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Système d’alerte aux tsunamis dans l’Océan Indien
31 janvier 2008, par
Il y a trois ans, La Réunion avait été choisie pour accueillir un des centres nationaux d’alerte aux tsunamis. Un projet ambitieux avait été dessiné, mais il semble que le soufflé soit retombé. Pourquoi ? Le manque de vision stratégique et de moyens financiers pour certains services.
« La France, à travers ses Départements et Territoires outre-mer, est présente dans tous les océans, ce qui devrait la pousser à jouer un rôle moteur dans l’instauration des systèmes d’alerte aux tsunamis. En réalité, une fois l’émotion liée à la catastrophe de Sumatra passée, la volonté politique s’est émoussée, laissant les services techniques assumer seuls et sans moyens les engagements pris par la France il y a à peine 2 ans ». Voilà ce qu’on peut lire dans un rapport du Sénateur Roland Courteau datant du mois dernier.
Il fait ainsi le point sur les actions engagées par l’Etat français depuis le tsunami du 26 décembre 2004. Ce jour-là, des vagues de 2,50 mètres atteignent les côtes de La Réunion. Résultat : près de 500.000 euros de dégâts matériels.
D’après les statistiques, l’Océan Indien n’est pourtant pas une région à haut risque, c’est même le bassin le plus sûr : « les tsunamis enregistrés dans l’Océan Indien ne représentent que 4% de l’ensemble des tsunamis du 20ème siècle », mais les conséquences sont dévastatrices lorsqu’il n’y a pas de surveillance. D’autres tsunamis se sont produits depuis (le 28 mars 2005, le 17 juillet 2006 et le 12 septembre 2007), ce qui prouve qu’ils ne sont pas rares. La Réunion devait ainsi accueillir un projet initial « ambitieux », souligne le rapporteur, « puisqu’il prévoyait la mise en place d’un centre d’alerte national à vocation multirisque (tsunami, cyclone, vague atypique) capable de gérer les alertes aux tsunamis locaux et lointains ». Mais 3 ans après l’engagement de la France à contribuer à la mise en place des systèmes d’alerte aux tsunamis (en 2005 dans le cadre de la Commission océanographique intergouvernemental), il constate qu’on en est loin. Les retards s’accumulent.
1,59 million d’euros pour financer le système
En 2005 à Paris et à Maurice, des réunions de la Commission océanographique internationale avaient permis de définir la forme de ce système d’alerte dans l’Océan Indien. Il serait constitué d’un réseau de centres nationaux. Celui de la France se trouverait à La Réunion. Les rencontres avec les partenaires du projet ont abouti à l’attribution de 1,59 million d’euros pour financer le système, du moins les priorités. Météo France avait été désigné comme « point focal » de ce système, car il est le seul organisme français de la zone à disposer d’une permanence “24h sur 24, 7 jours sur 7” et donc capable de recevoir les messages et de prévenir l’Etat major de la zone. Météo France devait donc être équipé et obtenir un financement de 20.000 euros. Même si, au départ, « le centre Météo France avait vocation à générer ses propres alertes aux tsunamis à travers l’installation d’un système TREMORS (système d’évaluation en temps réel du risque de tsunami par mesure sismique) et une étroite collaboration avec l’IPGP (Institut de Physique du Globe de Paris) qui aurait analysé les données sismiques et aurait fourni une expertise scientifique ».
Ensuite, des marégraphes devaient être mis à niveau à La Réunion mais aussi dans l’île de Kerguelen, et installés à Mayotte et à Madagascar pour un montant de 91.000 euros. La réalisation des études de risque pour les côtes de Madagascar, le Sri Lanka et les petits Etats insulaires (50.000 euros), l’édition d’une brochure de prévention (20.000 euros), ou encore la mise à niveau des stations sismologiques, la transmission de données en temps réel à Djibouti, Canberra, Hyberabad, La Réunion, Kerguelen, Dumont d’Urville et sur l’île d’Amsterdam, et l’installation d’une nouvelle station à Madagascar (511.000 euros) étaient également au programme.
