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• Réactions de M. Olivier Magnaval, Sous-Préfet de Saint-Pierre
28 décembre 2006
À la suite de la publication (cf. Témoignages 27 décembre 2006) des articles de Grazielle Leveneur, M. Olivier Magnaval, Sous-préfet de Saint-Pierre en charge de l’instance de concertation sur la gestion des déchets a adressé - par le truchement de notre journal - quelques commentaires à la Conseillère générale de Saint-Pierre.
Tout d’abord, “Témoignages” s’honore d’être, une fois de plus, l’espace médiatique (éditions papier et Internet), où se tient un débat d’idées sur un sujet engageant non seulement l’avenir de La Réunion, mais aussi le mode de vie et l’identité même des Réunionnais.
Grâce aux contributions de Graziella Leveneur, d’une part, et du Préfet de La Réunion, d’autre part, (représenté ici par M. Olivier Magnaval), la qualité de cet important débat est à la hauteur des enjeux. Voici les commentaires de M. Olivier Magnaval à la suite desquels nos lecteurs pourrons trouver quelques-uns de nos propres commentaires qui permettront à chacun de poursuivre le débat.
Il va sans dire que cette tribune reste ouverte puisque la concertation est loin d’être terminée tant il apparaît de plus en plus évident que cette question est en passe d’être partie intégrante du débat de l’élection présidentielle.
Je voudrais féliciter Mme Graziella Leveneur pour son “Carnet de bord d’une élue en mission” publiée dans le numéro de “Témoignages” du 27 décembre. C’est un document de grande qualité rendant compte de manière objective de la mission organisée en Métropole par le Conseil général. C’est aussi une contribution très utile aux travaux de l’instance locale de concertation dont le préfet de La Réunion m’a confié l’animation.
Je souhaite lui adresser quelques commentaires sur le très stimulant article d’opinion qu’elle publie dans le même temps sous le titre “La gestion des déchets : d’abord penser à l’Homme” :
- Oui, la problématique générale des déchets relève du choix de société : sommes-nous prêts à modifier nos modes de consommation pour réduire le volume des déchets que nous produisons ? sommes-nous prêts aussi (individuellement et collectivement) à payer pour une gestion adaptée et durable de nos déchets (contrairement à une idée reçue, la valorisation par exemple est à court terme une dépense supplémentaire à assumer) ? En ce sens, cette question est avant tout politique.
- Oui, ce choix de société, celui de la prévention et de la valorisation, nécessite des efforts et du temps : pour modifier les circuits économiques, mettre en place des filières de recyclage, faire les investissements nécessaires, changer les comportements.
- Non, la société “sans déchet” ou la société du “tout valorisable” n’existe pas : les efforts de tous les citoyens et des investissements très importants pour développer le recyclage et le compostage permettront au mieux, dans quelques années, de valoriser la moitié des déchets que nous produisons (contre moins de 20% aujourd’hui). Que faire du reste ? Pouvons-nous attendre d’avoir changé la société pour s’en occuper ?
- Non, dans ce cadre et au bout du compte, l’incinération n’est pas une « acceptation défaitiste de la société du tout jetable » : les pays qui ont obtenu les résultats les plus tangibles en matière de prévention (pays scandinaves et Allemagne) sont aussi ceux qui ont les filières d’incinération les plus développées. Pourquoi ? parce que la prévention et la valorisation des déchets ne sont pas des alternatives mais les compléments indispensables de l’incinération.
- Oui, le rôle de l’Etat est aujourd’hui de dire qu’il y a urgence parce que nos deux décharges sont saturées et qu’il faut du temps pour mettre en place une solution de continuité qui ne peut être qu’une décharge nouvelle ou un incinérateur (dans les deux cas accompagnés d’outils nouveaux de valorisation).
L’Etat ne cherche pas remettre en cause la priorité légitime donnée à la prévention et à la valorisation. Pas plus qu’il ne cherche à “vendre” l’incinération. Il souhaite simplement rappeler aux collectivités territoriales la responsabilité qui est la leur : décider en temps utile entre nouvelle(s) décharge(s) ou incinérateur(s).
