Le Sud de l’île a connu, ces dernières semaines, une situation grave de pénurie d’eau qui a touché durement les habitants et les exploitants agricoles.
Deux causes à cette situation. Tout d’abord, un éboulis de grande ampleur dans le Bras de la Plaine, qui a provoqué des arrivées régulières de fronts boueux, rendant le captage de l’eau impossible, et dans un second temps, une sécheresse qui conduit les nappes phréatiques à des seuils d’alerte.
Au même moment où cette Commission se tenait, des précipitations s’abattaient sur le Bras de la Plaine, et dès mardi soir, de nombreux Saint-Pierrois ont été encore une fois victimes « des lacunes structurelles que connaît le Sud de l’île en matière de distribution en eau », souligne Olivier Magnaval, Sous-préfet de Saint-Pierre. Il est donc nécessaire de trouver des solutions, des solutions durables et adaptées.

Donner la priorité aux ressources souterraines

Le SAGE préconise, en effet, d’utiliser les ressources souterraines, et c’est dans cette optique que 4 dossiers prioritaires ont été retenus, notamment les forages de Pierrefonds. La nappe phréatique de Pierrefonds est encore inexploitée et elle représente une énorme quantité d’eau qui pourrait résoudre tous les problèmes d’eau à Saint-Pierre, tout comme la nappe phréatique de la Plaine du Gol pour la ville de Saint-Louis.
Mais il faut souligner l’importance de ne pas gaspiller l’eau. En effet, un pompage excessif de l’eau pourrait conduire à une augmentation de la salinité dans les nappes phréatiques.
D’autre part, il semble nécessaire également d’établir une interconnexion des réseaux. La CLE souhaite rallier les réservoirs de Dassy au captage de la Saphir à Pierrefonds, connecter le Bras de Cilaos au Bras de la Plaine. Il est important que l’ensemble des communes du Sud soient solidaires dans une situation telle que celle-là.
Pour David Lorion, l’objectif, pour cette année, est « de parvenir à puiser l’eau de la nappe de Pierrefonds et de la faire remonter jusqu’au Dassy ».
Enfin, les services de l’État ont déjà commencé 3 autres chantiers liés à la question de la gestion de l’eau dans le Sud et qui concernent la source Edgar Avril par la commune du Tampon, la crise qui secoue actuellement le Tremblet à Saint-Philippe et la déserte de l’Entre-Deux.

Des investissements importants

Qui va payer tous ces chantiers que l’on évalue à 660.000 euros ? Bien entendu, les 150.000 euros du contrat de plan Etat-Région ne suffiront pas. De même, le Conseil général promet une enveloppe, mais là encore, ce ne sera pas suffisant. Alors, qui reste-il ? Nous, les contribuables. Il est évident que le prix de l’eau va augmenter, mais on ne sait pas encore dans quelles proportions. Ce qui est sûr, c’est que « l’augmentation doit correspondre à une amélioration du service rendu », assure David Lorion, ce qui signifie qu’il n’y aura pas d’augmentation des prix tant que la situation ne s’améliore pas considérablement, tant qu’il y aura encore des coupures d’eau.

Sophie Périabe

Arrêté préfectoral de pénurie d’eau

N’oubliez pas qu’en raison de la pénurie d’eau, un arrêté préfectoral est en vigueur depuis le 30 janvier 2007, afin de préserver les nappes phréatiques de Pierrefonds et de la Plaine du Gol et concerne les communes de Petite-Ile, Tampon, Saint-Pierre, l’Entre-Deux, les Avirons, Saint-Louis, l’Etang-Salé et Saint-Leu.
Il est donc strictement interdit de laver les voitures, d’arroser les espaces verts publics ou privés, de remplir les piscines ou les plans d’eau. Seules les douches gratuites de Saint-Pierre ont une dérogation, car elles servent à approvisionner la population en eau. Gendarmes et policiers veilleront au bon respect de ces règles.
La population est invitée à faire preuve de civisme en économisant l’eau, car à La Réunion, la consommation d’eau par habitant (250 m3) reste toujours élevée par rapport à la Métropole (140 à 170 m3).