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Rapport de la Commission des Affaires économiques du Sénat
31 mars 2008
Le Brésil est un pays pionnier dans le développement des biocarburants. Suite au premier choc pétrolier dans les années 1970, le gouvernement de la dictature militaire de l’époque avait mis en place un plan nommé Proalcool qui promouvait l’utilisation d’éthanol afin de réduire la dépendance de l’économie du pays aux hydrocarbures, et notamment au pétrole qui constituait le premier poste d’importation.
Les biocarburants
Avec 17 milliards de litres en 2007, le Brésil est aujourd’hui le deuxième producteur mondial d’éthanol, derrière les Etats-Unis.
Souhaitant renforcer cette position sur le marché mondial, les autorités brésiliennes se sont fixées un objectif de production de 25 milliards de litres à l’horizon 2010 et de 38 milliards en 2015, ce qui ferait de facto du Brésil le leader mondial de ce secteur. Plus récemment, le gouvernement brésilien a défini et lancé un plan de promotion du biodiesel, dont les finalités répondent à des impératifs non seulement énergétiques et environnementaux, mais aussi sociaux.
Des conditions environnementales favorables
La production brésilienne d’éthanol repose sur la culture de la canne à sucre. Les conditions agraires et climatiques sont particulièrement propices à cette culture au Brésil : les surfaces sont grandes et faciles à exploiter, l’eau est abondante et la canne n’est replantée que tous les six ans. Aujourd’hui, 75.000 planteurs de canne à sucre emploient plus d’un million de personnes, auxquelles s’ajoutent 2,5 millions de travailleurs saisonniers, notamment pour la coupe de la canne.
La délégation souhaite souligner qu’elle a été alertée au cours de sa mission sur l’impact écologique des techniques actuelles de récolte de la canne à sucre. Bien souvent, les plantations font l’objet d’un brûlage au moment des récoltes, ce qui permet d’éliminer les feuilles et d’en faciliter le ramassage. Or, cette technique, très répandue au Brésil, est très nocive d’une part pour l’environnement, car elle émet dans l’atmosphère environ 4.500 kilos de CO2 par hectare, et d’autre part, pour la santé humaine, les populations environnantes souffrant fréquemment de maladies respiratoires.
Mais il semblerait que cette pratique soit en voie de réduction grâce aux efforts de mécanisation des exploitations agricoles. La disparition progressive du brûlage tendrait également à réduire les conflits d’usage de la terre entre cultures vivrières et culture de la canne. En effet, il est plus aisé de replanter provisoirement des cultures vivrières sur les feuilles séchées de la canne -si celles-ci n’ont pas été brûlées-, qui jouent alors un rôle d’engrais naturel.
Développement d’un appareil productif massif
La production intensive de biocarburants requiert un outil de production capable de répondre tant à la demande intérieure qu’aux exportations. Actuellement, le Brésil compte 369 usines de sucre/éthanol en activité dans tout le pays. 40 nouvelles usines seraient en cours de construction et 60 en phase d’approbation.
L’appareil productif brésilien est particulièrement performant en raison d’une main d’œuvre abondante et bon marché, ainsi que d’investissements massifs pour la construction d’usines modernes de grande capacité.
L’augmentation de la demande issue du secteur national des transports routiers a favorisé cette production massive de biocarburants.
L’éthanol peut en effet être consommé pur dans les véhicules flex-fuel dont les premiers modèles ont été lancés en 2003 et qui représentent désormais la quasi-totalité des ventes de véhicules neufs. Il est également consommé sous forme “anhydre”, c’est-à-dire mélangé à l’essence, avec obligatoirement une proportion de 20 à 25% d’éthanol. En 2005, l’éthanol représentait 17% du total des carburants consommés au Brésil (8,7% sous forme anhydre et 8,3% sous forme hydraté) contre 26,2% pour l’essence et 53,9% pour le diesel. Cette réussite nationale s’appuie également sur un réseau de distribution important : le pays dispose de plus de 32.000 stations services offrant aux automobilistes la possibilité de s’approvisionner en éthanol, ce qui représente 92% du nombre total de stations services.
