2010, année de la biodiversité

La France doit redoubler d’effort

6 janvier 2010

Une grande partie de la biodiversité française se situe en outre-mer. Le pays s’était engagé en 2004 à stopper l’érosion de biodiversité en 2010. L’objectif n’est pas atteint.

2010 est l’année de la biodiversité. La prochaine conférence de la Convention sur la diversité biologique aura lieu au Japon en octobre prochain. Un rendez-vous important pour un bilan des actions et l’engagement des pays pour stopper véritablement cette perte de biodiversité. Où en est la France à quelques mois de ce rendez-vous ? Le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le constatait déjà en 2008 lors de son analyse de la stratégie nationale pour la biodiversité, « l’échéance de l’engagement de la France de stopper la perte de biodiversité en 2010 se rapproche, et bien que plusieurs actions aient été achevées ou engagées, les indicateurs restent principalement au rouge ». Pour l’UICN, la France devra confirmer l’engagement pris lors du Grenelle de l’Environnement de renforcer sa stratégie pour la biodiversité.
Un rapport sur “L’approche économique de la biodiversité et des services liés aux écosystèmes”, publié en avril 2009, dresse un état des lieux de la diversité biologique en France. D’emblée, le rapport précise « si la biodiversité métropolitaine présente des caractéristiques remarquables, la biodiversité d’Outre-mer confère à la France une place unique au monde et, de ce fait, une responsabilité majeure : la France détient avec ses collectivités d’Outre-mer plus du tiers des espèces recensée au niveau mondial. La France est le seul pays présent dans 5 des 25 points chauds de la biodiversité (Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Nouvelle-Calédonie, Polynésie) et dans une des trois zones forestières majeures de la planète (Amazonie). Son domaine maritime est le 2ème du monde avec 11 millions de km2 ».

Richesse et vulnérabilité insulaire

La France est au 4ème rang mondial pour les espèces animales menacées et au 9ème rang pour les plantes. La liste rouge mondiale de l’UICN révèle ainsi que 49 espèces de mammifères (sur 135) sont menacés en France, 51 oiseaux qui nichent en France sur 276. Le pays a perdu 30% de ses prairies en 30 ans, 75% des rivières contiennent des pesticides, la moitié du territoire est pollué par les nitrates... Le rapport poursuit sur l’Outre-mer : « Le caractère insulaire de la plupart des collectivités d’Outre-mer se traduit par un très haut niveau d’endémisme mais représente également un facteur de fragilité. Les populations limitées des espèces les rendent vulnérables face à l’extinction. Ainsi, 30% des extinctions d’espèces de mollusques ont eu lieu dans les collectivités d’outre-mer, ce qui place la France au deuxième rang derrière les États-Unis en termes d’extinctions reconnues. L’archipel des Mascareignes (La Réunion, Maurice, Rodrigues) est souvent cité comme exemple des graves modifications provoquées par l’homme dans les écosystèmes insulaires ».
Les causes de ces dégradations sont connues : la destruction et la dégradation des habitats par l’agriculture, la pêche, l’urbanisation..., la pollution, les espèces envahissantes, les changements climatiques, la surexploitations des ressources biologiques sauvages.
La France devra donc redoubler d’effort pour sauvegarder ce qu’il reste de biodiversité et contribuer ainsi à freiner « un processus en cours vers une sixième extinction de la biodiversité, quasi exclusivement du fait des activités humaines, en référence aux cinq précédentes, qui ont scandé le monde vivant, selon des processus naturels, depuis quatre cent quarante millions d’années, date de la première extinction connue ».

EP


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