Biodiversité : Parc des Hauts, Parc marin

La Réunion se protège

26 janvier 2005

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Dans son intervention à la rencontre organisée à l’UNESCO sur la biodiversité, Jacques Chirac a annoncé "la création d’ici à 2006" des parcs nationaux de La Réunion et de Guyane, celle de nouveaux parcs naturels marins et de réserves naturelles dans les Terres australes et antarctiques françaises tandis qu’en Nouvelle-Calédonie, la France renforcera la protection de la barrière de corail.
Avec le Parc national des Hauts, le Parc marin et par le biais de la loi Littoral, La Réunion voit la quasi-totalité de sa biodiversité (celle de la terre, de la mer et de ses côtes) placée sous protection.
La création d’un Parc naturel pour les Hauts de La Réunion est un projet vieux d’une quinzaine d’années. Elle a été évoquée dans le SAR (schéma d’aménagement régional), la Charte réunionnaise de l’environnement, le Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux, les Assises du Développement (1997) et l’Agenda 21.
En 1998-1999, une étude de faisabilité était conduite par la Région, le Département et l’État. En mars et en avril 2000, les deux collectivités locales se déclaraient favorables à la création d’un Parc national, avec pour ambition de concilier les impératifs de conservation du patrimoine et de développement local pour une population en forte croissance. Près du tiers de l’île de La Réunion est encore couvert de végétation indigène et contient des espèces endémiques et des milieux uniques au monde qu’il est important de conserver.
Mais autant le projet de Parc des Hauts que la réalisation du Parc marin se sont heurtés à de vives résistances, certaines politiques, d’autres émanant des catégories sociales (planteurs, pêcheurs) inquiètes des nouveaux développements contenus dans les deux structures.

J. M.


Sam-Chit-Chong outré par Chirac ?

Dans son intervention devant la Conférence de l’UNESCO sur la biodiversité, Jacques Chirac a déclaré : "les travaux du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat depuis 1988 ont permis de parvenir à un consensus scientifique sur la réalité et la portée du réchauffement climatique que beaucoup, au départ, se refusaient à admettre", a observé M. Chirac.
Une déclaration que Thierry Sam-Chit-Chong, le conseiller régional et chef de file de l’UMP pourrait contester.
En effet, interrogé par le “JIR” sur la bataille menée par Paul Vergès pour sensibiliser les Réunionnais aux problèmes des changements climatiques, l’élu saint-louisien déclarait : "Il faut arrêter de considérer les hommes comme une espèce nuisible pour la planète. Louis Arago estimait, à l’arrivée du chemin de fer, que le sang des voyageurs gèlerait dès 40 km/h. Heureusement que personne n’y a cru !"
Le conseiller régional de l’opposition dénonçait alors comme paroles en l’air, les propos de Paul Vergès. Maintenant que, s’appuyant sur le résultat de travaux scientifiques, Jacques Chirac déclare qu’il faut reconnaître la réalité des changements climatiques, comment va réagir Thierry Sam-Chit-Chong ? Va-t-il rappeler au chef de l’État la mésaventure arrivée à Arago que l’élu sudiste confond avec Aragon : car le prénom du premier est français, celui du second : Louis ?
Enfin, au mois de mars, doit se tenir à La Réunion une rencontre du GIEC (groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat). Thierry Sam-Chit-Chong sera-t-il invité comme expert ? Ou du moins compte-t-il exposer à tous les scientifiques qui seront réunis son point de vue ?


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