Un éthanol brésilien très compétitif
Sur le marché mondial, l’éthanol brésilien est devenu une marchandise incontournable. M. Guy Dupire, spécialiste en biocarburants, a démontré que, sans protection douanière, l’éthanol produit au sein des pays de l’Union européenne ne pourrait supporter la concurrence avec l’éthanol brésilien. En effet, la production d’un mètre cube d’alcool en Europe s’élève à 365 euros. Au Brésil, ce coût n’atteint que 220 euros, auxquels il convient d’ajouter les frais de transport vers l’Europe, soit environ 70 euros par mètre cube. Par conséquent, le prix brésilien reste inférieur de 75 euros au prix européen. Ce n’est que grâce à l’existence d’un droit de douane de 192 euros par mètre cube, qui a pour conséquence de porter le prix total de l’éthanol brésilien à plus de 480 euros, que l’éthanol européen reste compétitif.
Le biodiesel
Le programme national en faveur du biodiesel, lancé en septembre 2004 par les autorités brésiliennes, constitue le second pilier de la stratégie nationale de développement des biocarburants. Ce plan présente des enjeux tant énergétiques qu’environnementaux et sociaux.
Le biodiesel peut être produit à partir de soja, de palme (dendê), de ricin (mamona), de jatropha (espèce végétale originaire d’Amérique du Sud), de tournesol et d’arachide, mais aussi à partir d’huiles usagées ou de graisses animales. Ces différentes matières premières revêtent toutefois des caractéristiques agro-énergétiques très différentes. Un litre de diesel ordinaire coûtant un peu moins de 1,5 real par litre, la seule plante offrant un coût compétitif reste aujourd’hui le soja, pour un prix au litre légèrement inférieur.
Au-delà de cette question de coûts, la délégation a pleinement perçu le fait que le programme biodiesel poursuit une forte finalité sociale. Revendiquant la vocation sociale de cette politique, le sénateur Heráclito Fortes, président de la commission des relations extérieures et de la défense nationale du Sénat fédéral, explique que les autorités du Brésil ont mis en œuvre le plan « biodiesel » avec pour ambition de sortir de la misère plusieurs centaines de milliers de familles brésiliennes, souvent de petits agriculteurs vivant de la culture de plantes oléagineuses.
Selon le président Lula da Silva, la mise en œuvre du programme aurait ainsi déjà permis de donner du travail à 250.000 personnes.
Les biocarburants, qui ne représentent aujourd’hui que 1% de l’essence consommée dans le monde, n’ont pas vocation à se substituer massivement au pétrole en raison des difficultés à les produire dans un contexte de tension sur les marchés des produits agricoles et d’incertitudes sur leur bilan énergétique et environnemental.
Même dans un scénario d’augmentation des terres consacrées à la culture de la canne à sucre, il semblerait selon la délégation que le Brésil n’ait pas les moyens de devenir un exportateur massif de biocarburants dans la mesure où la très grande majorité de la production nationale reste consommée sur son territoire.
Et même si la recherche brésilienne, fortement mobilisée sur ce dossier, se concentre sur l’élaboration de biocarburants à partir de la biomasse de la canne à sucre et du bois, il est douteux que cette nouvelle génération ne soit disponible sur le plan industriel avant plusieurs années.
Fin
Rebecca Pleignet
Une destruction de la forêt amazonienne ?
La nécessité de consacrer des surfaces toujours plus étendues à la culture de la canne à sucre a favorisé un report des autres activités agricoles vers les terres amazoniennes.
D’après certains membres du gouvernement brésilien, le développement des surfaces consacrées à l’élevage et à la culture du soja serait pour partie responsable de la reprise des activités de déforestation. D’autres observateurs y voient également un effet indirect de l’expansion de la culture de la canne à sucre puisque l’usage de la terre pour planter des cannaies a repoussé l’élevage vers le nord, c’est-à-dire vers l’Amazonie.
La reprise de la destruction du biome amazonien a contraint le gouvernement à définir de nouvelles mesures de protection, avec l’interdiction de la destruction des arbres dans les 36 localités les plus touchées. Les parcelles devront désormais être cadastrées, les produits issus des zones défrichées ne pourront plus être commercialisés et les banques publiques seront tenues de suspendre leurs financements à toute personne contrevenant à ces règles. Enfin, le gouvernement a annoncé sa volonté de renforcer les effectifs des fonctionnaires chargés de la surveillance des zones protégées.
Bilan environnemental - Impacts sur la biodiversité, la ressource eau et les sols
La production de biocarburant demande les moyens de la production agricole intensive, en termes d’engrais et de produits phytosanitaires. Dans une étude parue dans Bioscience, les chercheurs Marcelo Dias de Oliveira et al, (Université d’État de Washington) concluent que la filière éthanol à partir de canne à sucre réduit la biodiversité et augmente l’érosion du sol.
