Le PRU de Saint-Denis

Le Pôle Océan d’ici 2008

12 novembre 2004

La SODIAC (Société dionysienne d’aménagement et de construction) et l’adjoint au maire chargé de l’aménagement du territoire ont présenté mardi le Plan de Renouvellement Urbain 2002-2006 de Saint-Denis. Le Pôle Océan, bien que très contesté, ne rencontrera aucune alternative et se fera quoiqu’en dise ses détracteurs.

À travers le PRU, la ville de Saint-Denis et son aménageur la SODIAC, souhaite valoriser, moderniser et densifier le centre-ville. Le 12 mars 2002, une convention entre l’État, la Région, la ville et la Caisse des Dépôts et Consignations a été signée pour atteindre l’objectif d’"un centre-ville pour tous". Trente mois après, les priorités contenues dans le PRU se tournent vers l’aménagement des dits îlots Rieul, Monthyon et Grand-Marché, déjà entamés, et vers les îlots Saint-Jacques, Cathédrale-Mazeau, l’ancienne gare routière et le contesté Pole Océan, à venir. "Nous localisons des zones stratégiques, prioritaires qui peuvent être des leviers pour redynamiser le centre-ville. Le fil conducteur est soit de créer des parkings, des logements, soit d’aménager des espaces publics et des commerces", explique Dominique Fournel, chargé de l’aménagement du territoire à la ville. Ainsi, le PRU de Saint-Denis prévoit dans ses grandes lignes de ceinturer le cœur de la ville par des zones de parking (de 1.500 places actuellement à 2.700), et d’y ramener le logement social pour assurer le principe de mixité suggéré par l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine). 44 logements rue Monthyon, 20 logements étudiants place de la Cathédrale, 300 places de parking au Grand-Marché... les objectifs sont ambitieux. Et nous en arrivons au Pôle Océan, projet en ballottage depuis une vingtaine d’année et que le maire de Saint-Denis est fermement décidé à voir se réalisé sous sa mandature...

Appel à candidature

Anticipant toutes les inquiétudes exprimées (par les syndicats de commerçants de Saint-Denis, par la Chambre de Commerce ou encore par les représentants des PME), Dominique Fournel ne tarit pas d’éloges à l’égard de ce gargantuesque projet (1) qui va selon lui "ramener une nouvelle dynamique du centre commercial" et "confirmer Saint-Denis comme le premier pole commercial régional". Son intérêt : apporter un élément majeur pour favoriser le développement de l’activité et de l’animation au cœur de la ville. Certes, son architecture ne sera pas créole, mais c’est Macary-Delamain, à l’origine de la Pyramide du Louvre ou encore du Stade de France, qui a été retenu pour concevoir le projet. Un projet qui sera rendu en 2008 et dont le coût total s’élève à 150 millions d’euros dont 90% sont issus de l’initiative privée, avec une implication très forte de la Caisse des Dépôts et Consignations qui apporte son concours technique et financier pour la constitution d’une société civile immobilière. "La ville a besoin des gros et les gros de la ville, chacun met sa part", précise Dominique Fournel. Finalisé fin 2004, une série d’enquêtes publiques sera entamée le premier semestre 2005 pour solliciter l’avis de la population. "Tous seront entendus", note encore Dominique Fournel s’agissant des commerçants. Un appel à candidature leur sera adressé permettant à ceux qui ne se sont pas encore déclarés de proposer de nouvelles activités commerciales. Le dialogue reste ouvert, mais Dominique Fournel est ferme : "le maire veut ce projet et il se fera".

Estéfany


(1) Le Pôle Océan se sont : un parking public de 1.200 places, des commerces et boutiques (mode, loisir, culture, restauration), une grande surface alimentaire, un multiplexe 7 salles, un hôtel de 80 chambres et son parking de 30 places, 5.000 mètres carrés de bureaux et leurs 130 places de parking, 100 logements et leurs 100 places de parking, un carrefour stratégique pour les bus interurbains et à long terme pour le Tram-Train, des espaces verts, un premier programme de 14 logements en accession à la propriété.


Questions à Gilles Cottu, chef de projet à la SODIAC

Pourquoi des enquêtes publiques alors que le projet est quasiment terminé ?

Gilles Cottu : Elles vont nous permettre de soumettre les études d’impact du projet au public qui a été depuis 1999 questionné par IPSOS sur son appréciation du centre-ville et de son activité. Nous allons lui reposer les mêmes questions qu’il y a 5 ans pour estimer l’évolution de sa conception du centre-ville.

Les commerçants s’étonnent que de plus petits aménagements pour revaloriser le centre-ville prévus depuis 2001 n’aient toujours pas été réalisés. Pourquoi ?

- Les études techniques sont très longues, mais dès 2005, l’on va passer à la phase active.

Que dit l’étude d’impact concernant la perte du chiffre d’affaire des commerçants occasionné par le projet ? Prend-elle en compte l’impact sur les villes périphériques ?

- L’étude est en cours de chiffrage, il faut la reprendre avec la CCI, et la Chambre de Métiers, pour voir comment accompagner tous ces commerçants pendant les 3 années à venir. Car effectivement, l’on peut s’attendre à ceux que les commerçants les plus fragiles, qui n’ont pas renouvelé leur activité, en souffrent.

À quel(s) critère(s) les commerçants doivent-il répondre pour prétendre accéder au Pole Océan ?

- Avant tout, c’est le concept qu’ils voudront développer qui nous intéresse, et les enseignes. Nous vérifierons aussi leur capacité financière, leur politique et stratégie commerciales. Déjà nous avons des contacts avec des franchiseurs métropolitains, il nous faudra ensuite trouver le commerçant capable d’exploiter ces enseignes.

Quel élément vous permet d’avancer que ce projet crée un lien avec les commerçants du centre ?

- Ils nous disent souffrir du manque de parking qui porte préjudice à leur activité. Avec 300 places au Grand Marché et 1.200 places au Pole Océan qui donnent sur l’extérieur, nous pallions ce problème. De plus nous continuons l’embellissement du centre-ville.


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