Réseaux d’assainissement : Maires mis en examen

La Région appelle à la concertation

12 juin 2008, par Manuel Marchal

Trois motions étaient présentées hier lors de la séance plénière de la Région. L’une d’entre elles a été votée en urgence. Elle concerne les maires faisant l’objet de procédures judiciaires pour cause de réseaux d’assainissement qui ne sont pas aux normes européennes.

Dans une motion présentée par l’Alliance et votée hier, la Région « apporte son soutien aux élus mis en cause » et « compte tenu des défis qui se posent aux communes et à leurs regroupements dans de nombreux domaines, (...) appelle à l’ouverture de concertation et de dialogue pour examiner ensemble les problèmes et trouver ensemble des solutions ».
Pierre Vergès plaide pour « revendiquer une dotation spéciale de rattrapage car les collectivités réunionnaises ont dû faire en quelques années des investissements qui ont mis des décennies à être accomplis en France continentale ». Paul Vergès rappelle qu’au moment de la décolonisation, aucun réseau d’eau potable n’existait à La Réunion. Quant à lui, Dominique Fournel précise qu’en 1975, la rue de Paris à Saint-Denis n’avait pas de réseau d’assainissement. C’était encore les tinettes.
Philippe Berne pointe le désengagement de l’Etat, lié à une augmentation de la pression sur les communes. « N’oublions pas que les maires refusent l’incinérateur », souligne-t-il.
Tout cela souligne que le principal problème des communes, c’est l’eau. La sécurisation des radiers, c’est 700 millions d’euros, précise Paul Vergès. Ces investissements restent à faire. Cela implique une concertation de tous les acteurs.
La crise alimentaire mondiale, et son impact à La Réunion, était le sujet d’une motion présentée par Véronique Denès. Elle demande le développement des cultures vivrières à La Réunion, par le biais du transfert des subventions consacrées à la canne.
La sécurité alimentaire revient en effet sur le devant de la scène. Les Comores et Madagascar sont déclarés par la FAO comme potentiellement menacés par la famine.
C’est une période difficile de dix ans qui commence, a commenté Paul Vergès, qui pose la question du prix que les Réunionnais devront payer pour importer le riz, aliment de base.
La défense du secteur de la pêche est le sujet d’une motion présentée par le groupe UFR tandis que celle défendue par Paul Fotsé demande la création dans le Sud d’un centre public d’assistance médicale à la procréation. Ces trois dernières motions seront traitées par les commissions compétentes de la collectivité.

M.M.


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