On ne peut pas faire autrement. Chaque année, la SEOR (Société d’Études Ornithologiques de La Réunion) appelle la population et les municipalités à la rescousse. C’est devenu le seul moyen d’éviter l’extinction de cette espèce d’oiseau endémique de La Réunion, le pétrel de Barau. « Si rien n’est fait, sa disparition pourrait survenir dans la prochaine décennie », confirme Jean-Baptiste Requier, agent de conservation de l’avifaune à la SEOR. Entre 600 à 900 jeunes pétrels quittent pour la première fois le sommet de l’île pour l’océan. Près de la moitié est désorientée par les pollutions lumineuses, et incapables de redécoller, les oiseaux deviennent la proie des chiens et des chats. Voilà comment les 3.000 à 5.000 couples de pétrels encore en vie peuvent se réduire comme peau ce chagrin.

Oiseaux en détresse

La survie de l’espèce dépend donc des hommes. Il y a certes les actions de sauvegarde menées par des professionnels, mais pour les pétrels de Barau, la participation de la population est déterminante. La campagne de sensibilisation de la SEOR est un appel à la responsabilité et à la vigilance. Et de toute façon, faciliter l’envol des pétrels, c’est aussi faire des économies d’énergie. Il suffit de bannir les éclairages publics inutiles, même conseil pour les particuliers (éclairer le jardin, la piscine, etc...). Deuxième geste qui sauve : récupérer les pétrels échoués, les mettre dans une boîte et contacter la SEOR. A la fois simple et efficace.
Jugez vous-mêmes. Sur les 716 pétrels de Barau confiés à la SEOR en 2007, 690 ont été relâchés. Ce chiffre tournait autour de 250 les années précédentes, 790 en 2001. La population de pétrels n’est donc pas en baisse, à condition que ces efforts consentis par les Réunionnais se poursuivent. Toutes espèces de pétrels ou puffins confondues, ce sont au total 1.341 oiseaux (sur 1.629) qui ont été bagués et relâchés en mer l’année dernière, grâce au réseau de bénévoles de la SEOR. Cette campagne de sensibilisation se double des actions de la SEOR pour la protection des nids contre les chats et les rats. Un partenariat est en cours d’élaboration avec le Parc National pour renforcer les actions. Car notre île est un lieu important de conservation des oiseaux.
Mais toutes ces initiatives ne porteront leurs fruits que si la population collabore et fait preuve de bonne volonté. L’ignorance, faisait remarquer la SEOR, est sans doute le premier des obstacles à la sauvegarde des oiseaux. Le papangue empoisonné ou tiré au fusil en est encore un triste exemple. Sa réputation de « voleur de poule » n’est pas fondée, bien au contraire, il est un redoutable prédateur pour les rats. L’acte éco-citoyen commence donc par une éducation à l’environnement.

Edith Poulbassia

Contact : SEOR au 0262-20 46-65. Pour sauver un oiseau échoué, le mettre dans un carton aéré, sans eau, ni nourriture, le déposer chez les pompiers et contacter la SEOR.

Les bus vous transportent jusqu’au cœur du Parc National

Pas besoin de prendre sa voiture pour aller à la rencontre de la nature. Le Parc National et les réseaux Car Jaune et Alizé profitent de la Semaine de Développement durable pour sensibiliser les promeneurs aux transports collectifs. Le Parc propose 6 idées de balades accessibles en bus dans l’Est et le Sud de l’île : cascade Biberon, sentier botanique de la Petite-Plaine, sentier forêt de Bébour, sentier Piton Textor, volcan par Piton Textor, Hell Bourg-Petite Plaine.
Des guides de balades sont disponibles dans les gares, à l’Office de Tourisme Intercommunal du Nord et au Domaine des Tourelles de la Plaine-des-Palmistes. Ils sont aussi téléchargeables sur Internet :www.reunion-parcnational.fr.

EP