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CIREST : vers des coupures d’eau jour et nuit pour tenter de préserver la ressource indispensable à la vie
14 janvier, par
La Réunion traverse une grave sécheresse sans précédent dans un contexte de surconsommation d’eau. Avec une consommation moyenne de 180 litres par jour et par personne, les ressources s’épuisent rapidement, notamment dans l’Est de l’île. Face à des captages à ne pouvant que donner la moitié du débit nécessaire dans les communes de la CIREST, la coupure d’eau la nuit ne suffit plus. Il est envisagé que les abonnés aux marchands d’eau français seront également privés d’eau pendant plusieurs heures la journée comme ce fut la cas ce 13 janvier à Saint-André. En finir avec un modèle importé responsable de la crise, et des infrastructures de proximité comme les récupérateurs d’eau de pluie deviennent urgentes pour préserver cette ressource vitale. Cette situation rappelle que, contrairement aux apparences, La Réunion n’est pas un pays développé en matière de gestion de la ressource en eau.
La sécheresse sévit actuellement à La Réunion. La saison des pluies a plusieurs semaines de retard. Mais ce n’est pas la raison principale de la pénurie d’eau. Cette dernière illustre la crise causée par un modèle de consommation inadapté aux réalités de l’île. L’Est est particulièrement touché, alors que c’est traditionnellement la région la plus arrosée. Mais la crise climatique s’est installée, et la sécheresse y est devenu la norme. Cela révèle les limites du système importé de France. En conséquence, l’Est de La Réunion connaît des déficits importants dans l’approvisionnement en eau. Cela obligeant les autorités à envisager des coupures diurnes, en plus des coupures nocturnes déjà instaurées.
En moyenne, chaque Réunionnais consomme 180 litres d’eau potable par jour. C’est l’équivalent de neuf bidons de 20 litres tous les jours pour une personne. Or, les besoins vitaux journaliers se limitent à deux litres par personne. Ce modèle de consommation, calqué sur celui de la France, est inadapté à notre climat et favorise un gaspillage massif. Une famille de quatre personnes utilise ainsi l’équivalent 36 jerrycans d’eau par jour. C’est beaucoup trop par rapport aux besoins réels.
Le constat dressé par la CIREST ce lundi 13 janvier est alarmant : à Saint-André, Bras-Panon et Salazie, les captages ne couvrent actuellement que 30 à 50 % des débits nécessaires, c’est-à-dire 30 à 50 % des 180 litres d’eau par jour et par personne imposés par un système importé de France. À Saint-André par exemple, le captage du Bras des Lianes, qui alimente une partie de la commune, est sévèrement affecté par l’absence de pluies. Sa capacité accuse un déficit de 50 % par rapport aux besoins habituels.
Face à cette pénurie, la distribution d’eau potable est perturbée. Les coupures de nuit, instaurées pour reconstituer les réserves, ne suffisent plus. Des coupures la journée sont désormais envisagées pour préserver les ressources restantes. Une première eut lieu ce 13 janvier à Saint-André de 11 heures à 17 heures, et ce n’est sans doute pas la dernière. Par ailleurs, des citernes d’eau non potable sont déployées à Saint-André pour répondre aux besoins d’urgence, et des bouteilles d’eau potable seront distribuées aux foyers privés d’eau potable. Ce seront 45000 bouteilles d’eau qui seront distribuées par jour, soit plusieurs dizaines de milliers d’euros pris aux contribuables tous les jours pour compenser l’inadaptation d’un système importé de France.
Si la crise climatique a installé la sécheresse, la surconsommation d’eau reste la cause structurelle de cette crise. La Réunion dépend d’un système économique où des opérateurs français dominent le marché de l’eau à La Réunion. Ils ont importé un modèle qui permet la consommation excessive. Si cette situation satisfait les intérêts des actionnaires de ces sociétés françaises, elle ne prend pas en compte les réalités de La Réunion, où les ressources en eau sont limitées et vulnérables.
En plus de la surconsommation, le gaspillage est aggravé par un mauvais rendement des réseaux. En effet, avant d’être servi à l’abonné qui paie l’eau, le précieux liquide parcours souvent plusieurs kilomètres sous terre. L’entretien est donc très onéreux, de nombreuses conduites percées doivent être remplacées. Cette complexité est source de surcoût et de gaspillage.