Les conséquences de l’inaction seraient en effet, en termes de salubrité et d’environnement, bien pires que les maux supposés des technologies modernes de traitement des déchets.
Olivier Magnaval,
Sous-Préfet de Saint-Pierre
Réflexions en forme de commentaires
M. Magnaval s’interroge : sommes-nous prêts à payer pour une gestion adaptée et durable de nos déchets puisque, contrairement à une idée reçue, la valorisation est - à court terme - une dépense supplémentaire à assumer ?
Cette interrogation est excellente puisqu’elle induit qu’une étude aura lieu pour déterminer le coût de chacune des solutions avancées. Chacun sait, et nul n’a d’ailleurs songé à le nier, que le coût d’un incinérateur à court, moyen et long terme est extrêmement important alors que les modes de valorisation alternatifs, s’ils peuvent constituer une dépense supplémentaire à assurer, ne le sont, ainsi que le précise M. Magnaval, que pour une période bien plus brève comparée à la permanence des coûts engendrés par la construction puis par le fonctionnement et la maintenance d’un incinérateur.
Oui, M. Magnaval a raison de dire que la société “sans déchets” ou la société du “tout valorisable” n’existe pas. Pour autant, nous ne pouvons souscrire au pessimisme qui le conduit à penser que le recyclage et le compostage permettront au mieux, dans quelques années, de valoriser la moitié des déchets que nous produisons. C’est, à notre sens, ne pas tenir compte des acquis de la crise sanitaire du chikungunya. En dépit d’une improvisation évidente due à la surprise face à un mal peu connu et imprévu, en dépit de tâtonnements multiples et de campagnes d’information dont chacun a reconnu l’inadaptation, les comportements des habitants de La Réunion ont indéniablement changé.
En matière de recyclage, de compostage et de valorisation, nous ne nous trouvons pas dans la situation d’une crise sanitaire due à une maladie inconnue. Au contraire, et M. Magnaval a raison de citer les pays scandinaves et l’Allemagne, car cela démontre qu’il existe des pays où 50% des déchets sont déjà traités. La Suisse, pour sa part, en est déjà à l’objectif 60% de traitement des déchets. Nous ne sommes donc pas en terre inconnue et nous avons l’avantage, notre page étant encore blanche, de pouvoir écrire une histoire tout à fait originale et pourquoi pas exemplaire de notre attitude face à la question des déchets ménagers. Toute l’expérience, toutes les expériences - tant négatives que positives - déjà tirées par tous les autres pays industriels doivent pouvoir nous servir. Et pourquoi “l’élève” Réunion ne surpasserait-il pas ses “maîtres” européens ? Déjà, et M. Magnaval le confirme, La Réunion recycle 20% de ses déchets contre seulement 14% en Métropole. Cela démontre bien que nous pouvons aller très vite dans la voie du compostage et du recyclage. Et si le service public d’information, l’éducation nationale, l’ensemble des médias, les producteurs de La Réunion, la grande distribution et les pouvoirs publics décident d’en faire une priorité, gageons que nous saurons brûler les étapes. Et il faut se dire que, chaque fois que nous aurons franchi une étape, ce sera autant de déchets qui n’auront pas besoin d’être mis en décharge.
Ce faisant, nous resterons fidèles à notre histoire car c’est au Port, en 1971, qu’a été installée la première usine de traitement des ordures ménagères transformées en compost. Ce compost qui a servi à la création de tous les espaces verts du Port.
Et, oui, La Réunion, lorsqu’elle relève les défis qui lui sont posés, est capable de s’ériger en exemple. Le plus actuel étant celui de l’objectif d’une autosuffisance énergétique au moyen de ressources inépuisables et non polluantes qui a vu être inaugurée au Port la centrale de production d’électricité photovoltaïque la plus grande de toute la République.
Alors oui, si tout le monde décide de s’y mettre et d’éclairer La Réunion sur l’attitude préventive à observer par chacun et sur la multiplicité des modes d’élimination des déchets inutiles actuellement imposés aux Réunionnais et à leurs collectivités, nul doute qu’une fois encore, La Réunion pourra servir d’exemple.
Jean Saint-Marc
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