La production d’éthanol au Brésil, se base notamment sur l’exploitation de nouvelles terres défrichées pour cela.
Dukes estime que le remplacement des carburants fossiles par une combustion de végétaux actuels correspondrait au moins à 22% de la production végétale terrestre (y compris des végétaux marins), augmentant ainsi de 50% l’appropriation de cette ressource par l’homme, et compromettant la survie des autres espèces qui en dépendent.
Tyler Volk, professeur du Earth Systems Group du département de biologie de l’université de New York, estime que « la production massive d’éthanol pourrait augmenter la pression sur les terres cultivables, faire monter les prix de la nourriture et accélérer la déforestation ».
Le caractère durable de la production de biocarburants peut être mis à mal si elle est réalisée de manière non durable : épuisement des sols, pollution des eaux et destruction de milieux naturels pour cette production. Selon les estimations de Les amis de la Terre, la plantation de palmiers à huile a été responsable de 87% de la déforestation en Malaisie entre 1985 et 2000. 4 millions d’hectares de forêts ont ainsi été détruites à Sumatra et Bornéo. 6 millions d’hectares en Malaisie et 16,5 millions en Indonésie sont programmés pour disparaître. La menace est sérieuse. « Même le fameux Parc National de Tanjung Puting au Kalimantan a été mis en pièce par des planteurs. Les orangs-outans en liberté sont voués à disparaître. Les rhinocéros de Sumatra, les tigres, les gibbons, les tapirs, les nasiques et des milliers d’autres espèces pourraient prendre la suite. » Plusieurs études dont un rapport du Department for Transport britannique sur les biocarburants notent l’urgence de stopper la déforestation en zone tropicale. Cette déforestation, liée en grande partie ou non au biocarburants concerne notamment le Brésil (destruction de la forêt amazonienne pour réaliser des monocultures de canne à sucre), la Malaisie, l’Indonésie, le Kenya, le Congo, le Nigeria, le Libéria, la Colombie, ou encore le Mexique.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Biocarburant
Des inégalités sociales à l’origine d’une forte criminalité
La société brésilienne est l’une des plus inégalitaires au monde en matière de répartition des revenus et du patrimoine.
Ces inégalités sociales se conjuguent à des déséquilibres régionaux eux aussi très importants, quel que soit l’indicateur socio-économique retenu.
Les grandes cités exercent un puissant effet d’attraction sur les travailleurs des zones rurales à la recherche d’un emploi qui se regroupent bien souvent dans les bidonvilles (“favelas”).
Cette concentration de la pauvreté dans de véritables ghettos urbains, qui sont mal desservis en transports et dont les habitations sont souvent dépourvues des éléments de confort de base, a par ailleurs aggravé les phénomènes de criminalité (trafic de drogue) et de violence (trafic d’armes). Ainsi, le Brésil est l’un des pays d’Amérique latine où le taux d’homicide est le plus élevé (vingt fois supérieur à celui de la France).
Commentaire
Ce rapport démontre bien que le développement économique brésilien, impulsé par le modèle nord-américain, s’articule autour d’une logique d’ultra-libéralisme qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de vie de la majorité des Brésiliens et de leur environnement. Qu’ils s’agissent de l’agro-business ou de l’industrie, on relève de façon évidente le creusement des inégalités entre une société majoritairement pauvre et un petit groupe d’investisseurs, bien souvent étrangers, détenteurs de la majorité des richesses du pays. Le Brésil, dont l’instabilité politique ne permet pas d’avoir une assise sociale solide, connaît donc ce développement extrêmement inégalitaire basé sur une main d’œuvre nombreuse et bon marché, qui ne bénéficie nullement des retombées économiques quel que soit le secteur. En effet, malgré l’enrichissement du pays dont le PIB a doublé en 5 ans, aucune mesure d’amélioration du cadre de vie, à travers la construction de routes ou d’habitats salubres au profit des classes populaires, n’est prise par le gouvernement, favorisant ainsi davantage la criminalité aux abords des mégapoles brésiliennes. Et comme si cela ne suffisait pas, l’accroissement des terres cultivées pour l’agro-business ou les biocarburants menace de façon évidente les écosystèmes brésiliens, où la déforestation et l’usage intensif de pesticides fragilisent considérablement les ressources naturelles riches et diversifiées de ce territoire sud-américain. Il apparaît donc évident que la machinerie capitaliste, qui consiste à enrichir les plus riches aux détriments des plus pauvres, prévaut ici sur la sécurité sociale, environnementale et sanitaire de tout un peuple.
RP
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