Traitement des déchets jusqu’en 2020

Le comité de pilotage veut optimiser l’enfouissement

24 décembre 2009, par Edith Poulbassia

Le comité de pilotage pour la révision du Plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) s’est réuni jeudi dernier au Conseil général. Il s’agissait de faire un choix entre 4 scénarii de gestion des déchets à La Réunion pour les 10 années à venir. À l’issue de cette réunion, les élus se sont accordés sur un seul scénario : la stabilisation avant l’enfouissement. Efficace à condition de développer les actions de prévention et de recyclage.

Chaque habitant produit chaque année 540 kg d’ordures ménagères. Soit au total presque 440.000 tonnes par an, sans compter les déchets agricoles et les déchets professionnels. Avec la croissance démographique et la consommation, les besoins en collecte, tri et traitement des déchets vont fortement s’accroître. En 1996, le Conseil général a adopté un Plan départemental d’élimination des déchets et assimilés.
La première révision a eu lieu en 2002, pour tenir compte de l’évolution des besoins et des directives européennes et nationales. « La révision intervenue en 2002 confirmait une place importante de la filière de traitement relative à la valorisation énergétique (poids de 43%). C’est ainsi qu’elle prévoyait la réalisation de 2 centres de valorisation énergétique des déchets d’une capacité de traitement de 100.000 tonnes (Nord/Est) et de 150.000 tonnes (Sud) », indique le Comité de pilotage, présidé par le vice-président du Conseil général délégué à l’environnement, Éric Fruteau.

Réduire de moitié les déchets à traiter

La deuxième révision est en cours. Le Comité de pilotage, composé notamment des présidents des EPCI (CINOR, CIREST, CCSUD, CIVIS, TCO) a émis son avis jeudi dernier, et il reviendra aux conseillers généraux de se prononcer en 2010. Sur la base du diagnostic réalisé par le bureau d’études INDIGGO (associé à SOGREAH), le Comité de pilotage a fait son choix parmi 4 scénarii. La solution de la stabilisation avant enfouissement a été retenue pour prendre le relais des deux décharges de Pierrefonds et Sainte-Suzanne, à saturation d’ici 2015. Une technique qui consiste à réduire la solubilité des déchets dans des unités avant de les enterrer.
« De 2010 à 2020, les actions de prévention et de recyclage/réemploi des déchets ménagers devront être développées de manière optimale. Il en résultera une quantité moindre de déchets à traiter. La réduction attendue est de l’ordre de 50%. Ces déchets résiduels seront acheminés vers les
deux centres d’enfouissement existants (Pierrefonds, Bagatelle Sainte-Suzanne) dont la capacité de stockage pourra tenir jusqu’à cette échéance.
À compter de 2015 les équipements de traitement issus du scénario retenu seront alors opérationnels. Sous l’effet des actions de prévention et de recyclage, sur lesquelles l’effort sera soutenu, ces équipements pourront satisfaire aux besoins de traitement jusqu’à l’horizon 2020 au minimum, année de la prochaine révision du PDEDMA »
, affirme le Comité de pilotage.
Si le choix se porte sur la création de 3 unités de stabilisation et 3 installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND), il faudra investir 189 millions d’euros et dénicher 185 hectares de foncier. Un ISDND aurait une capacité de traitement de 194.000 tonnes de déchets. 46 emplois pourraient être créés. Sur le plan du bilan énergétique, cette technique éviterait l’émission de 17ktep, et 0,6 Kteq de gaz à effet de serre.
Les autres scénarii rejetés sont : l’enfouissement avec valorisation au biogaz, la stabilisation avec enfouissement et incinération, la méthanisation avec enfouissement et incinération.

EP


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