Le "sixième continent" de plastique inquiète les scientifiques

La vie s’immisce sur le "continent de plastique" du Pacifique

22 avril 2023

Une décharge de déchets plastiques flotte et s’étale à la surface de l’océan Pacifique, devenue une aubaine pour certaines espèces de coquillages et d’anémones, qui y voient un lieu accueillant et un bon moyen de transport.

Situé dans le nord-est de l’océan Pacifique, et découvert en 1997, le "continent plastique" est aussi appelé "grande zone d’ordures du Pacifique" (Great Pacific Garbage Patch, GPGP), est une immense traînée de déchets (sacs, bouteilles, emballages, filets de pêche abandonnés et microparticules dégradées).

Ces déchets s’agglutinent dans plusieurs zones des océans, sous l’effet de tourbillons géants formés par les courants marins. Sa taille totale est évaluée à environ 1,6 million de km2 soit plus que la France, l’Allemagne et l’Espagne réunies.

Depuis plusieurs années, la zone intéresse les scientifiques, dont certains ont déjà montré qu’elle pouvait constituer une menace pour certaines espèces, comme les poissons, tortues et même certains mammifères marins qui se retrouvent bloqués, et parfois s’étouffent dans ces poubelles flottantes.

Cependant, pour d’autres organismes, ce continent représente une opportunité, selon l’étude publiée dans Nature Ecology and Evolution. Des chercheurs américains ont prélevé des échantillons des déchets dans le nord-est du Pacifique, entre la Californie et Hawaï, et ont ainsi trouvé 37 sortes d’invertébrés originaires principalement de pays comme le Japon, de l’autre côté de l’océan.

Plus des deux tiers des objets examinés contenaient des espèces côtières, notamment des crustacés, des anémones de mer et des mousses appelées bryozoaires. Ces créatures peuvent se propager rapidement, car elles se nourrissent des couches de mucus formées par les bactéries et les algues sur les plastiques flottants, d’après l’étude.

En 2012, des déchets plastiques "habités" avaient ainsi été retrouvés sur les côtes nord-américaines en provenance du Japon et dispersés par le tsunami de 2011 au large du nord-est du Japon.

Une précédente étude menée par la même équipe de chercheurs en 2021 avait averti que ces "squatteurs mobiles des mers" pouvaient venir perturber des espèces qui y vivaient déjà. Ces créatures investissent ainsi de nouvelles zones et- en perturbent l’écosystème.

La question que se pose les chercheurs est : ces invertébrés originaires peuvent-ils devenir invasifs ? L’interrogation demeure encore aujourd’hui, a indiqué à l’Agence France Presse, Linsey Haram, co-auteur de l’étude.

"Ces interactions" entre anciennes et nouvelles espèces "peuvent inclure aussi bien des formes de compétitions pour la nourriture ou le territoire, voire de la prédation. Mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre" si l’arrivée de ces colons est "plutôt positive ou négative".

Si les tendances actuelles en matière de production et de gestion des déchets se poursuivent, il pourrait y avoir 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges ou dans l’environnement naturel d’ici à 2050.

Les ministres de l’Énergie et de l’Environnement du G7, réunis au Japon ont annoncé vouloir élaborer un "instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique" d’ici à la fin de 2024, avec pour "ambition de réduire à zéro la pollution plastique supplémentaire d’ici à 2040".

"Nous nous sommes engagés à mettre fin à la pollution plastique, avec l’ambition de réduire la pollution plastique additionnelle à zéro d’ici à 2040", ont indiqué annoncent les ministres de l’Energie, du Climat et de l’Environnement des sept pays industrialisés du G7, dans un communiqué commun, à l’issue de leur réunion des 15 et 16 avril 2023 à Sapporo (Japon).

Pour cela, l’économie circulaire et la réduction ou l’abandon des plastiques jetables et non recyclables, seront utilisés comme levier. Ils promettent également d’accélérer la sortie des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans fixer de nouvelle échéance.


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Messages

  • Ce plastique qui flotte à la surface s’appelle un Vortex car il est entrainé par le courant marin qui tourne, on en trouve dans les océans indien, atlantique et pacifique. Un "cadeau" de notre société de stupide consommation à destination de nos prochaines générations qui se rendront compte de nos gâchis, égoisme, individualisme, propre si j’ose écrire, du capitalisme, encouragé par la finance, à ce sujet, pour s’en convaincre, revoir sur Arte, l’émission "Théma" de mardi dernier qui lui est consacré. Il faut aller sur le site de la chaîne " www.arte.tv " un tb chaîne, sans pub, et disponible en plusieurs langues, en premier, mis à part le français, l’allemand, ça tombe bien pour ceux, celles qui l’étudient ici.
    En 2050, nous avons appris qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers ! Et il ne faut pas oublier que ce qui flotte à la surface, n’est que le minimum visible, comme pour un iceberg, c’est sous l’eau qu’il y en a encore plus, qui flotte lui aussi, s’agglutine ou coule au fond. Pitié pour les tortues qui les confondent avec des méduses, et aux poissons qui les ingèrent et donc nous aussi au final de la chaîne alimentaire, nos assiettes, carri poisson ou bien zourite ; sans oublier aussi nos amis les oiseaux ! L’Homme est irresponsable, stupide et cupide, tout cela va bien ensemble, triste tropique, bon WE zot tout en attendant le train, le TER péi qui reliera Ste Rose à St Joseph, il polluera moins, créera du travail, et nous fera gagner du temps pour les circulations, passagers et marchandises, car il roulera à 160 Km/h, rien à voir avec les bus et camions qui fument un max parfois, Arthur.
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