Le rapport rajoute que « l’Océan Indien est le seul bassin pour lequel la contribution française a fait l’objet d’un plan d’action détaillé et bénéficiant d’une subvention de plus de 2 millions d’euros ».
Des fonds utilisés pour renforcer... l’alerte cyclonique
Où en est ce vaste projet pour la zone Océan Indien et pour La Réunion ? Pour le Sénateur Roland Courteau, « les résultats ne sont pas à la hauteur des engagements pris ». Et il se justifie. D’abord, L’IPGP, en raison de ses compétences en matière sismique et volcanologique, devait être associé au centre Météo France pour assurer l’alerte. Mais l’IPGP ne bénéficie pas de permanence jour et nuit, et les subventions de participation de la France au système d’alerte aux tsunamis ne comportent que des frais d’équipement.
Ensuite, « Météo France a émis des doutes quant à la pertinence de l’extension des capacités du centre d’alerte national à produire des alertes en cas de tsunamis locaux, estimant qu’une étude sur le sujet devrait être lancée au préalable pour en confirmer l’opportunité ». Mais d’après le rapport, aucune étude n’a été menée jusqu’à présent. Météo France doit donc compter sur le centre d’alerte aux tsunamis d’Hawaï et le centre d’alerte du Japon pour recevoir les informations et prévenir le préfet. Mais les données ne sont pas suffisantes pour une alerte fiable. Conséquence : 305.000 d’euros restent inutilisés, car il n’y pas « d’étude préalable sur l’exposition de La Réunion à des tsunamis locaux ». Le centre national reste inefficace en cas de tsunami local. La réaffectation de ce montant n’a pas été évoquée.
On constate aussi un retard dans la contribution de la France au système d’alerte aux tsunamis de l’Océan Indien (SATOI). Exemple significatif : les marégraphes, l’une des priorités de la COI (Commission océanographique intergouvernementale) dans son programme en 2005. Un seul marégraphe en temps réel a été installé en octobre 2007 à La Réunion. Mayotte devrait disposer du sien en 2008, celui de Madagascar n’est plus une priorité, aucune date n’a été fixée. Seulement 2 stations sismiques du réseau Géoscope sur 5 sont capables de transmettre les données en temps réel.
Imprévu, l’Inde a refusé de transmettre les données de la station sismique d’Hyberabad en temps réel. « La mise à niveau de cette station a donc été abandonnée au profit de l’installation d’une station à Rodrigues ». Celle de Madagascar devrait être installée en mars prochain. Sur les 1,1 million d’euros engagés, la moitié est allée à Météo France Internationale, ce qui n’est pas très approprié, estime le rapporteur. « Finalement, le rôle de Météo France dans la région, notamment dans le cadre de l’alerte cyclonique, a été renforcé, mais ni le réseau sismique, ni le réseau marégraphe, pourtant piliers du dispositif d’alerte aux tsunamis, ne sont complètement opérationnels ».
Edith Poulbassia
Guadeloupe et Martinique manquent d’instruments adaptés
La région est mal préparée au risque de tsunami qui, pourtant, existe. Les instruments de mesure ne sont techniquement pas adaptés à la mise en place d’un système d’alerte, et il manque un budget spécifique. La région rencontre déjà des difficultés pour gérer les risques plus présents comme les cyclones, les volcans ou encore les séismes.
Ainsi, en Martinique, le rapport constate qu’« en cas de séisme d’une magnitude comparable à celle de 1839, la Préfecture, la plupart des casernes de pompiers ainsi que les hôpitaux seraient les premiers bâtiments à être détruits, entravant fortement la gestion des secours. De même, les observatoires volcanologiques et sismologiques de la Martinique et de la Guadeloupe ne sont pas aux normes ».
Sur les marégraphes existants (2 en Martinique, un 3ème à installer et 5 en Guadeloupe), aucun n’est capable de donner les informations en temps réel. Les 2 organismes (IPGP et SHOM) n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour réaliser ces travaux.