À Saint-André, seuls 60 % de l’eau produite atteignent les usagers. À Bras-Panon, ce rendement atteint 80 %, un chiffre qui reste malgré tout insuffisant. Ces pertes, combinées à la consommation excessive, réduisent encore davantage la disponibilité de la ressource.
Face à cette crise, plusieurs solutions existent. La collecte de l’eau de pluie est déjà pratiquée dans d’autres îles africaines de l’océan Indien. Elle pourrait réduire la dépendance au réseau de distribution défaillant. Elle devrait faire l’objet d’un soutien massif des pouvoirs publics pour la rendre accessible au plus grand nombre. Ces aides pourraient être déduites de celles versées pour investir dans le réseau d’eau exploité par les sociétés françaises car dans ce domaine, ce sont des centaines de millions d’euros qui doivent être dépensées pour tout moderniser.
La construction de retenues collinaires, proposée de longue date par le Parti communiste réunionnais, permettrait de stocker l’eau en altitude pour des usages agricoles ou domestiques non potables.
Par ailleurs, des limitateurs de débit pourraient être posés chez les riches abonnés qui utilisent le précieux liquide pour remplir des piscines, ou gaspillent l’eau dans l’arrosage de pelouse totalement improductives sur le plan de l’agriculture. En instaurant par exemple un plafond journalier de consommation selon le nombre de personnes dans une famille, la responsabilisation fera un grand pas.
La CIREST envisage également de nouveaux captages et des interconnexions entre réseaux pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles. Ces initiatives, avec à une meilleure sensibilisation des usagers sur l’importance de limiter la consommation aux besoins essentiels, pourraient atténuer les effets de la sécheresse.
Pour sortir de cette impasse, il est urgent de repenser le modèle de gestion de l’eau à La Réunion. Cela passe par une réduction de la consommation, la généralisation des récupérateurs d’eau de pluie et l’adoption de pratiques adaptées aux spécificités insulaires tropicales. En diminuant sa dépendance à un modèle importé, La Réunion pourra préserver ses ressources et assurer un approvisionnement pour tous ses habitants toute l’année avec des factures moins chères.
La pénurie d’eau actuelle n’est pas seulement une conséquence de la sécheresse, mais aussi le résultat d’une gestion inadaptée et d’une consommation excessive. La préservation de cette ressource vitale nécessite une prise de conscience : le modèle importé maintient La Réunion dans la dépendance, le sous-développement et dirige notre île droit dans le mur.
M.M.
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Messages
14 janvier, 07:07, par Maillot joseph Luçay
Si nous n’arrivons pas à maitriser rapidement l’augmentation du réchauffement climatique à l’échelle de la planète ;. ce qui se produit cette année au niveau de la distribution d’eau potable à l’ile de la Réunion se reproduira probablement de manière plus grave dans les années à venir . Il nous faut donc réagir rapidement pour éviter le pire .
Pour alimenter correctement les populations qui sont privées d’eau suite à la sécheresse , il nous faut envisager d’aller prendre de l’eau potable sur la côte EST de l’île où elle est abondante pour la transporter vers les autres régions de l’ile qui manquent d’eau pendant une partie de l’année .
J’ai déjà proposé de récupérer l’eau de la Rivière de l’EST captée à plus de 1000M d’altitude dans une région difficile d’accès et par conséquent peu polluée par les hommes et les animaux . On peut envisager de récupérer une partie de l’eau qui est destinée à produire de l’électricité à une certaine altitude et la transporter par canalisation vers le nord et l’ouest de l’île dans une canalisation adéquate ,ou la prendre à la sortie de l’usine hydraulique pour la transporter par bateau citerne à des points où elle pourra être refoulée vers des grands réservoirs située sur les régions qui manqueront cruellement de l’eau chaque année .
Si on n’a pas d’autres alternatives , il faudrait étudier sérieusement le coût de ces deux solutions et mettre en place les financement nécessaires
Il y a aussi la possibilité d’utiliser une partie de l’eau de la Région de Saint Benoit si elle n’est pas polluée .