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LU DANS.... LE MONDE
17 juillet 2008
Ce matin, Jean Hivert prend la route des hauts de Saint-Leu, sur l’île de La Réunion. Trois fois par semaine, ce scientifique du Conservatoire national botanique de Mascarin recense sur le terrain les plantes qui figureront dans l’Atlas de la flore réunionnaise. Le projet a été lancé il y a trois ans. Jusqu’à présent, 15% de la superficie de l’île ont été couverts. Au rythme de deux mailles par jour, soit 2 km2, le travail avance lentement.
« A deux personnes, nous devons couvrir 2.500 km2 et je n’ose plus prévoir quand nous aurons terminé. Cette marche sera certainement la plus longue de ma vie », sourit Jean. Pour un botaniste, La Réunion est un terrain rêvé. Elle est, avec les autres îles de l’archipel des Mascareignes, l’un des 34 "points chauds" de la biodiversité mondiale reconnus pour abriter un nombre exceptionnellement élevé d’espèces uniques. Des espèces qui figurent aussi parmi les plus menacées.
A La Réunion, un tiers encore de la végétation primaire est resté intact, soit bien davantage qu’à Maurice ou à Madagascar. En 2007, un parc national naturel a été créé pour la protéger. Il épouse grosso modo les limites du domaine forestier géré jusqu’alors par l’Office national des forêts (ONF), couvre 100.000 hectares, soit plus de 40% de la superficie de l’île. Le 9e parc national français a été officiellement inauguré mercredi 9 juillet.
Sa création a donné lieu à de houleux débats. Et si les élus se sont finalement rangés à l’idée, les craintes demeurent. Dans une région où le taux de chômage dépasse 20% et où un grand nombre d’habitants vivent d’allocations de solidarité, l’idée de devoir un jour sacrifier des projets de développement sur l’autel de la biodiversité ne plaît pas à tout le monde.
D’autant qu’ici, la croissance démographique alourdit chaque jour un peu plus les besoins. En 2030, selon toutes les prévisions, la population atteindra 1 million d’habitants, contre 765 000 aujourd’hui. « Les gens ne pourront pas faire autrement que de monter vers les hauts, et le parc sera entouré d’une vaste ville », prédit Dominique Strasberg, professeur à l’université de La Réunion. Les communes situées dans la zone tampon entre le parc et le littoral ont deux ans pour rédiger un cahier des charges qui fixera les termes d’un modus vivendi.
Le relief fracturé de La Réunion constitue, dans cette compétition pour l’espace, le principal atout des défenseurs de la biodiversité. La succession d’événements volcaniques à l’origine de ce caillou posé au milieu de l’Océan Indien a mis à l’abri, en les rendant difficilement accessibles, des paysages singuliers. Comme la forêt primaire de Bebour-Bélouve qui offre, au coeur de l’île, le spectacle de fougères arborescentes pouvant atteindre une quinzaine de mètres de haut.
La beauté de ces paysages n’est pas la seule raison qui milite en faveur de leur préservation. « La régulation des pluies repose sur cette végétation. La "mer" de nuages qui recouvre l’île la plupart du temps produit ce que nous appelons des "pluies occultes" que seuls certains arbres sont capables de capter. Sans eux, l’alimentation en eau de tout le territoire serait totalement désorganisée », explique le géographe René Robert.
Sur son cahier, Jean Hivert note méticuleusement toutes les espèces qu’il rencontre. Une colonne est réservée aux plantes envahissantes, ces "pestes végétales" qui colonisent petit à petit les espaces les plus reculés et constituent pour le moment l’une des menaces principales pour la survie des plantes endémiques. A La Réunion, les spécialistes estiment à une centaine le nombre de ces "plantes du mal". « L’ensemble du parc est touché à des degrés divers », affirme Julien Triolo, de l’ONF. C’est à lui que Jean Hivert envoie des messages d’alerte lorsqu’il identifie un nouveau foyer d’invasion sur lequel il est encore possible d’agir.
Le plus souvent, l’arrachage se fait à la main, mais, dans les cas les plus graves, les botanistes optent pour une riposte biologique en introduisant un parasite ou un insecte prédateur. Cette opération très délicate vient d’être engagée dans le sud de l’île pour lutter contre le raisin marron, une liane dont la progression est galopante.
« Il faut en moyenne dix ans pour trouver le bon agent ; cela marche une fois sur deux et cela coûte très cher », avertit Christophe Lavergne du Conservatoire botanique de Mascarin. Dans ce cas précis, l’insecte a été importé de Sumatra. Avant de procéder aux premiers lâchers sous serre, les scientifiques se sont assurés en laboratoire qu’il ne s’attaquerait pas aux cultures commerciales comme la canne à sucre, le café, la mangue... ni aux autres plantes indigènes.
La lutte contre le goyavier, considéré comme l’une des cinq plantes les plus conquérantes au monde, est plus délicate. Le commerce de ses baies rouges est devenu une source de revenus pour certains habitants vivant à l’intérieur du parc. Depuis une dizaine d’années, à l’occasion d’une fête populaire, la petite commune de La Plaine-des-Palmistes élit même, sa "Miss Goyavier". Et le maire ne veut surtout pas entendre parler de "peste végétale".
Laurence Caramel
Chronologie
1988 : Norman Meyer, un environnementaliste britannique, définit le concept de "hot spot" (point chaud) de la biodiversité.
1989 : la grande ONG américaine Conservation International reprend l’idée à son compte et fixe deux critères. Pour faire partie d’un "hot spot", une région doit concentrer au moins 1.500 espèces de plantes endémiques et 70% au moins des habitats originels doivent avoir été détruits.
2008 : on compte 34 "hot spots" dans le monde. Ils concentrent 50% des plantes endémiques recensées sur la planète. Les grandes organisations écologistes ciblent en priorité leur action sur ces régions.
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