Au sein du système d’alerte des Caraïbes, ce sont les organismes scientifiques qui sont chargés de porter la parole de la France, notamment l’Observatoire volcanologique et sismique de Martinique, et les collectivités locales prennent des décisions. « Compte tenu de l’absence de soutien politique et de moyens mis à sa disposition, l’OVSM, partant du principe que l’Université de Porto Rico sera désignée comme le centre d’alerte régional, a opté pour une participation française qui se limite au partage des données marégraphiques et sismologiques avec les autres pays membres du GIC/Caraïbes ».
La Méditerranée, centre régional
Le CEA (Commisariat à l’énergie atomique) a vocation à devenir le centre régional d’alerte aux tsunamis : « Il assure déjà l’alerte auprès des autorités françaises en cas de séisme de magnitude supérieure à 4 sur le territoire national, qu’il héberge le centre sismique euro-méditerranéen et qu’il constitue un organisme de référence en matière de simulation de tsunami, d’évaluation de l’aléa et de gestion de l’alerte aux tsunamis en Polynésie française ». La France a confirmé son souhait d’héberger un centre régional en novembre 2007, lors d’une réunion internationale, mais les financements n’ont pas été définis.
Le CEA a évalué à 2,7 millions d’euros les frais d’investissements initiaux (adaptation de certaines stations sismiques du CEA, de l’acquisition d’un système de réception SMT (système mondial de télé-communications) ; du développement de logiciels sismiques très rapides (2 à 6 minutes) ; de l’intégration des logiciels de réception des données et des messages du SMT, ainsi que de l’intégration des logiciels de visualisation en temps réel des données, etc...).
Si le CEA devient centre régional, il lui faut aussi du personnel supplémentaire pour une équipe de permanence, l’entretien des équipements, la maintenance de moyens de diffusion de l’alerte, etc... Soit 3,5 millions d’euros de frais de fonctionnement.
La Polynésie a 40 ans d’avance
Depuis les années 60, le CEA gère le centre polynésien de prévention des tsunamis. Il s’agit d’un système centralisé et automatique doué de 144 sirènes qui peuvent être déclenchées à distance. La Polynésie française est donc bien équipée malgré l’étendue de son territoire et la répartition de sa population.
En revanche, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna ne sont pas protégées. Les marégraphes actuels (5 au total) sont mal positionnés et ne permettent pas de réagir au plus vite. Une étude récente a permis d’établir les besoins de la région. Il faudrait au total 13 marégraphes dans l’immédiat et 1 tsunamimètre.
« Le secrétariat d’Etat à l’Outre-mer est conscient des enjeux et contribue financièrement à la mise en place d’un dispositif d’alerte dans le Pacifique Sud-Ouest. Néanmoins, il ne dispose pas des crédits suffisants. Un arbitrage politique est donc indispensable pour arrêter l’architecture du système d’alerte en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna, et prévoir un budget correspondant ».
EP
Trois groupes régionaux d’alerte à coordonner
En juin 2005, la 23ème Assemblée générale de la Commission océanographique internationale adopta 3 résolutions visant à créer 3 groupes régionaux de coordination :
- le groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte aux tsunamis de l’océan Indien (GIC/SATOI) qui regroupe 28 Etats, dont la France, présente dans ce bassin à travers La Réunion ;
- le groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte aux tsunamis de l’Atlantique Nord-Est et de la Méditerranée (GIC/SATANEM) composé de 64 Etats, dont la France ;
- le groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte dans les Caraïbes et les mers adjacentes (GIC/Caraïbes), formé de 27 Etats, dont la France, présente dans ce bassin à travers la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Saint-Martin.
L’architecture retenue pour ces 3 systèmes d’alerte devrait être identique et s’inspire largement du dispositif d’alerte dans le Pacifique.
(Source : rapport sur “L’évaluation et la prévention du risque de tsunami sur les côtes françaises en métropole et outre-mer”)
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