent au travers des océans l’immense toile de la mondialisation de l’économie. La mer, c’est enfin le régulateur du climat et le domaine d’hébergement d’une exceptionnelle biodiversité.
Grâce à ses territoires ultramarins, la France est le seul État au monde riverain des trois océans. Elle se place d’ailleurs au 2ème rang mondial des puissances maritimes derrière les États-Unis. Ce statut lui permet de siéger au Conseil de Sécurité de l’ONU (Organisation des Nations Unies) en tant que membre fondateur avec un droit de veto.
La France exerce donc des droits souverains et des droits de juridiction sur un domaine maritime dont 97% des 11 millions de kilomètres carrés sont liés à l’Outre-mer. C’est là un atout considérable qui permet à notre pays d’affirmer sa présence dans les grandes zones géopolitiques et de participer à bon nombre de coopérations interétatiques régionales et thématiques.

« Outre-mer, la mer est porteuse de ressources essentielles »

La mer de l’Outre-mer est une chance unique pour la France et l’Europe. Elle l’est aussi pour les territoires ultramarins dont l’indépendance énergétique, le développement économique et la préservation de leur biodiversité unique au monde sont intimement liés à la mer. Au-delà, ils constituent des lieux privilégiés pour la recherche marine dont les enjeux scientifiques, éducatifs, sociaux et économiques sont prometteurs.
Pour Michèle Alliot Marie, la mer outre-mer dispose de nombreuses ressources :
« - Ressources énergétiques, à l’heure où l’indépendance énergétique est un enjeu majeur pour l’humanité,

- ressources alimentaires, alors que les eaux européennes sont menacées par l’épuisement des ressources halieutiques,

- ressources commerciales, dans un monde où plus de 90% des échanges commerciaux se font par voie maritime,

- ressources touristiques, avec le développement des loisirs nautiques et de la plaisance.
Formidable atout pour l’Outre-mer, la mer est un bien inestimable pour la France. Il nous appartient de protéger cette richesse et de la valoriser », disait-elle lors du Colloque Mer et Outre-Mer, le 9 juin dernier.

La France doit donc poursuivre les actions de défense et de protection de ses territoires maritimes, mais également maintenir sa place de leader dans l’océanographie et la biologie marine en y investissant ses talents.
« La France possède des industriels de haut niveau technologique, des PME innovantes. Tous doivent renforcer leur présence outre-mer. (…) Les pôles de compétitivité ont leur rôle à jouer dans le développement de ces secteurs-clés.
Des pôles de recherche doivent être mis en place dans les universités d’Outre-mer pour améliorer nos savoirs et nos techniques dans les écosystèmes tropicaux, les cultures marines, la biodiversité, les molécules à usage pharmaceutique, les risques naturels.
Une stratégie active de valorisation de la mer passe aussi par une meilleure complémentarité entre la métropole et l’Outre-mer », souligne la ministre.
La valorisation de la mer, ici comme ailleurs, passe aussi par une grande sensibilisation de la population. Chacun doit se l’approprier pour mieux la protéger et la valoriser.

La mer est donc pour la France et pour l’Outre-mer un lieu d’enjeux économiques, scientifiques, environnementaux et sécuritaires majeurs. Longtemps ignoré, le fait maritime doit désormais mobiliser toutes leurs attentions et leurs énergies afin que « les promesses de la mer » deviennent une réalité porteuse d’activités et d’emplois, de coopération régionale et de partage des richesses et des savoirs pour chacun d’eux.

 S.P. 

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