Développement durable

La SR21 ouvre son capital aux partenaires privés

19 juillet 2008, par Edith Poulbassia

Changement climatique, mondialisation de l’économie, raréfaction du pétrole, environnement sous pression... Le contexte ne rend pas aisé le développement de La Réunion. Un Plan régional de développement durable a pourtant été élaboré dans ce sens en 2005. Aujourd’hui, la SR21 se définit comme un « couteau suisse » pour mettre en œuvre ce Plan. Pierre Vergès appelle les partenaires privés à donner un coût d’accélérateur à la SR21, dont l’ambition est d’être l’agence réunionnaise de développement durable.

Pour Pierre Vergès, la SR21 est un véritable « couteau suisse » au service du développement durable de La Réunion.
(photo Bernard Batou)

Qui dit SR21 dit tram-train. La société d’économie mixte est automatiquement associée à ce projet majeur d’aménagement de l’île. Mais si la SR21 est bien « la cheville ouvrière du tram-train », elle développe un certain nombre d’initiatives, avec l’ambition d’être l’Agence Réunionnaise de Développement Durable (AR2D). Un véritable « couteau suisse » au service du développement durable de La Réunion, suivant les objectifs du Conseil régional, c’est ce à quoi Pierre Vergès compare la SR21.
Depuis 2002, elle se renforce pour associer compétence d’animation et capacité opérationnelle : un pôle innovation vient d’être créé, un département développement économique a vu le jour en début d’année, un département aménagement fin 2007...

Aujourd’hui, la SR21 envisage une ouverture de son capital aux acteurs publics (Département, EPCI, etc...) et privés. La CINOR, le TCO, la Région, la CCIR sont pour le moment actionnaires. Mais la SR21 compte seulement 16% de partenaires privés, chiffre que Pierre Vergès souhaite étendre à 40%. Ces actionnaires privés auront leur place au sein « d’un comité d’orientation stratégique pour impulser une démarche dans le cadre du PR2D (Plan Régional de Développement Durable) ».
L’alliance public-privé est une nécessité dans le contexte actuel, argumente la SR21. C’est à cette condition d’ouverture que La Réunion, avec ses spécificités, pourra faire face à une économie mondiale sous pression, aux préoccupations environnementales et aux défis qui l’attendent. La SR21 propose ainsi une « approche innovante et visionnaire ». « Parce que les enjeux auxquels La Réunion doit faire face sont multiples, parce que les équilibres sont instables, parce que, enfin, le temps presse, seule une approche développement durable, liant de manière indissociable économie, territoire, culture, environnement, semble pertinente », déclare Pierre Vergès, PDG de la SR21. Pour prendre en compte chacun de ces aspects, la SR21 travaillent dans 5 directions.

D’abord, un Plan, le PR2D, élaboré avec 150 personnalités, guide les actions de la SR21. Il s’agit d’une stratégie de développement sur 25 ans, stratégie qui a déjà donné naissance à Réunion Ile Verte et Réunion 2030. Objectifs : intégrer La Réunion à l’économie mondiale, construire un modèle de développement adapté aux enjeux environnementaux, en faire un atout économique et social. Le pôle innovation est un principe fort de ce Plan. La SR21 demande aux acteurs de l’innovation, que sont l’Etat, la Région, l’Université, les centres de recherche, acteurs économiques, pôle de compétitivité, de travailler en subsidiarité afin d’élaborer une Stratégie Régionale d’Innovation d’ici la fin de l’année. Objectif : « devenir le guichet unique de propositions de financement des actions de soutien à l’innovation par le Conseil régional ».

L’excellence et l’ouverture à l’international

L’ouverture de l’économie réunionnaise à l’internationale est l’affaire du département économie de la SR21. Ses missions : la valorisation des atouts du territoire et l’exportation des compétences des entreprises locales. La Réunion a tout pour s’intégrer dans son environnement régional : une population jeune et formée, « compétence unique au cœur des pays ACP », des centres de formation et de recherche, une stabilité politique et monétaire, une politique fiscale, un accompagnement des entreprises. Il ne manque plus qu’elle pour suivre « les Mascareignes sur la nouvelle route de la soie ». Chaque année, les pays ACP disposent de 2 milliards d’euros pour remettre à niveau leurs outils de production. La Réunion peut s’y positionner. Avec l’Inde, la Chine, des coopérations sont en cours. Une Volontaire internationale en entreprise (VIE), Gaëlle Hao Law Chong, travaille actuellement à Tianjin pour développer les liens avec la Chine, accompagner les projets des entreprises, prospecter et promouvoir La Réunion comme territoire d’investissement.

Le Labo 21 prend en charge l’aménagement : la « solidarité territoriale » pour un rééquilibrage du territoire, un cadre de mise en œuvre pour le SAR (Schéma d’Aménagement Régional), la valorisation du territoire par le tram-train. Là aussi, c’est un dispositif partenarial qui est privilégié, avec les collectivités publiques, les acteurs économiques, les organismes techniques comme l’AGORAH, le CAUE, l’ARMOS, etc... « S’il n’y a pas d’actions coordonnées, on va aller vers une accélération de la métropolisation du territoire », souligne Pierre Vergès. Le Labo 21 proposera un appui aux projets d’aménagement pour par exemple revaloriser les centres urbains, ou définir les nouveaux axes de mobilité par rapport au tram-train.

Le service Environnement, Energies, Superstructures accompagne (EES) les maîtres d’ouvrage pour la construction de lycées, de centres de formation, en privilégiant la Haute Qualité Environnementale (HQE). « Le service EES est notamment chargé de gérer et de piloter l’ensemble des interfaces et intervenants nécessaires à la réalisation des différentes opérations à sa charge, à la fois sur les aspects techniques, administratifs et financiers ». Les lycées Saint-Paul IV, Saint-Benoît IV, le centre de formation aux métiers de l’automobile ont ainsi profité de ce service.
Enfin, la communication. Le service consacre 80% de son temps au projet tram-train, afin que la population se l’approprie. Rencontre avec les différents publics, attention particulière aux zones sensibles comme la Grande-Chaloupe, travail de mémoire sur le “Ti train”, sont les missions de ce service.

Edith Poulbassia


An plis ke sa

La SR21 organisera début octobre une conférence sur la crise pétrolière pour mieux appréhender les conséquences sur La Réunion en termes stratégiques. Par ailleurs, la SR21 va proposer aux collectivités une étude sur les modes de circulation. Un projet avec l’Université est en cours. Il devrait permettre aux étudiants de circuler en vélos électriques.

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Messages

  • Je suis dans un contexte idéal pour obtenir le soutien du SR21 : voila deux années que je fais la promotion du bambou comme alternative énergétique, épuratoire (station d’épuration sur rhizomes) mais surtout comme ECOMATERIAU issus du développement durable et du commerce équitable. Nous avons préparé toute la chaine (depuis la plantation, le traitement, le prédécoupage manuel) pour l’envoyer à La Réunion où, à partir d’une création d’entreprise, un nouveau partenaire pourrait transformer ce bambou en écomatériaux (toles ondulée de bambou pour toitures, poutres ; solives, panneaux type MDF). Nous disposons de toute la ressource, les technologies. Il faudrait passer au stade industriel. Je vais aller à La Réunion dans une dizaine de jours et souhaite présenter mon projet aux interlocuteurs intéressés. Le projet serait recevable par OSEO ANVAR : il associe innovation, environnement, et développement durable.
    Merci de me contacter : [email protected]

    Voir en ligne : transformation du bambou de madagascar en ecomateriau de construction développement durable


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