Les vents forts et les pluies diluviennes du cyclone Gamède ont causé des dégâts dans les exploitations agricoles des villes de la région Nord-Est. Des champs de salades de la Bretagne à Saint-Denis, il ne reste plus rien. Des pieds de bananiers sont couchés dans la terre boueuse des hauts de Sainte-Marie. De même pour les plantations de cannes de Sainte-Marie, de Sainte-Suzanne, de Saint-André, de Bras-Panon, de Saint-Benoît et de Sainte-Rose. La quasi-totalité des cultures maraîchères sont détruites. Comme celles de Salazie.

Dommages dans les exploitations agricoles

Mais hier, des familles se donnaient la main pour le nettoyage intérieur et extérieur de la maison. Marion et Lucas, des Sainte-mariens, aident ainsi leur Père Noël à transporter des branches de manguiers et de cocotiers. Par tas, ils les déposent en bordure de route. Le ramassage ne tardera pas à se faire ! Puis, Marie-Suzanne leur mère les attend pour éponger l’eau qui s’est infiltrée dans la case. Pour la énième fois ! Cette famille n’est pas à son premier cyclone. Elle a pour ainsi dire l’habitude. Sauf que cette fois-ci, les rafales de vents soufflaient intensément.

Salazie isolé

Le Cirque de Salazie est une fois de plus coupé des autres villes. Des chutes de pierres jalonnent la route qui mène à ce bourg. La pluie a très peu voire pas raviné les routes et les chemins agricoles, selon les communes. Averses qui ont aussi inondé beaucoup d’écoles. Très vite, le personnel communal de ces villes a été sur les lieux hier. Balais et seaux en main, il s’est employé à rendre les établissements scolaires opérationnels. Tout était donc fin prêt pour une rentrée des marmailles aujourd’hui. Sauf que l’Académie de La Réunion en a décidé autrement.
Dans la région Nord-Est, les rivières et ravines sortaient pour la plupart de leur lit. Il est à noter dans cette zone, je n’ai vu aucune personne prendre des risques. Du moins hier pendant toute la matinée !

J-.F. N.

• Salazie
Cette commune est aujourd’hui isolée des autres villes. De plus, au sein de ce cirque, Grand Ilet se trouve aujourd’hui isolé des autres quartiers et du centre-ville. Une information de Jean-Pierre Revelin, adjoint délégué aux travaux et à la sécurité. La route est coupée en deux. Conséquences : 2600 personnes environ dont une trentaine d’éleveurs sont à l’écart. Des travaux sont en cours. Cependant, la Mairie se penche sur solution de secours. Un sentier très certainement d’ici 48 heures. Les fortes pluies de cyclones ont provoqué des éboulis sur la route qui mène à Salazie. Cela devient une habitude ! A titre préventif, une vingtaine de personnes ont été hébergées. Les exploitations maraîchères ont été entièrement dévastées. Salazie panse aujourd’hui, ses plaies.

• Saint-André
Cette ville a été bien arrosée. « D’une manière générale, le réseau routier en a pris un coup », nous explique Serge Camatchy, 1er adjoint au sein de cette commune. Y compris les chemins qui desservent les exploitations agricoles. Le pire a été ainsi évité car « cette commune mène depuis l’année dernière des travaux d’enrobés des rues ». Cependant, « dans les caniveaux, déplore-t-il, il est trouvé toutes sortes d’objets : machines à laver et réfrigérateurs ». Des écoles ont pris l’eau, mais dès la première heure d’hier, les employés communaux ont retroussé leurs manches pour évacuer l’eau. 3 mille familles ont été privées d’électricité samedi et dimanche. Toutefois, l’eau coule à nouveau dans la majorité des robinets et les interrupteurs sont alimentés en électricité dans la majeure partie des foyers. Il est aussi constaté des pertes dans les élevages, de volailles notamment. Une équipe bien rodée œuvre durant les intempéries. Car pour le 1er adjoint « gérer, c’est prévoir ».

• Sainte-Suzanne
Au bout du fil Bertrand de Boisvilliers, le Directeur général des Services, pour nous donner « l’état de santé » de ce territoire de la CINOR. Pas de gros bobos à panser ! Si ce n’est que la place du marché située au centre-ville a été recouverte de pierres venues avec la houle. Quelques écoles ont été inondées ! Le nécessaire a été aussitôt fait. Les éoliennes ont été couchées en cette période cyclonique. Voilà le tour du pâté de Saint-Suzanne vient d’être souligné.

• Saint-Benoît
Allo, le service communication ? Rappelez dans quelques instants Mme Cadet est au four et au moulin. Comme convenu, je la rappelle. « À Saint-Benoît, grâce aux travaux d’entretien réalisés depuis 6 ans dans la ville, le cyclone Gamède a fait relativement peu de dégâts. Électricité : Il reste des foyers privés d’électricité à La Marine et à Bourbier. EDF fait face à toutes les demandes d’intervention dans l’île et rétablit en priorité les lignes hautes et moyennes tension puis gèrera les lignes basses tensions.
Eau : Les secteurs Abondance et Rivière des Roches sont encore privés d’eau en début d’après-midi ce lundi. La situation devrait revenir à la normale en fin de journée ce 26 février.
Routes : Les équipes municipales dégagent et nettoient les voiries et font le point sur les problèmes à résoudre. (A priori chemins Furcy Pitou et Blémir) », détaille-t-elle.

• Sainte-Rose
Bernard Batou, responsable de la communication, nous donne la température. Les nouvelles sont mauvaises. Le réseau routier et les chemins des exploitations agricoles sont tous dans un état déplorable donc impraticable. Sinon pas grand-chose à se mettre sous la dent ! Les agriculteurs doivent maintenant faire un état des lieux. Le diagnostic doit ensuite être donné à la Maison de l’Agriculture et de la Pêche à Sainte-Rose.