Un rapport explosif à 10 jours du Sommet sur le Développement durable à Rio

La planète se dégrade à grande vitesse

9 juin 2012

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a publié son 5ème rapport sur l’état de la planète. Intitulé “L’avenir de l’environnement mondial, Geo-5”, ce rapport met en évidence la dégradation à grande vitesse de la planète.

Les Nations unies ont indiqué que ce document devrait servir d’antidote à la frustration des militants écologistes et des scientifiques face à l’inertie des gouvernements mondiaux, a indiqué mercredi 6 juin Achim Steiner, directeur général du PNUE. Publié en préambule au Sommet sur le Développement durable Rio+20, du 20 au 22 juin à Rio, le rapport appelle les dirigeants mondiaux à prendre leurs responsabilités pour changer de cap.

Achim Steiner a prévenu la communauté internationale : « Si cette situation perdure, si les structures actuelles de production et de consommation des ressources naturelles continuent à prévaloir et que rien n’est fait pour inverser la tendance, les gouvernements devront assumer la responsabilité d’un niveau de dégradation et de répercussions sans précédent ».

Achim Steiner : « Changer est possible »

Quelques jours après la publication du rapport de l’Organisation internationale du Travail sur un nouveau modèle de développement économique, social et environnement intitulé “Vers le développement durable : Travail décent et intégration sociale dans une économie verte”, les Nations unies réitèrent l’importance de changer de système.
« Quelque chose va mal et nous devons être confiants dans la possibilité de changer les choses. (…) Aujourd’hui, nous condamnons les gens à ne plus avoir le choix », a indiqué Achim Steiner.

Face à la hausse démographique, l’intensification des changements climatiques, l’institution internationale explique que le Sommet de Rio+20 devra mettre en place « un nouveau discours international dans lequel on cherchera à allier développement durable et éradication de la pauvreté ».

Le rapport a recensé 90 objectifs considérés comme prioritaires par les États membres du Programme. Mais seulement quatre ont montré une évolution, ceux-ci concernent l’élimination des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et la suppression du plomb dans les carburants.

De plus, bien que l’accès à l’eau potable se soit amélioré, plus de 600 millions de personnes ne devraient pas en bénéficier en 2015, et plus de 2,5 milliards n’auront pas accès à des sanitaires.

Et enfin, la recherche a progressé pour réduire la pollution marine, qui reste cependant dramatique, a annoncé l’“Agence France Presse”. En effet, l’acidification de la mer a entraîné une forte dégradation des récifs coralliens qui ont décliné de 38% depuis 1980 et dont la survie est menacée à l’horizon 2050.

Des progrès réalisés

Certains progrès ont été réalisés pour 40 objectifs, parmi lesquels l’expansion des espaces protégés comme les parcs nationaux, ce qui représente 13% des terres, et la déforestation, qui est passée de 16 millions d’hectares de pertes par an dans les années 1990 à 13 millions d’hectares dans les années 2000-2010.

Vingt-quatre objectifs n’ont pas connu de progrès, ou très peu, notamment les émissions de gaz à effet de serre qui pourraient doubler au cours des 50 prochaines années, avec des hausses de la température moyenne d’au moins 3 degrés. D’autres objectifs ont été oubliés et la situation s’est au contraire dégradée. Par exemple, la biodiversité est de plus en plus détruite, bien que déterminante pour la vie de l’Homme. De plus, près de 20% des espèces de vertébrés sont menacées.

Le rapport met en évidence des expériences réussies dans les différentes régions du monde et annonce qu’il est « possible d’atteindre un ensemble ambitieux d’objectifs environnementaux d’ici à 2050 » à condition toutefois « de changer et de renforcer les politiques et stratégies actuelles ». Celui-ci préconise le commerce durable, les innovations technologiques, cibler davantage les facteurs responsables du changement climatique tels que la croissance de la population, les modes non durables de consommation ou, entre autres, les transports.

« Geo-5 rappelle aux dirigeants mondiaux et aux nations réunis à la conférence de Rio+20 que la transition définitive vers une économie verte émettant peu de CO2 et utilisant efficacement les ressources doit absolument être amorcée en urgence », a conclu M. Steiner.

Céline Tabou


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