À quand un débat sur l’incinération ?

Le droit de savoir

26 mai 2006

Le projet d’un incinérateur dans la micro-région Sud réveille les contestations citoyennes. Aucune étude, enquête publique n’est à l’ordre du jour, aucun débat sur les alternatives à envisager pour traiter les déchets n’est engagé. C’est un sujet majeur qui engage le devenir de l’île et de ses habitants.

Tri sélectif, recyclage, revalorisation des déchets, méthanisation... : des alternatives à l’incinération existent, tous comme des acteurs et des forces de propositions désireux de s’impliquer et de confronter des solutions pour le développement durable de La Réunion.

Aucune concertation

"La question des déchets est et doit rester une question éminemment locale, dans laquelle chaque territoire développe sa vision, au terme d’une large concertation. Le niveau national ne peut que définir les grands axes et préciser les règles techniques à respecter, laissant aux élus locaux le soin de mettre en place la gestion la mieux adaptée aux besoins de leurs concitoyens. En pratique, je considère que les plans départementaux portent encore trop l’empreinte de l’État pour que les collectivités locales, qui pourtant décident seules de la façon dont ils seront appliqués, se les approprient pleinement (...). Construire une gestion durable de nos déchets, cela voudra dire aussi progresser vers une plus grande transparence vis à vis du citoyen, alors même que les circuits de traitement se sont complexifiés. Chacun doit pouvoir être informé sur le devenir de ses déchets, sur l’intérêt écologique des filières auxquelles il contribue, sur la raison pour laquelle sa facture augmente. Sur ce dernier point, je crois qu’il faut sérieusement cesser d’ignorer dans nos politiques publiques la contrainte de maîtrise des coûts. Réaliser, pour tout projet, en parallèle à l’évaluation de son intérêt écologique, un bilan économique, me semble être de ce point de vue une première mesure de bon sens". Bien qu’elle ne soit pas opposée à l’incinération, la précédente ministre de l’Écologie et du développement durable, Roselyne Bachelot-Narquin, traduisait lors d’un discours à Agen le 11 septembre 2002, une forte volonté de dialogue et de concertation sur la problématique des déchets. Même gouvernement, 4 ans plus tard : Nelly Olin ne parle plus de dialogue mais d’urgence et affirme qu’un incinérateur va prochainement s’implanter à Saint-Pierre.
On est loin de la démocratie participative et de l’éveil à l’éco-citoyenneté dans une période de crise sanitaire qui appelle à la transparence et la mobilisation unitaire.

Estéfani


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