Projet d’implantation à Pierrefonds (Saint-Pierre)

Le PCR s’oppose à l’incinérateur

21 avril 2006

Le Parti communiste réunionnais s’oppose au projet précipité d’implantation d’un incinérateur à Pierrefonds à Saint-Pierre. Ses membres se sont expliqués hier en milieu d’après-midi non loin du site d’installation de cette machine à polluer. Ils comptent également créer un Collectif citoyen pour dire “non” à cette réalisation

Hier en milieu d’après-midi, les membres du Parti communiste réunionnais ont annoncé leur opposition au projet d’implantation d’un incinérateur à Pierrefonds à Saint-Pierre. Non loin du site, tour à tour, Élie Hoarau, secrétaire général du PCR, Claude Hoarau, Graziella Leveneur, conseillère générale du Tampon, Fabrice Hoarau et la sénatrice Gélita Hoarau, se sont exprimés sur ce projet.

Engouement soudain pour un incinérateur

"Le maire de Saint-Louis n’en veut pas, la population du Gol à Saint-Louis n’en veut pas", observent-t-ils. Mais qui peut bien vouloir d’un incinérateur, "peut-être le maire de Saint-Pierre ?", se demandent-t-ils. "Il (le maire de Saint-Pierre - NDLR) a jusqu’à août prochain pour présenter son projet d’incinérateur", soulignent-ils. Ils s’inquiètent aussi de l’engouement soudain "du Premier ministre" à donner un coup d’accélérateur à cette réalisation.

En France, le nombre d’incinérateurs baisse

Cet élan intervient au moment même où "en France, le nombre d’incinérateurs est passé de 300 en 1998 à 123 en 2006", constate Claude Hoarau. Certes, l’épidémie de chikungunya a permis à la population réunionnaise de faire table rase sur tous les déchets emmagasinés chez eux. Le traitement de ces tonnes de détritus ne requiert pas nécessairement la création d’un incinérateur. D’autres alternatives sont possibles pour un développement durable de La Réunion et la préservation de la santé de ses habitants notamment ceux et celles des villes de Saint-Pierre et Saint-Louis est primordiale.

Un incinérateur coûte “bonbon”

Graziella Leveneur a mentionné l’opposition des Marseillais(es) à l’installation d’une fosse sur la mer. "Il est prévu", assure-t-elle, "la fermeture de l’incinérateur d’Angers en 2010". À la ville d’Ison, le projet d’incinérateur a été recalé. Comme la Commission européenne, elle recommande la méthode de recyclage, d’autant plus qu’elle est créatrice d’emplois.
Les représentants du PCR déplorent tous la méthode utilisée pour la construction de cet incinérateur. On impose une idée sans associer la population vivant à proximité. Un incinérateur coûte “bonbon”. Et les Réunionnais devront mettre la main à la poche. La taxe des ordures ménagères va sans aucun doute augmenter.

Création d’un Collectif citoyen

Mais cet incinérateur est dangereux pour les habitants de Saint-Pierre et de Saint-Louis. Il produit de la pollution. La dioxine rejetée dans l’air est néfaste pour l’environnement. Elle intoxique la terre, les animaux, les Hommes. Elle est cancérigène. Cette solution d’incinérateur est loin d’être la plus efficace. Les élus du PCR appellent à une grande réflexion pour ne pas répéter les erreurs du passé : la centrale hydraulique de Sainte-Rose où des milliers de mètres cubes d’eau potable sont salés, la construction d’une route au pied d’une falaise (la route en corniche), le chantier du basculement des eaux d’Est en Ouest. Ils suggèrent un plan départemental de traitement des déchets. Ils sont pour la mise en place d’une mission pour voir ce qui se passe dans les pays, villes qui ont dit “non” à l’incinérateur. Mais avant, ils comptent dire “non” à la domiciliation précipitée d’un incinérateur à Pierrefonds à Saint-Pierre. Ils constitueront prochainement un Collectif citoyen.

Jean-Fabrice Nativel

Parti communiste réunionnais PCR

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